MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Copain germain

La vie d’homo commence souvent au mieux à l’adolescence, et la plupart du temps après le lycée. Il faut le temps de se découvrir, d’expérimenter, de s’assumer etc. Et puis, on s’émancipe souvent dans des milieux extérieurs au sien pour éviter de se griller, et d’abord conserver l’anonymat de ce phénomène mutant étrange. Aussi cela commence en vacances lorsqu’on rencontre des gens nouveaux, ou après une soirée étudiante arrosée. Ensuite Alors qu’on devient formellement gay, une nouvelle race de potes peut poindre : les pédés. Ces potes deviennent alors le terreau de nouvelles rencontres, amitiés, amours, et nous séparent quelquefois de manière un peu nette (mais temporaire pour la plupart) avec les gens qu’on fréquentait précédemment.

C’est ainsi que ma vie avant et après l’IUT n’a vraiment pas été la même. Les études supérieures ont représenté pour moi une scission terrible entre ces deux existences qu’ont été l’avant et après révélation de l’homosexualité. Plus je remonte dans les années, et moins j’associe ce que j’ai vécu à des éléments gays. La ville d’où je viens et à laquelle je suis viscéralement attaché, Osny dans le 95, est complètement détachée de tout l’univers gay qui est complètement parisien pour moi, et pour mon expérience. Et pourtant… je l’ai toujours été évidemment (enfin moi oui, c’est évident), et j’ai toujours désiré des copains, et fantasmé encore plus. Mais bizarrement j’étais à 3000 kilomètres de m’imaginer et me projeter plus tard tel que je suis aujourd’hui.

Et pourtant… ma cousine Chrystelle qui m’est la plus proche (celle qui est comme ma frangine) avait un très bon copain de primaire qui se prénomme Michael, je pense que j’ai du le rencontrer la première fois en CM2 à une fête d’anniversaire de ma cousine. Et je me souviens qu’il me plaisait déjà ce con. Des beaux yeux bleus, une grande gueule et un charme fou quoi. Et les années se sont égrenées, et nous nous sommes vus et revus par l’intermédiaire de Chrystelle, toujours pour des fêtes, et plus tard au collège où nous nous fréquentions de loin (il avait un an de moins que moi, et donc ne fréquentait pas les mêmes classes).

Et puis, le lycée arrive, et même ma cousine perd de vue ce garçon au bout de quelques années. De temps en temps, tout de même on se croisait et un sourire, un salut, comme un clin d’oeil, venaient éclairer nos visages et nos souvenirs de mômes. D’autant plus que ce garçon était autant que moi lié affectivement à notre ville natale. Et puis, un jour, alors que j’habitais depuis longtemps sur Paris, je vais à une soirée à Cergy avec des potes hétéros. Nous allons boire un verre au pub du coin « Au Bureau » (LE pub de Cergy de l’époque), et je le croise dans une foule dense et enfumée. Je le vois de loin, nos regards se croisent, et les doutes s’estompent… « putain il est pédé ! ». Enfin, il avait en tout cas les deux oreilles percées et des mèches décolorées, oui y’avait des chances ! ;-) Et toujours ces yeux bleus de tueurs, ses tempes grisonnantes ainsi que ce sourire désarmant. Mais je ne crois pas qu’il m’avait vu, et je m’étais enfui, dégonflé.

C’est un an après, que dans le même endroit, avec des amis de banlieue, je retombe nez à nez avec Michael. Cette fois, nous avons parlé, échangé quelques phrases banales d’amis d’enfance qui se retrouvent après des années de silence et d’éloignement. Rien d’extraordinaire, mais de quoi me convaincre de son charme et de son orientation sexuelle. Encore une fois, je ne sais plus trop ce qui a cafouillé mais nous en sommes restés là (il était avec son mec je crois… arf).

C’est encore plus tard… courant 2000, que le contact finit par se renouer. Comme souvent dans ces années pédécybernétiques balbutiantes, ce fut le déclic Caramail. Je crois que je l’ai accosté car j’avais vu « Osny » dans son ASV (arf, ASV… ça sonne tellement cara !), et nous avons tchatché de tout et de rien. On s’est plutôt bien entendu, et classiquement il me demande une photo, que je lui envoie. Alors il m’écrit : « Mathieu B… le cousin de Chrystelle ? ». Aheuuuuuum ! Aaaaaaaaaaaaaaah ! Mais t’es quiiiiiiiiiii ?

Il n’a pas fallu longtemps pour que nous trouvions le fin mot de l’histoire, que je découvre qu’il était fraîchement célibataire, et que nous devions nous voir car nous avions plein de choses à nous dire.

La rencontre fut dingue car c’était une première fois qui n’en était absolument pas une. Assez naturellement, nous avons dont évoqué toutes ces années, nos souvenirs, nos attaches et finalement nous découvrions une inclination aussi surprenante que grisante. Et badaboum, nous sommes sortis ensemble. Quand j’ai dit cela à ma cousine, elle a halluciné évidemment. Et j’étais aussi ébahi qu’heureux de me sentir aussi bien avec Michael car nous étions de la même ville, du même background en quelque sorte, et c’était presque comme si nous devions le faire. En plus, je garde un très très bon souvenir de tout ce que nous avons fait. :mrgreen:

Et puis, c’est vite retombé comme un soufflé, plutôt prévisible d’ailleurs… Lui était plus ou moins en train de se remettre avec son ex, et clairement nous avions un riche passé en commun, mais un présent qui ne nous donnait plus beaucoup de raisons de nous rapprocher. Et passés ces moments extatiques où je sortais avec un mec d’Osny, à Osny ( !!!!), il m’a vite largué, au grand dam de ma cousine. :-)

Cette relation m’a aussi un peu réconcilié avec mon passé et certains démons de mon enfance. C’était fugace mais malgré tout un pas important, juste avant que j’entame une relation longue et fructueuse avec Nicolas, ce qui n’est pas complètement un hasard.

Ce même Michael vient de me retrouver par mon blog, et m’a envoyé un mail il y a quelques jours, du coup : vlan ! Tout m’est revenu en mémoire, et j’ai voulu l’évoquer. Jamais je n’aurais cru que je pouvais sortir avec un copain rencontré alors que j’étais en primaire. Comme quoi…

  • Quel joli cadeau de noël, je suis vraiment très surpris par cette mémoire et admiratif , que dire ou que faire maintenant… juste peut être te fuir un peu plus avant que le hasard vienne encore me lécher le bas du dos… j’ai aussi adore ces moments passés en ta compagnie moi le petit PD d’Osny qui montait à la Capitale revoir ce cher Matt. Il est vrai que le soufflet est vite retombé comme tu le précises mais il est très difficile de se faire une place dans ta vie, malheureusement (pour moi !!) tu es quelqu’un qui en impose grave et le petit gars d’Osny et bah il avait peur de cette immense culture qui explosait à la figure et que lui n’avait pas…
    Sache pour finir que je suis très fier de nous et de ce fabuleux chassé croisé, qui restera magique à mes yeux…..

    Je t’aime mon pt’it mat …et mon cou aussi !!

    Mick

  • Mathieu, celui qui en impose grave de la life de la mort qui tue que tellement il en impose beh qu’on implose tout seul tellement c’est imposant qu’il en impose l’imposeur de l’implosion du temps que même que ouai c’est comme ca quand il est né le mathieu il imposait déjà tellement que sa mamam elle a dit on t’appelera superimpozman, tellement t’impose. même que ouai d’abord. Bonne chance X ;-)

  • je suis heureux de vous voir si heureux l’un et l’autre.
    je confirme aussi que les études sup’ sont LE moment de la rupture.
    Et pour moi, c’est aussi passé par un IUT! Amusant.

  • Pseudo-hétéro story, donc : je t’en raconterai de plus improbables. Demain (aujourd’hui ?) je farfouillerai dans le recueil collégial de Matthieux (et merde pour la corvée des cadeaux saisonniers, ça attendra le nouvel an…!)Quant à ton post d’hier, j’aurai 2 mots à te dire au salon( t’as de la chance que mon commentaire fut « game over » par bizarrerie informatique !)

  • pseudo hetero story?? tiens donc c bien la premiere fois que j’entend ca sur moi… c rigolo, jl’aime bien ce jonas de dieppe il est assez decalé…

  • Ouh là, j’ai l’impression, comme dirait Samantha dans Sex and the City, d’être au bord de l’overdose de testostérone… Tous ces mâles homos réunis autour d’un blog passionnant :) Je viens de découvrir ton blog par mon ami gfthanos et ne le regrette pas… Joli récit! Jamais pensé à écrire des nouvelles et les proposer à un éditeur?… Bisous, et à bientôt :)

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