MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Je n'est pas moi

Le nom de l’auteur est à peu près imprononçable : Alexeï Slapovski, mais il n’en reste pas moins que ce bouquin est un divertissement très agréable. Ce bouquin est assez dans la veine des auteurs russes contemporains dont les romans sont souvent sur le fil du fantasque ou du fantastique, tout en dépeignant avec ironie et affection une société en difficile mutation.

L’intrigue du bouquin est simple et se prête à toutes les comédies. Le héros, Nedeline un petit fonctionnaire russe insignifiant, découvre un jour qu’il a l’étrange faculté de pratiquer des échanges de personnalités avec des gens qu’il croise. Il suffit que chacun désire instinctivement se retrouver dans la peau de l’autre pour que cela se produise instantanément. Ainsi, il se retrouve successivement dans le corps d’un malfrat mafieux, du président du pays ou même d’une poule !!

Ces endossements de personnalités sont propices à des scènes très drôles, ou parfois un peu acides. En effet, Alexeï Slapovski en profite pour dépeindre une société russe un peu paumée et qui laisse de côté beaucoup de ses compatriotes, mais qui se débat aussi entre des anciennes valeurs caduques, et de nouvelles idées capitalistes à la fois salvatrices et corrompues. En même temps, il prend le parti d’être léger et flirte avec l’anecdote comique avec pas mal de brio. Le roman prend ainsi quasiment l’apparence d’un recueil de nouvelles, où chacune serait une des possessions de Nedeline.

Ce n’est pas un grand chef-d’oeuvre mais un très chouette livre qui m’a beaucoup amusé, et dont le dénouement apporte une conclusion aussi inattendue et déroutante, ce qui rend plus sérieux même le sens profond de l’intrigue.

Je n'est pas moi - Alexeï Slapovski

  • Comment es-tu tombé sur ce livre ?
    Enfin, si tu ne veux pas révéler tes secrets de fabrication, je ne t’en voudrais pas !
    JB

  • Ce n’est pas un grand chef-d’oeuvre mais un très chouette livre qui m’a beaucoup amusé, et dont le dénouement apporte une conclusion aussi inattendue et déroutante qu’elle rend plus sérieux le sens profond de l’intrigue.

    Et voilà, quelques jours à Goncourt et il sait déjà pratiquement plus parler un bon français. Il est tellement influençable :langue:

  • d’autant plus que Nedeline « ils croisent » (c’est certain qu’il a de multiples personalité ce Nedeline mais faut pas abuser) …

    Matoo je crois que tu te fais chambrer ouvertement :lol:

  • Ca me fait penser à cet autre livre de Julien Green, « Si j’etais vous », qui parle de l’histoire d’un mec, prénommé (et si bien nommé) Fabien, qui s’essaye a l’ecriture, mais n’arrive pas a bien cerner l’esprit des personnage qu’il cherche à créer, meme en s’aidant des personnes qui l’entourent… Intervient la dessus un étrange personnage, Brittomart, qui semble donner a Fabien le pouvoir de devenir un autre, en chuchottant a l’oreille de cet autre son prénom… de corps en corps, Fabien va ainsi évoluer, il peut voler à chacun ce qu’il veut en accumulant l’expérience, mais seule l’innocence (celle qui doit lui ouvrir les portes du paradis) lui est interdite. Peu à peu, il va perdre son identité et le souvenir de lui-même. Seul son prénom le rattache à son vrai « lui »… Jolie histoire, un bon roman… tiens, je vais le relire…

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