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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Psychodrame

Aller voir un psy, c’est bien. Aller voir un bon psy, c’est essentiel, mais comment le choisir ? Comment ne pas se laisser embringuer dans de la psychanalyse de comptoir ou des méthodes ésotériques qui frisent le charlatanisme ? On se dit donc qu’une législation devrait clarifier les praticiens et les pratiques, mais voilà, on est pas vraiment dans un cadre médical classique. En effet, cette science qui guérit les maux de l’âme est très laborieuse à cerner. Par exemple, on peut difficilement décrire l’état de guérison d’un patient, ni vraiment mesurer l’efficacité d’une cure. Une science de l’esprit est impalpable par définition, et son essence même fait qu’on ne peut pas entièrement se fier aux symptômes extérieurs.

Et puis après tout, il y a aussi le cas des praticiens, puisqu’on trouve autant de méthodes que de psys ! Comment choisir ceux qui bénéficieront du statut officiel, et pourquoi ? Vont-ils mesurer l’efficacité ou la rentabilité de telle ou telle procédé pour faire une sélection officielle reconnue par l’état ? Je crois que c’est un des points les plus délicats, car je ne veux pas condamner les moyens les plus originaux ou novateurs d’apporter le secours à un malade, tandis qu’il faut se protéger de l’escroquerie.

Et puis ces lois sont surtout faites pour réguler ces professions libérales et mieux les taxer. C’est encore une fois une histoire de gros sous. Et je comprends que ce soit ardu pour des psys sérieux qui vont avoir du mal à prouver que leur activité rentre dans ce cadre légal. Prouver qu’on a des patients ? Combien on en a guéri ? Par quelle méthode ? Et encore une fois : quelle est la bonne méthode, quelle est la mauvaise ?

On voit pas mal de documentaires à ce sujet en ce moment. Dans un de ces documentaires télé, j’ai été interpellé par plusieurs témoignages à ce sujet. Il traitait des dérives de charlatans (genre qui te diagnostiquent en deux secondes et qui te donnent des solutions aussi vite), mais aussi des pratiques qui virent à la secte, telle la « kinésiologie ». Or j’ai une cop qui a fait de la kinésiologie, et à qui cela a fait du bien. Donc même si je n’y crois pas, je pense que cela n’est peut-être pas complètement con, puisque cela a fait du bien à une amie (plutôt équilibrée et pas du genre à se laisser berner… mais bon je dis cela avec des pincettes, tout le monde peut se faire abuser).

Je suis tout a fait ok avec le reportage qui accuse ces psys qui manipulent les préceptes psychanalytiques pour empapaouter leur client/vache à lait. Mais d’autres témoignages m’ont plutôt surpris. Il s’agissait de gens qui avaient « perdu » une personne à cause d’une psychanalyse (ou de kinésiologie justement), qui avait provoqué, en fait, de tels changements qu’elle était partie. C’était présenté comme une secte alors qu’on pouvait pressentir autre chose dans la manière dont les gens en parlaient.

Il y avait le cas de cette fille qui avait quitté sa famille. Le père n’avait pas l’air très commode, et même s’il était meurtri et désemparé de cette fuite, on sentait bien qu’il ne devait pas être un type facile. Et il décrivait une personnalité qui avait radicalement changé. Mais en mal pour lui, veut peut-être dire en bien pour elle ?? Peut-être qu’elle s’est simplement émancipée et que cela est mieux pour son bien-être. Et de nouveau, je me dis qu’il est extrêmement malaisé pour des proches, a fortiori des parents, de supporter un tel effet d’une psychanalyse. Combien de divorces ou de séparations sont la conséquence d’une (bonne ou mauvaise, rayez les mentions inutiles) analyse ? Faut-il pour autant ne pas en faire ? Je pense qu’il était facile à un documentaire de présenter comme cela des gens qui ont dit que leur proche était dans une secte parce qu’il ne comprenne pas le fond de l’histoire. La difficulté majeure réside alors, comme toujours, dans la manière de discriminer le bon grain de l’ivraie.

  • Rémi> c’est pour cela que, notamment, je n’ai pas parlé de Freud. Je parle de psycho en général… Tout n’est pas à jeter, et pas à prendre comme évangile non plus ! :)

  • c’est vraiment la nouvelle cause à la mode, ce truc. c’était en effet ultra urgent de légiférer la dessus, vu les ravages des psys. les khmers rouges à côté, c’est l’abbé pierre et mère thérésa.

    j’ai trouvé ce débat « opportun » pour la droite.

    cela dit le débat mérite d’exister, au vu de certaines réactions et des enjeux humains…

    allez, on va proposer un registre et une évaluation des cadres & chefs d’entreprise du travail temporaire, y’en qques uns de véreux et qui font du mal (esclavage, infraction aux lois du travail …).

    je ne sais pas pourquoi, ça me semble plus important.

  • J’ai mis 3 ans avant de trouver un (une, en l’occurence) psy avec qui je me sentais en confiance (elle ressemblait à ma grand-mère, c grave docteur ?), et 3 mois avant de me rendre compte que « ok c bon on s’est tous dit, voilà, ça va peut-être pas mieux mais j’ai compris d trucs genre j’aime mon père, ma mère, j’aime pas le poisson »… En fait ‘faut se sentir à l’aise avec son psy mais pas trop, sinon on risque de devenir dépendant (la dépendance : le mal du siècle ?)

    Des bienfaits (?) d’une analyse sur une famille :
    .avant d’aller voir son psy, ma mère voulait que j’essaye d’arrêter d’aimer les mecs. Maintenant, elle veut que j’essaye d’arrêter de fumer.

  • Comme dans tout débat un peu mal foutu, tout le monde y va de sa propre expérience :o)
    Allons-y gaiement.

    Même si je reste dubitatif devant le caractère scientifique de la psychanalyse, et ses fondements, je continue de croire qu’une partie véritablement saine et pratique peut en sortir. Tout est question d’équilibre et de rationnalisme.

    Par ailleurs, je suis moins faché avec cette dernière qu’avec la psychiatrie, cette médication de l’esprit par des bombes atomiques. Il y a à peine 15 ans on pratiquait les électrochocs en France. Après avoir vu Vol au dessus d’un nid de coucou, et parce que cette « thérapie » a été utilisée contre un proche, j’ai complètement reconsidéré cette discipline (ce qu’à l’époque du traitement je refoulais complètement).
    Je ne sais pas ce qu’il en est à l’heure actuelle, mais je n’ai pas l’impression que les drogues administrées soient de meilleurs remèdes.
    Finalement, je ne suis pas sûr que grand chose ait changé depuis l’époque où on posait (par la force) aux femmes hystériques des appareils censés leur aérer le vagin parce qu’une mauvaise respiration de cet organe devait être l’origine de ce mal.

    En psychiatrie, en psychanalyse et comme partout ailleurs (alimentation, expérimentations animales, génétiques..) on continue d’utiliser des outils inconnus dans des terrains d’expérimentations encore plus inconnus.
    Je ne demande pas l’arrêt de ces « massacres », je demande juste une pause et une réflexion que je me garde bien de formuler étant donné ma connaissance de ces domaines.

  • @ Jeff > l’idée de la psykANALYSE c’est d’éviter justement la prise de comprimés (à l’effet et aux bénéfices plus que douteux) : ton psykANALYSTE te laisse parler de ce qui te vient à l’esprit selon ton ‘humeur du jour » (Raphie roolzz !!). Il est juste là pour prendre des notes, te donner (mais pas nécessairement) un avis aussi objectif que possible, te permettre de garder une vue cohérente d’ensemble. En fait, il est là sans l’être vraiment : juste un miroir.

  • je vais raconter mon expérience avec un psy
    il s’agissait de me faire réformer du service militaire pour raisons psychiques
    il devait m’aider à me faire passer pour un maniaco-depressif
    les quelques séances ont consisté à ce que je lui raconte des éléments réels de ma vie potentiellement ‘pathogènes’ et à les rendre vraiment pathologiques, donc faire du faux avec du vrai
    après deux séances, le pauvre psy ne savait plus faire la différence entre le vrai du faux, ni si je racontais ma vie ou si je pipautais
    j’étais fier d’avoir arrosé l’arroseur, et d’ailleurs ca a marché avec les deux médecins militaires psys que j’ai vu et on m’a épargné

    sinon je voulais dire aux anti psys (plus haut) , à la lecture de vos interventions, vous êtes des bons hystériques

    je pense que c’est une grosse connerie de légiférer sur le métier de psy

    on va voir un psy lorsque l’on souffre , que l’on sait que l’on souffre, et qu’on ne s’en sort pas tout seul
    le but étant de souffrir moins

  • Allez, mon expérience que j’ai.

    Ma mère a entrepris une psychanalyse parce qu’elle se sentait vaguement dépressive. Après deux ans, elle a décidé de prendre un amant le temps des vacances, puis de le rejoindre dans le sud.

    Au bout d’un an, elle est revenue sous les supplications de mon père. Après une période de vraie dépression, elle a pris la décision de divorcer.

    Pour moi, la psychothérapie a été le catalyseur, pas la cause. Mais elle a bien joué un rôle dans la dégradation de la relation de couple de mes parents.

    Pour le meilleur ?

  • @ elladan > J’ai bien compris que les outils de la psychanlyse et de la psychiatrie différaient notablement :o)
    Je voulais juste, par une parenthèse psychiatrique, mettre en doute l’utilisation de théories spéculatives sur des données encore mal maîtrisées.

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