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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Iwak #29 – Navigateur

Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.

J’ai déjà parlé de Dune lors d’un IWAK, pour expliquer l’importance du film de Lynch dans mon histoire familiale, mais on me parle de Navigateur alors moi je pense Guilde Spatiale. La bestiole est en effet un navigateur de troisième échelon, c’est à dire que c’était jadis un humain qui, à force de respirer le gaz orange de l’épice, a muté au fur et à mesure qu’il a acquis ses pouvoirs de prescience et ses capacités à naviguer. Dans cet état, les navigateurs ne peuvent survivre que dans des dispositifs en vases clos (comme ci-dessous où le navigateur est reçu par le Padishah) où ils reçoivent sans arrêt de l’épice, et cela leur permet de vivre potentiellement des milliers d’années.

Le transport spatial c’est évidemment le nerf de la guerre dans une économie galactique. Il faut que les gens et les produits puissent circuler le plus facilement possible de planètes en planètes. On a trouvé techniquement le moyen, dans l’univers de Dune, pour naviguer presque en un clin d’œil en repliant l’espace grâce à l’effet Holtzmann (qui reste un truc un peu flou inventé par le scientifique du même nom). Cela consiste en gros à se déplacer via des trous de ver dans l’espace-temps. Le problème c’est que c’est super dangereux et presque impossible de calculer une trajectoire qui prenne en compte tous les paramètres possibles. Et c’est là où l’épice a apporté une réponse originale.

Comme ses junkies de compétition deviennent des prescients, ils sont en capacité d’utiliser l’effet Holtzmann, et de guider en toute sécurité en « devinant » le parcours idéal d’immenses containers (qui contiennent eux-mêmes des vaisseaux spatiaux qui peuvent naviguer à l’intérieur et se « parquer » pour le voyage) dans ces trous de ver, ce qui permet de se déplacer sans bouger. Dans le film de Lynch de 1984, on voit un de ces navigateurs, sorte de limace baveuse rosée avec des petits bras de T-Rex, qui « projette » la planète d’origine, puis celle de destination, et enfin replie l’espace avec ses petits bras musclés. Et hop, l’immense container est déplacé en un instant !

Le voyage « efficient » dans l’espace (sinon il y a aussi des moyens plus conventionnels mais super lents) est donc contraint à l’usage de ces navigateurs, et donc de l’épice. D’où une importance majeure sur sa production, et c’est possible dans une seule planète dans l’Univers Connu : Arrakis. L’épice est déjà une drogue très très onéreuse, mais en plus comme la Guilde spatiale a le monopole sur le transport, ils ont un pouvoir assez incommensurable. Et ce type de transport « instantané » est également très très très cher.

L’épice en tant que telle est liée au cycle de vie des vers des sables d’Arrakis. Ces derniers ne peuvent supporter l’eau, ce qui est un poison pour eux. Mais à la base de leur existence, il y a les truites des sables qui sont des être mi-plante mi-animal et qui capturent l’eau du désert. C’est en créant des sortes de poches d’eau et de truites mortes, que l’épice est générée. Elle remonte en masse à la surface avec le CO2 et l’effet des vers qui remuent le sable en profondeur. Les truites survivantes finissent par se transformer elles-mêmes en vers des sables.

C’est un savoir tout à fait inutile, et donc forcément j’adore ça. ^^

  • C’est bien aussi les trucs inutiles, ça aère l’esprit. Et l’esprit a besoin de plus d’air et moins de peur, parce que bon c’est bien connu, la peur tue l’esprit, la peur est la petite mort qui conduit à l’oblitération totale.

    Bref, toujours pas trace d’un navigateur dans la version de Villeneuve, et c’est bien dommage. (ou alors j’ai mal regardé la 2e partie, c’est possible) (désolé j’étais fasciné par les images du désert, j’ai pas écouté le reste mon esprit était parti en promenade) (même pas peur).

    • En effet, Villeneuve a zappé le truc, y compris le repli de l’espace et tout, je ne sais pas si c’était pour éviter un effet « ridicule » sur la manière dont on pouvait se figurer un navigateur, mais c’est tout de même un manque par rapport à l’histoire (mais après tout, ça n’entame pas non plus l’intrigue principale :huhuchat: ).

  • J’imagine que tu écris tout ça de mémoire. C’est assez fou comme on peut entrer dans un univers et y adhérer totalement comme si on en faisait partie. Sans doute, explique-t-on ainsi l’espèce de manque qui peut nous étreindre quand ce film se termine ou qu’on tourne la dernière page de ce livre, qu’on a trop aimés.

    • Oui, j’aime beaucoup les univers de SF qui sont aussi réfléchis et construits que cela, et qui proposent des systèmes avec leurs logiques internes (basés parfois sur des axiomes loufoques pour nous, mais ça ce n’est pas grave, c’est la rigueur logique conséquente qui m’intéresse). J’ai tellement lu sur le sujet, qu’en effet je peux me tromper mais en gros je suis dans le « Canon » des connaissances à ce propos. :rire: :rire:
      (Et c’est aussi utile que de connaître le Klingon ou savoir lire l’Elfique, donc indispensable. ^^ )

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