Vice-versa1 a été un vrai événement à sa sortie, comme pas mal de Pixar d’ailleurs, mais le studio n’a vraiment plus autant le vent en poupe. Et pourtant parfois les suites de film fonctionnent super bien (voire très très bien et ils ont même réussi le 4ème ces filous). Là on est dans une suite réussie c’est indéniable, mais ce n’est pas aussi bon que ça aurait pu l’être.
Le premier opus était fou car il introduisait cette notion d’émotions personnalisées et nous montrait une belle allégorie bordélique de l’intérieur d’un esprit d’un enfant (dans lequel on pouvait tous s’identifier). Ce qui était brillant c’était le subtil glissement vers la dépression de la gamine et une histoire vraiment intéressante, émouvante et surprenante.
Là avec cette suite, on est dans un truc de bonne facture, mais plutôt « facile » et assez attendu. Pour la suite, on rajoute « plus » d’émotions et donc de nouveaux personnages qui débarquent (ce qui va produire un choc entre les anciens et les nouveaux), on parle d’adolescence car tout le monde peut s’identifier, il y a des trucs marrants à montrer, et on se remet dans une période charnière où une des émotions « Anxiété » va prendre le dessus.
Franchement sur le papier, ça fonctionne. Et au cinéma aussi, c’est pas mal du tout. Surtout qu’on a de supers doubleurs, y compris le personnage « Ennui » (en français dans la version originale), et qui est doublé par Adèle The Queen Exarchopoulos en mode totalement ado blasé et désabusé : so French (elle dit plein de trucs en français et c’est super marrant). La peinture du passage de la puberté est aussi plutôt bien fichue, et je pense que ça pourra même aider à expliquer le phénomène à des enfants et/ou des parents (qui l’aurait oublié ).
Mais on n’a plus la surprise du premier, et les apports sont juste un petit « plus » sans fournir une nouvelle expérience en réalité. Il y a bien quelques incursions drôles des émotions des parents face à leur fille qui change, mais ce ne sont que des clins d’œil, où pour moi il y avait une super matière à exploiter. Et l’adolescence, même si le thème de l’anxiété est majeur, ce n’est pas aussi dingue que de traiter la dépression chez un enfant.
Ma plus grande déception (mais je m’en remettrai ), c’est l’absence de Bing Bong, qui était un personnage qui m’avait beaucoup marqué dans le premier opus. Certes il disparaissait dans Vice-versa, mais j’aurais vraiment aimé le retrouver, et il y avait la place pour cela plutôt que d’autres inventions un peu moyenne à mon avis (Bloofy et Pouchy). De même, le coffre-fort et ses secrets, du plus « crush » de jeux-vidéos au « dark » dont on ne saura pas grand chose, auraient pu être un peu plus creusés pour essayer de donner un peu plus de substance à l’intrigue « intérieure ».
Je fais ma fine bouche, mais j’ai passé un bon moment. Ce n’est juste pas la réinvention, le rebond ou la suite transcendante que ça aurait pu être pour moi.
- Vu en 2015, mais il fait partie de ces articles de ma liste « rattrapage » en cours de rédaction. ↩︎
On apprend quel est son gros secret dans la deuxième scène post-générique !
Haaaaaaannnnn on s’est barré avant !!!
Rrroooh, toujours regarder le générique jusqu’au bout , j’étais très surpris de voir que les enfants qu’on accompagnait ne voulaient pas partir
J’ai beaucoup aimé d’autant que je n’avais pas pu le premier. Et comme je vis avec des personnes dont anxiété prend souvent les commandes malgré leur âge (l’une d’entre elle était là aussi), j’ai pas mal jubilé.
Et sinon dans l´Obs de cette semaine, David Caviglioli fait une désopilante variation sur les émotions qui gouvernent un certain président.
Avec la surprise de la découverte, je serais sans doute plus enjoué, mais j’ai aussi malgré tout bien aimé !! On a vu le premier clin d’œil avec les parents, mais après c’était le générique plus classique, et on s’est dit booooaah ça a l’air fini.
Le personnage d’Anxiété était clairement fait pour les nombreux adultes en parfaite capacité de s’identifier.
Moi, j’y suis allée avec mes enfants, qui savaient qu’il fallait rester jusqu’au bout du bout (et ils n’étaient pas les seuls). Nous avons bien aimé, et décidé que le personnage à Bananàoutiiiiils était une parodie de cette pauvre Dora l’exploratrice avec son Sacàdos.
Oui c’était du même acabit, j’ai bien aimé son traitement graphique 2D qui ressort super bien dans l’animation.