L’écrivain, Dai Sijie, révélé par le livre « Balzac et la petite tailleuse chinoise » et le film éponyme, vient de gagner le Fémina 2003 avec ce nouveau bouquin absolument irrésistible. Dai Sijie est arrivé en France en 1984, et on trouve dans ses bouquins des récits teintés de cette période de transition entre l’acceptation par la Chine des influences occidentales tandis que les hommes et femmes, et en particuliers les intellectuels, souffrent encore des réminiscences de la Révolution Culturelle. Son premier livre, qui fut un succès mondial « Balzac et la petite tailleuse chinoise », évoque déjà ces traumatismes sur fond de libération intellectuel et d’émancipation par la culture et la littérature française. J’ai découvert ce type par le film, tout bêtement, que M. et moi avons vraiment beaucoup apprécié. Aussi quand j’ai vu qu’il avait remporté le Fémina avec son dernier roman, j’ai sauté dessus.
« Le Complexe de Di » raconte les pérégrinations chinoises de Muo. Muo est le anti-héros par excellence dans une Chine aux multiples complications administratives, aux libertés individuelles relatives et à la corruption galopante. Muo a quarante ans, il revient de Paris où il a appris la psychanalyse pendant des années et dont il est un ardent partisan. Il retourne en Chine afin de sauver sa fiancée « Volcan de la vieille lune » qui est en prison pour avoir pris et vendu aux journalistes occidentaux des photos compromettantes sur la république populaire. Le juge Di, un magistrat vicieux et sanguinaire, décide du destin de la fiancée de notre héros. Il est corruptible comme tous les fonctionnaires mais sa demande est des plus perverses : il veut que le psychanalyste lui « offre » une vierge. La seule arme de Muo c’est la psychanalyse, il va donc en user pour tenter de délivrer sa dulcinée et va nous livrer un parcours initiatique plein de rebondissement et d’aventures cocasses ou tragicomiques que Don Quichotte ne renierait pas. Il enfourche son vélo, fait battre au vent une bannière avec son titre d’interprète de rêves et part à la quête d’une vierge dans une Chine Populaire aux moeurs les plus désopilantes et singulières.
Le bouquin décrit donc le long cheminement de Muo dans son pays d’origine, et la manière dont il mélange sa culture francophone et son amour de Freud à ses coutumes et ses us chinois pour trouver une solution à son épineux problème. On assiste à des saynètes plutôt cocasses où le psychanalyste dans des dialogues farfelus intriguent pour se débrouiller de situations ubuesques. Le récit de par son caractère hybride entre France et Chine a beaucoup de charme, et Dai Sijie est un merveilleux conteur, doté d’un style littéraire irréprochable. J’y retrouve un peu la souffle épique et oriental du Le Fer et la Soie (arf arf comment je parlais des bouquins à l’époque, c’est risible !) traversé de la personnalité fantasque et attendrissante de Muo. Je ne suis pas non plus totalement dithyrambique sur ce bouquin, parce qu’il n’arrive pas à se focaliser sur une intrigue et qu’à mon avis, la fin manque d’apothéose, mais c’est le reflet certainement crédible des péripéties d’un chinois en Chine. En définitive, j’ai passé un bon moment en le lisant, en glanant ça et là de vrais instants de plaisir et d’alacrité.
Ca fauit un peu rappeur « Dai Sijie » je trouve :mrgreen:
oui non ouais, le mec est surper drôle en plus. je l’ai entendu à la radio un dimanche après-midi.
comment j’ai fait pour laisser mon nom de famille ici…
je vais pas bien en ce moment moi…
Je me disais… Cette fois, ça va être bon ! Et patatra ! Dernier mot… ! Petit, petit, petit…Larousse. Viens voir papa… Viens cultiver papounnet ! ;-)
Et pourtant, alacrité, c’est la 8e ou 9e fois qu’il revient dans le MatooBlog. :-D
Ouai, Simba ça prouve que t’es pas hyper assidu… pô bien !! Arf !
:marteau:
:oops: Pris en flag ! Promis je vais m’appliquer, dorénavant. Je vais même faire des fiches, je pense !