Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.
De prime abord, je suis d’abord allé du côté de l’épouvantail, et ça m’avait fait revenir vers Matthew Shepard qui, lorsqu’il agonisait ensanglanté sur une barrière à l’orée d’un champ, avait été pris par un épouvantail par des témoins. Mais Monsieur Fraises l’a évoqué pour les mêmes raisons, et même si ce sujet me touche particulièrement, c’est vrai que j’ai déjà parlé et parlé de lui ici (et je continuerai). Malgré tout je remets ici la citation de la policière qui l’a retrouvé et que j’ai utilisé jadis pour le titre d’un article : « Le seul endroit où il n’y avait pas de sang sur son visage, c’était là où ses larmes avaient coulé. »
Mais donc basta les épouvantails, et plutôt que scarecrow : lovecrow !!! J’ai toujours eu un truc pour les corvidés : corbeaux, corneilles et pies. Les bestioles pourtant ne sont pas les plus aimées, et sont même associées à des trucs plutôt sombres ou diaboliques (coucou les Oiseaux). Lors d’un précédent IWAK, j’avais plutôt filé la métaphore du corbeau délateur, mais là je voudrais juste m’esbaudir quelque peu sur ces corvidae omniprésent dans notre environnement proche. Ils sont partout, et autant en ville que dans les campagnes.
Autant à Paris en plein territoire urbain comme autant de petits rats à ailes tout mignon. Parce qu’il faut reconnaître que ce plumage d’un noir… corbeau est splendide. Mais en plus, ils ont l’œil intelligent et sont peu farouches.
Et c’est la même en plein Bryce Canyon à 2700m d’altitude, avec ce vieux briscard attentif aux miettes des sandwichs des touristes.
Après ce ne sont pas des enfants de chœurs, et leur côté opportuniste et omnivore font qu’ils sont à la fois rat des villes, rat des champs et parfois même tueurs à gage de pauvres pigeons bobos. En 2009, j’avais assisté, depuis mon bureau, à une scène terrible ou deux corbeaux s’étaient ligués pour assassiner et bouloter un pauvre pigeon tout abandonné à son triste sort.
Il me semble qu’ils ont été bien réhabilités par Game of Thrones qui a fait des « ravens », des pigeons voyageurs un peu plus couillus et steampunkmédiévistes.
Il y a quelques années le cousin d’Alex avait même recueilli et élevé une corneille qui était parfaitement à l’aise en famille, comme un animal de compagnie. Les interactions possibles étaient très impressionnantes.
J’ai sans doute, comme notre Mylène nationale et son concert Nevermore, été influencé par Edgar Poe et son poème Le Corbeau qui en 1845 a publié ce texte magnifique et fascinant. Il narre sa rencontre avec un corbeau qui s’installe chez lui, et quand il lui adresse la parole celui-ci ne répond que par cette étrange locution : Never more, jamais plus. Le corbeau a beau encore être une peinture très sombre et inquiétante, ce texte le rend aussi très mystérieux, impénétrable et porteur de tous les possibles.
Je savais bien que je trouverais du Mylène au détour d’un paragraphe, avec ce mot du jour…
Y a que moi qui n’ai pas mimi Laine dans mon billet aujourd’hui
Oui, la réplique de la policière donne à imaginer l’atroce scène d’agonie.
Ah ah, obligé !!