Hier soir, M. recevait deux amis E. et J.
E. est un ex de M. et J. une de ses amies d’enfance très sympa.
E. est juif mais à la base pas vraiment pratiquant. Et puis il est pédé, alors ça me parait toujours assez logique d’être peu pratiquant lorsqu’on est homo. Etre dèpe n’exclut pas du tout d’avoir la foi et d’aspirer à une vie spirituelle épanouie, mais l’anticlérical que je suis a du mal à comprendre l’adhésion à des dogmes et un cadre religieux qui stigmatisent l’homosexualité depuis les temps immémoriaux.
Or M. constate depuis quelques mois un véritable retour aux sources pour E. dans le domaine religieux. Il mange casher et suit de près toutes les fêtes traditionnelles. Mais le plus extrême pour moi est quand il a dit hier qu’il aimerait bien se trouver un petit copain juif. A vrai dire ce n’est pas la première fois que j’entends ça, j’ai déjà eu des remarques identiques de la part de catholiques et surtout de quelques musulmans (moins de la part des catho, mais c’est certainement car statistiquement c’est plus aisé de tomber sur un catho). C’est drôle de porter une telle attention à la religion de son copain, alors que cette même religion dit que vous êtes un hérétique et un paria. Néanmoins je trouve assez logique d’entendre une personne qui me dit qu’elle aimerait bien rencontrer quelqu’un de sa religion par rapport au rapprochement philosophique, idéologique et social que cela peut créer. Je suis plus gêné par le caractère sine qua non lié au dogme même (Tu devras convoler avec un de tes pairs). Moi-même je me vois difficilement avoir une histoire avec quelqu’un de non francophone et de culture différente (car je suis très attaché à ma langue et à la culture française dans sa globalité) aux vues de mes expériences (et déboires) précédentes, mais bon, je ne suis pas du tout figé.
Il existe d’ailleurs pas mal d’assocations qui ont pour but ce rapprochement entre religion et orientation sexuelle. Des associations utiles mafois puisqu’un bon lobby pour des personnes voulant réconcilier leur spiritualité et leurs désirs amoureux. Mais je suis toujours surpris par ce besoin de reconnaissance et surtout ce besoin d’être réintégré dans le dogme.
En tant qu’athée, fils d’athées gauchistes, il est compréhensible que je réagisse de la sorte, mais l’étonnement vient surtout du désir des gens d’adhérer à un cadre si stricte alors qu’il s’agit de spiritualité.
Dans ma profonde naïveté, je crois fermement que les sphères physiques et religieuses sont totalement distinctes. Il me semble donc qu’en 2003, on peut avoir une vie spirituelle intense et épanouie, tout en se détachant des rituels et des dogmes qui sont créés et gérés par les humains donc forcément anachroniques et iniques. La religion est une quête spirituelle et personnelle, je ne devrais pas avoir besoin d’être catho pour sortir avec un catho, parce qu’après tout l’amour transcende les différences.
Je vais paraitre extrêmement terre-à-terre, mais je ne me vois pas du tout vivre avec quelqu’un qui ne mange pas de cochon par croyance.
Les sphères physiques et religieuses ne peuvent pas etre distinctes pour le commun des mortels. la réligion dans certains cas est fortement liés à l’éducation. Il est en fait assez difficile de se séparer de 20ans d’éducation familiale. On se sent inconsciement mieux avec quelqu’un de son milieu social, quelqu’un qui a été baigné dans la meme religion. Je pense qu’il faut avoir une démarche consciente pour se séparer de tout ca.
Je suis d’accord avec toi paumé, c’est pour ça que je soulignais un autre de mes points « ayattolesques » d’athée de base… Et en effet, je peux comprendre la proximité que ça peut créer. Ce qui me renfrogne, c’est le côté réglement !!
ah la la les copains si vous aviez connu le pretre Ralph de Bricassard dans « les oiseaux se cachent pour mourir ! »… bon 20 ans après et autant de merde devant les yeux en moins ça le fait plus c’est sur… ;-)
lol santboy1969 :)
Pour ma part, j’ai été élevé par mes grands-parents. Ils sont athées mais ont tous les deux eu une éducation hyper catho. Résultat, sans spécialement en avoir conscience, je reproduis pas mal des clichés catholique qui en soi m’exaspèrent le plus. Le principal de tous étant que ce qui fait du bien est forcément mal. Cette culpabilisation chrétienne de merde est clairement ce que j’ai le plus en horreur.
Heureusement, la culpabilité m’a rarement arrêté. :)
Bon une fois n’est pas coutume retour sur ce blog bien réussi sur la question des différences et des pratiques : a mon avis chacun a son chemin et ses désirs plus ou moins conscient d affronter l inconnu qu est l autre cad son compagnon. A mon avis également il est autant dommage de se donner des limites comme une pratique religieuse commune ou un pays et une langue commune tout cela pareillement… penses-tu toujours la meme chose Matoo aujourd’hui (octobre 2008) peut importe puisque tu connais le bonheur que tu t’avais choisi : un francais qui parle ta langue. Donc également quelqu’un qui aurait décidé comme toi a un moment de sa vie de choisir un compagnon pratiquant comme lui aurait fait le bon choix s’il l’avait trouvé et n’aurait pas a etre jugé comme trop strict je pense… bon clair c’est un peu compliqué et philosophique mais la question s’y porte… au fait Matoo je te promets de pas trop t’importuner de la sorte a l’avenir meme si tes textes sont tres intéressant je me retiens…