MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Fucking Buddy

Je reçois tous les jours la newsletter de Têtu dont j’apprécie beaucoup le contenu et le ton. Régulièrement, ils utilisent aussi ce moyen pour choper des témoignages de gens concernés par des prochains sujets du magazine. Un peu comme à la fin de « C’est mon choix », y’a Evelyne qui demande si vous ne connaissez pas un transformiste unijambiste parce que c’est le prochain thème de l’émission.

Hier, j’ai notamment reçu (comme beaucoup ici je suppose) cela :
Fuck Buddy

Je soupçonne ce Xavier Heraud de traîner ses guêtres virtuelles dans la pédéblogosphère pour y trouver ses sujets. En effet, j’ai lu quelques posts à ce sujet dans divers carnets dont celui de Lapincompris (qui bosse pour un « magazine »… hum hum serait-ce… ?).

Mais d’ailleurs le « pote de baise » n’est pas l’apanage des gays, je pense que nous l’avons simplement institutionnalisé. Je connais beaucoup d’hétéros qui pratiquent cette activité, sans s’en vanter, c’est plutôt une sorte d’échange de bons procédés qui reste tacite car un peu honteux. Evidemment, ce qui est honteux pour les straights n’est que pratique bien banale (ou banalité bien pratique) pour les dèpes !

Le plus facile et parfois le moins évident à gérer, c’est l’ex. On se retrouve quand les plais de la rupture ont apparemment cicatrisé, et on baise pour se souvenir du bon vieux temps sans avoir l’once d’ambiguïté dans son attitude. Car un Fuck Buddy c’est un pote qu’on rencontre de temps à autre, avec qui on partage du bon temps au pieu. Mais en définitive, avec l’ex ce n’est souvent qu’une joute supplémentaire, qui permet à l’un des deux d’avoir (l’illusion d’avoir) le dernier mot à une relation qui a fait souffrir. Ou même de se sentir mieux, car il est rassuré sur son pouvoir pérenne de séduction sur un mec qui l’a largué. Moi j’ai vécu ça moi ??? Naaaaaaan ! :langue:

Ou alors cela peut être un type qu’on rencontre par un chat, qui est sympa, mignon (assez selon les standards ISO 9002 du Fucking Buddy) mais avec lequel ça n’accroche pas plus. Mais bon on couche ensemble pour le fun, et ça ne fonctionne pas trop mal. Alors un rapport mutuel tacite de fourniture de services peut s’engager entre les deux signataires du contrat moral. Enfin, ce n’est pas toujours facile à administrer, car on trouve rarement deux personnes qui désirent la même chose au même moment et dont les sentiments et les visées sont identiques.

Je crois que le Fuck Buddy est une sorte de mythe auquel tout le monde adhère mais dont peu sont capables de vivre et d’assumer. Un peu comme l’infidélité assumée dans un couple de pédé par exemple, la pratique est rarement à l’image de la théorie. En effet, certains homos qui refusent particulièrement la symbolique classique du couple voient dans ce succédané un moyen efficace d’être comblé sexuellement, d’avoir sa dose de câlins, et du coup de gérer avec tranquillité le reste de sa vie (professionnelle, amicale…).

Personnellement, j’adorerais, en tant que célibataire, avoir ce genre de relations. Et j’en connais certains qui y arrivent parfaitement. J’ai notamment un pote qui baise régulièrement avec un type qu’on surnomme « SMS ». Parfois, il me dit « tiens c’est cool, j’ai un plan SMS ce soir ! ». En effet, il envoie un sms au type en lui demandant s’il est libre le soir même, l’autre lui répond oui ou non, et c’est ok. Réciproquement, l’autre lui envoie un sms de temps en temps. Et si l’un des deux n’est pas libre ou en couple, et bien ils n’entendent plus parler l’un de l’autre pendant des mois (voire des années, et ce qui est cool c’est que SMS ne se met jamais en couple). Pas de prise de tête. Pas de complexe ou d’amphibologie* entre eux. SMS arrive tard, ils boivent un verre, ils baisent, SMS rentre chez lui. « A plus ! ». « Ouai au prochain sms ! ».

Moi j’ai jamais eu de chance avec mes Fuck Buddies. Mais bon c’est aussi parce que je ne suis pas très doué, ni en « Feeling Management », ni en « Fucking Management » dans ce contexte (faudrait que j’aille en formation).

Le premier, je me souviens, j’avais 22 ans, et je voulais pour la première fois baiser avec un type sans en être épris (ouai seulement à cet âge canonique mesdames !). Je voyais tous mes coreligionnaires s’éclater dans tous les sens avec des keums rencontrés par chat, et moi je restais nimbé dans ma virginale attitude entre deux amants et deux histoires à deux balles d’amûûûuuur ! J’ai bien choisi le premier, je pense que tout caramail l’avait bibliquement connu avant moi, et tout ce que j’en ai tiré (lol), ce ne sont que mes premiers morpions (oui il y en a eu d’autres).

Sinon j’ai aussi été Fuck Buddy sans le savoir, alors ça je ne vous conseille pas. C’est un peu dur quand on s’en rend compte, et qu’on succombe au charme d’un damoiseau qui vous aime assez pour vous sauter, mais pas pour sortir avec vous, et qui ne vous dit rien, histoire de ne pas laisser s’échapper l’oiseau.

J’ai aussi déjà assumé le rôle de Fuck Buddy simplement parce que c’était la seule chose que pouvait me donner quelqu’un que j’aimais beaucoup plus que pour le sexe. Tiens, c’est pas génial ça non plus. Genre, tu prends même les miettes, car tu te dis que le type va changer d’avis (en plus je suis un super bon coup lol).

Et pourtant un plan Fuck Buddy, c’est beaucoup plus sympa en définitive qu’un plan avec un inconnu (souvent bâclé car on ne se connaît pas bien). Ah là là. Ben ça prouve peut-être bien que je suis encore immature pour m’assumer comme un (vrai de vrai) pédé. PTDR.

* Je vous emmerde, c’est exactement le mot que je voulais utiliser. C’est tellement plus joli qu’ « ambiguïté » et puis ça évite la répétition ! :langue:

  • du grand Matoo ce texte…
    sinon, je me permets de relever une faute d’orthographe (en fait deux) somme toute assez cocasses (c’est pour ça que j’ai l’outrecuidance d’ouvrir les hostilités par ce truc de prof:mrgreen:)…
    « corrélégionnaire » s’écrit « coreligionnaire »…ça vient de religion…pas de la légion…est-ce un lapsus révélateur Matoo, de ta fascination pour les légionnaires?

  • Ca sonne tellement plus juste quand on abandonne le paraître pour laisser la place à l’être, loin des clichés urbains-branchouille, de la pédéculture postmoderne, de la rodomontade qui épate une galerie de courtisans serviles acquis à la cause du dérisoire et du superciel… il semble qu’on effleure enfin une vérité, une sincérité, oserais-je dire un affect ?… j’ai osé… qu’on a envie de saluer par un clin d’oeil admiratif et encourageant.
    Et Carrie Bradshaw n’a qu’a bien se tenir… La relève mâle et parigote est assurée ;-)

  • « en plus je suis un super bon coup lol) » L’autre hé comment il se vend. Genre le marchand qui gueule « il est bon mon matoo, il est bon ».:salut:

  • keskils me manquent moi mes Fuck Buddies parisiens…quand je pense à tout c que j’ai laissé là bas…grrrrr
    Mais bon j’en ai qaund même un ou deux qui veulent venir me retrouver à poipoit le WE…cétiopabossa….bon ya plus qu’à attendre qu’ils joingnent l’action à la parole lol
    J’aime bien cet expression c’est plus court que amis/amants…et ça pète carrément plus lol
    Il parait aussi que Fuck Buddy était au début le nom que l’on donnait aux amants occasionnels mais à l’étranger…genre tiens je vais passer 15 jours au canada et hop j’ai mon Fuck Buddy pour m’héberger etc…mais bon chuis pas sûr du truc…en tout cas c’est dans ce contexte là que j’ai entendu le terme pour la première fois…hihihihi

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