MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Iwak #15 – En lambeaux

Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.

Ma tante m’avait prêté son vieil album de famille il y a quelques années pour que je puisse scanner tout un tas d’anciennes photos, car c’est elle qui avait récupéré les albums de mes grands-parents. C’est vraiment le genre de trucs qui se perdent dans les familles, et je suis très heureux d’avoir au moins pu numériser pas mal de contenus qui ont bien nourri mon imagination et ma généalogie.

J’ai pu comme cela me faire un grand album en ligne des photos des années 40 à 60 de mes grands-parents avec des clichés de mon père enfant qui sont vraiment cool pour moi (surtout avec notre ressemblance). Il y avait aussi des très anciennes photos assez abîmées, et plus singulier : une pochette mangée par les mites avec de vieux négatifs rayés (rangée entre deux pages vierges de l’album). Ce n’était pas des négatifs comme on a(vait) l’habitude, des bandelettes marronnasses trouillotées de manière régulière, mais des rectangles de celluloïde noir et blanc de 5 ou 6 centimètres de long, à l’image exacte des photos représentées. Par le plus grand des hasards, mon scanner qui date de Mathusalem (des années 2000 en tout cas) a cette antique fonction (en voie de disparition) permettant de scanner les négatifs.

C’est ainsi que j’ai pu découvrir des photos que personne ne connaissait dans ma famille. Certaines étaient dans l’album mais en piètre état, alors que là, malgré les rayures, ça a permis d’avoir des clichés de qualité numérique plutôt correcte.

La photo du haut fait exception car le négatif était vraiment abîmé, mais on se rend compte de la situation. C’est une photo juste avant guerre que mon grand-père a pris dans son village natal de Doucen en Algérie. Et ce sont des enfants de sa famille, ma famille donc. J’avais été assez choqué globalement par toutes les photos d’enfants qui sont dans l’ensemble loqueteux, dépenaillés, en guenilles en guise d’accoutrement, et qui paraissent au mieux vaguement enveloppés de bouts de tissus crasseux et informes, tous pieds nus. Et ces va-nu-pieds, littéralement donc, sont bien les miséreux qui sont mes ascendants, et la raison pour laquelle mon grand-père est venu à Paris en 1928.

Il disait juste qu’il avait faim, et que c’était pour cela qu’il avait quitté son village.

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