Iwak c’est Inktober with a keyboard, et là je rattrape comme j’en ai envie la version 2022, donc quand je veux, et ce dont j’ai envie. Hu hu hu. (Fuck la vie !!)
J’ai écrit depuis adolescent pour laisser une trace, pour ne pas oublier, mais surtout pour m’incarner. Je me trouvais tellement transparent, insipide et insignifiant, que l’écriture devait aussi donner de l’importance à ma vie, et sans doute me sauver au passage.
J’ai été drôlement inquiet du coup quand j’ai constaté que le papier dégueulasse de mes agendas de lycée absorbait de manière inquiétante l’encre dégueulasse de mes stylos à plume de supermarché. Mais ça s’est stabilisé, et comme on peut le voir, même si l’encre s’est estompée, le texte reste lisible après 33 années. Cela me permet de voir à quel point j’écrivais des trucs terribles, dignes du meilleur du pire des Skyblogs des années 2000. Ahah, moi qui voulait que l’écrit m’incarne dans le monde, je n’écrivais que des billevesées adolescentes. Mouahahaha. Cela prouve à postériori, que j’étais déjà une belle Drama Queen, ce qui est rassurant dans le fond.
Le papier est donc là pour me rappeler des tas de choses. Et chaque plongée dans ces documents est un petit bonheur. Car la quantité de trucs qu’on oublie c’est dingue !! Et dès 2003 le blog a pris la suite, même si le fait d’être lu a rapidement fait obliquer la teneur des articles, s’obligeant à un peu plus de retenu et de tempérance.
Le web-log m’a tout de suite conquis dans cette même logique d’incarnation par le verbe qui me motive depuis minot, mais donc aussi cet aspect systématique et routinier que j’aime beaucoup. On peut tout dire sur un blog, du plus banal au plus insipide, mais son existence même en ligne lui confère une marque indélébile (pas tant que cela quand on constate la réelle pulvérulence de nos supports numériques).
Mais donc régulièrement, je parcours mes propres articles, et j’aime bien justement aller regarder ce que j’ai publié il y a tout juste vingt ans. Ce n’est pas compliqué, je prends le dernier article, je retire le titre et je change juste l’année en gardant le mois, et hop : https://matoo.net/2005/02/ une archive !!!
C’est grisant de relire les participations à une émission de radio, ou le scandale des pédéblogues du moment à propos du bareback (Dustan allait mourir un peu plus tard cette année), ou simplement se souvenir que Clara Sheller est sortie à ce moment et que ça a été un truc très important pour les gays à l’époque (et 101 commentaires !!) ou encore cette vidéo incroyable et totalement NSFW qui mêle chanson de Madonna et extraits de films pornos.
Tout ça pour dire que mon blog est une boîte à souvenirs, comme ma vraie boîte que j’ai chez moi, ma petite mallette en osier avec plein de trucs dedans. On oublie plein de trucs, mais ce qui est là pour le moment permet de s’en rappeler un petit peu.

Le blog comme des archives facilement accessibles…
Et quelques sauts faciles dans le passé.
En me relisant, parfois, je me redécouvre tout en me reconnaissant.
17 ans de quotidien documenté et commenté (quelqu’un a mis son nez dans cette histoire puisque je vois resurgir des articles lointains dans les stats).
« Se redécouvrir tout en se connaissant », ah merci c’est exactement ça avec une concision dont je suis incapable !!
J’ai des tas de carnets écrits quand j’étais jeune, mais je ne supporte pas de les lire, ils me brisent le coeur pour la personne misérable que j’étais à l’époque. Mes blogs, par contre, c’est différent, parce que j’étais plus adulte et beaucoup moins misérable. Mon problème c’est qu’une fois que je commence à lire mon ex-blog, je n’arrive plus à m’arrêter, il y a beaucoup de choses que j’ai oubliées et parfois je me surprends, je m’admire, je me fais rire, je me rends triste, comme si je lisais le blog de quelqu’un que j’ai brièvement rencontrée et qui a aujourd’hui disparu.
Oui ça change beaucoup entre les vrais carnets intimes de l’adolescence et les écrits en ligne adultes. En revanche, on n’a en effet pas le même rapport à ces écrits !! Mais moi aussi je m’admire ou me fais rire ou me rends triste.
Moi je le lis pour la première fois et sont des billets encore très intéressants.
Pour les nouveaux lecteurs tout est neuf.
Ah bah c’est vrai, j’ai oublié cette possibilité !! Surtout que j’ai encore eu récemment un fan qui m’a expliqué se taper tout les articles depuis 2003 !!!
Je me reconnais assez dans cette note. Moi aussi j’écrivais beaucoup à l’adolescence. D’ailleurs, j’ai retrouvé mes poèmes de cette époque et les ai publiés. C’est important de noter ce que l’on ressent, ce que l’on pense à tel moment de sa vie, ça fait des souvenirs puis surtout ça permet de constater son évolution. Par contre, on a tendance à tomber un peu dans la nostalgie
Moi aussi, ce que j’aime dans un weblog, c’est qu’on peut parler de tout et de rien. Le seul hic, c’est l’absence de réactions des autres, c’est par moment démotivant. Toi tu as la chance d’avoir des lecteurs réguliers, ce sont peut-etre des amis en vrai, ça motive à continuer. Personnellement, je préfère nettement tenir un blog que d’etre présent sur les réseaux sociaux, un blog est un peu comme un journal, ça sort de soi.
C’est vraiment sur la longueur et la patience que cela se joue. J’ai commencé quand « tout le monde » bloguait, et donc nous sommes juste des irréductibles !