Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.
Déjà adolescent lors de mon cours sur l’Islam au collège, j’avais été fasciné par ce terme : mudéjar. Cela traduisait le style du même nom qui consistait en un syncrétisme unique en son genre qui mêle des caractéristiques à la fois européenne (gothique et médiévale) et arabo-musulmane (du fait des royaumes qui composaient Al-Andalus entre 711 et 1492. Les ornements me tapaient dans l’œil parce que c’était terriblement moderne que ces jeux architecturaux et décoratifs qui n’étaient pas du tout figuratifs. On avait un langage visuel abstrait aussi universel que merveilleusement beau et lyrique.
Mudéjar correspond aussi à ces populations arabo-musulmanes résiduelles dans une péninsule ibérique reconquise (qui d’ailleurs écrivaient les langues romanes avec une graphie arabe : l’aljamiado). Mais elles furent assimilées ou expulsées avec plusieurs vagues soit de conversion (ce qui donne les Morisques) ou des édits qui les ont vraiment chassés de la région.
Mais il reste de merveilleux témoins de cette architecture en Andalousie. Je n’ai visité que Séville au printemps 2014, mais j’en garde un souvenir prégnant. C’était pendant la semaine Sainte et il a fallu s’habituer à ce genre d’accoutrements dans la rue…


Mais j’ai été grandement marqué par l’Alcazar de Séville et ses fameux jardins, et l’immense cathédrale qui est un véritable choc du Gothique tardif, tout étant résolument mudéjar avec son clocher qui est un ancien minaret superbe : la Giralda.




Mais les décors de l’Alcazar valent à eux seuls le détour, ces arabesques de pierre et bois sculptées, des azulejos aux couleurs flamaboyantes, ces espaces où l’eau, la nature et les décors intérieurs se croisent en toute harmonie, et les plafonds à caissons de toute beauté font de ce palais un espace qui défie absolument le temps. Ces styles décoratifs sont tellement universels qu’ils auraient encore largement leurs places dans des constructions contemporaines. C’est vraiment la magie du style mudéjar selon moi. Et c’est un bel exemple de fusion des talents et des goûts.








Alors là oui, c’est tout simplement superbe (à l’exception de ces accoutrements)
Bleck