MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Iwak #18 – Conduire (Drive)

Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.

Apprendre à conduire na jamais été dans mes priorités, et mes parents l’ont vite compris en m’obligeant à suivre la Conduite Accompagnée. Là je n’ai pas eu le choix, et pourtant j’avais clairement exprimé que je n’en avais pas envie. Mais ma mère a été radicale en mode non-négociable : t’habites en grande banlieue, tu passes ton permis !

Tout a été pénible et flippant pour moi dans ce processus. Le code, raté la première fois, et les heures de conduite : supplice d’Ixion1 par excellence. J’y allais la boule au ventre, je subissais ces soixante minutes infernales sous l’autorité du vieux proprio de l’auto-école qui était très sévère et parfaitement désagréable, mais c’était trop cool d’apprendre à conduire me disait tout le monde, et mes parents me payaient tout ça, c’était une chance. Youpi les Babous.

Ce moniteur décati, ma redoutable némésis à double-pédalier, me faisait mille reproches, ne comprenant pas mon ignorance des bases de la mécanique, ou que mon père ne m’ait pas déjà fait conduire avec lui, ou encore que je ne sache pas utiliser les pédales2 ou passer les vitesses alors que ce sont des réflexes instinctifs chez les hommes. Et il pilait en plein milieu d’une rue alors que je conduisais pour me gueuler dessus, ce qui me faisait peur, me disait que j’étais nul, qu’il me faudrait au moins trois ou quatre tentatives pour avoir mon permis.

Mais môman avait bien senti que j’étais pas dans mon assiette, et j’ai fini par cracher ma valda. J’avais été très surpris, car pour l’école, par exemple, même avec les pires psychopathes, il fallait s’adapter et manger son caca. Mais là ce n’était pas l’Education Nationale, là c’était mes parents qui payaient et une sacrée somme pour eux. Donc elle s’est déplacée pour expliquer que si l’on ne me trouvait pas un moniteur plus adéquat, elle refusait de payer la suite et elle me bougeait d’endroit. Je n’ai plus jamais revu le proprio que de loin. Ouf !

Et j’ai eu Marielle en monitrice, et c’était génial. Elle était douce, gentille et pédagogue. Je pense qu’elle était trop fille à pédé, et qu’elle m’a directement grillé en réalité. Tant mieux pour moi !! On a fait un virage à 180°, je suis allé à mes leçons le cœur léger, et on a beaucoup ri et échangé. Et j’ai réussi la conduite.

L’inspecteur a dit « Il faut vraiment que je sois un supporter de la conduite accompagnée pour vous la donner. C’est vraiment parce que vous allez conduire deux ans avec vos parents !! ». Bon ok, mais c’était une victoire !! Et ça s’est plutôt bien passé avec mes parents qui étaient vraiment très très chouettes avec moi, autant mon père que ma mère d’ailleurs. J’ai conduit 3000 km, et ça m’a bien aidé pour le vrai passage.

J’avais plutôt bien réussi mes études jusque là, et cet apprentissage de la conduite m’avait vraiment fait miroiter un échec cuisant. Mais finalement, c’était une leçon supplémentaire. Même sans grand talent (c’est vraiment pas mon point fort, hu hu) et motivation, mais avec de la gentillesse et de la pédagogie, je sais que je peux faire beaucoup de choses, même d’un niveau médiocre.

J’avais besoin surtout de prendre confiance. Mais dans l’absolu, c’est juste que la conduite pour moi c’est forcément tranquille et cool. Jusqu’à 110, ça va très bien, mais au-dessus, donc sur l’autoroute, j’ai vraiment peur des voitures et des embardées possibles. Cela ne se passe pas du tout quand je suis passager, mais en conducteur vraiment je n’aime pas ça. Vous imaginez mon trauma pour l’accident de l’été dernier

30 ans plus tard, je suis au moins capable de conduire un véhicule à peu près partout (Paris ne m’a jamais posé de problème par exemple, y compris la fameuse place de l’Etoile), même si j’ai mes limites et ne serai jamais Fangio. D’ailleurs quand j’accélère un peu sur la route, le chérichou me lance tout de suite « Ooooh qu’est-ce qu’il t’arrive Gran Turismo ?! ». Voilà c’est mon surnom de conducteur, parfaitement idoine. ^^

PS: Vous noterez que je vous livre la photo de mon permis, comme quoi vraiment je vous donne tout sans aucune retenue. Hu hu hu.

  1. C’est ça son histoire. ^^ ↩︎
  2. Pourtant… ^^ ↩︎
  • Marrant, moi j’ai toujours beaucoup aimé conduire, si possible à 160 km/h sur les autoroutes allemandes :sourire: Tu serais heureux ici, en Ontario la limite de vitesse sur les autoroutes est de 100 km/h!! Ca me rend folle!!!

    • En fait j’étais en mode… alors les supplices ? Tantale ? Non… Sisyphe ? Non plus… Purée mais qui alors ? Ixion ?? Tiens mais oui une roue, et le gars qui doit éternellement se montrer reconnaissant… C’était parfait !!!! :rire: :gene:

  • J’adore. J’ai l’impression d’être allé à la même auto-école que toi avec un directeur complètement fêlé et excessif, qui nous faisait foncer, tel un Taxi mauve, sur des routes de campagne étroites, en nous gueulant dessus. Et la monitrice adorable qui supporta que je reste tout le temps en seconde à la première leçon. Pas de conduite accompagnée à cette époque, mon père voulait quand même m’apprendre, je finis par accepter, on fit deux kilomètres, je mis la voiture dans le fossé et je lui dis « maintenant débrouille-toi ! ».

  • MMM, donc… J’ai eu toutes les peines du monde à passer mon permis (pas le code, mais la conduite… 4 fois!) et je n’aime toujours pas conduire. Tout trajet inconnu m’angoisse.
    Je trouve incroyables les remarques du propriétaire de l’auto-école pour qui les hommes auraient ça dans le sang. Mes fils n’ont pas la moindre envie de conduire.

    • C’était en 95, et il était vraiment très vieux et vieux jeu. Donc pour lui conduire c’était le truc de bonhomme par excellence. C’est vrai qu’un tel propos paraît hallucinant aujourd’hui, et tant mieux !!!
      Et donc on a la même approche de la conduite ! :gene: :rire:

  • I can relate.

    Je suis parfaitement capable de conduire un véhicule à moteur — mon moniteur était tout à fait sympathique même s’il me disait souvent « vitesse » ce à quoi j’avais toujours envie de répondre « précipitation » haha. Non ce que je ne suis pas capable de faire c’est gérer les autres conducteurs. À croire que faire des dingueries aux autres sur la route est un sport national… je suis déjà préoccupé par la maîtrise de ce que je fais, j’ai pas d’esprit disponible pour anticiper les conneries des autres moi… (et donc je n’ai jamais pu aller jusqu’au permis.)

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