Un film avec trois comédiennes almodovariennes que j’aime beaucoup : Carmen Maura, Marisa Paredes et Veronica Forque, je ne pouvais pas décemment rater cela. Quand en plus, le film a pour sujet le mariage homo, et que 5 mères (et un père) frôlent l’hystérie alors que leurs fils sont à la veille de se marier en grandes pompes. 6 fils et seulement trois couples, puisqu’il s’agissait à l’époque d’un scénario fantaisiste qui imaginait le mariage gay en Espagne, une chimère devenue réalité.
Une comédie très hollywoodienne (trop ?) qui est un chassé-croisé de personnalités très différentes et qui fait rire à maintes reprises, tout en soutenant un rythme endiablé. On passe assurément un bon moment, et les mères sont des caricatures vivantes dont les vicissitudes sont évidemment l’occasion de saynètes très drôles. En outre, les actrices charismatiques et aux caractères hauts en couleur, en plus de cette merveilleuse langue espagnole, viennent donner énormément d’énergie et de charme à la comédie. Un montage assez audacieux et alerte ajoute encore une qualité à l’ensemble, et pimente le tout.
Mais bon… c’est une comédie très américaine dans son scénario et ses péripéties. Rien que de très gentil et banal, à la sauce pédé histoire de faire dans l’exotique et l’original. Mais si on retire cette composante, il ne reste pas grand-chose. Or c’est un peu décevant de voir de telles actrices évoluer dans une comédie aussi « simple » et linéaire. On sent qu’elles peuvent déployer tellement plus de talent et d’épaisseur à leurs personnages, que c’en devient un peu frustrant. Du coup, la fin est assez lénifiante et arrive à point nommé avant que le soufflé ne retombe carrément.
Il reste tout de même quelques scènes d’anthologie avec une fabuleuse Veronica Forque en nymphomane désespérée, ou bien Betiana Blum (magnifique accent argentin de cette femme de 67 ans bien liftée !!!!) en mère possessive et étouffante. J’ai donc passé un moment très agréable, et bien ri, ce qui n’est pas si mal.
Outre cela, et c’est mon côté midinette, j’ai adoré la scène de mariage et ces mecs qui s’embrassent après s’être uni par amour. Bah oui, ce côté banal de l’amour entre mecs, et ces mères qui s’offusquent à peine de l’homosexualité de leurs fils sont des petites choses qui ne laissent pas insensibles (même si tout n’est pas si simple pour les génitrices dans le film). Le film m’a un peu fait l’effet de la comédie sympathoche de Stéphane Giusti « Pourquoi pas moi ? » en un peu mieux ficelé et plus grand public.
L’avis des copines : Patrick et Niklas.
tu es bien gentil: ce film est une catastrophe. Voir des acteurs tombés aussi bas (le jardinier était aussi almodovarien dans la Mauvaise éducation) est troublant. Et je ne vois rien d’américain dans le film: le scenario est nul et la mise en scène poussive. Les gags sont idiots (le chien, non mais, on s’en fout!). Et le pire, c’est que la sauce homo sent l’ingrédient opportuniste: tout est outré. Quant au rapprochement avec Giusti, oui, là, je te suis (sauf que Giusti avait fait « k’homme que j’aime » avec le génialissime Martial Di Fonzo Bo, et rien que pour ça, il mérite le respect, malgré son film raté).
:mur: Reinas ??? C’est le metteur en scène qui est une grosse feignass… :-(
indmissible : le nombre de salles dans lesquelles le film est projeté : pas de projection prévue dans les petites villes de province… Vive les grosses machines à cinéma (CGR chez nous autres les cul-terreux de chez Jean Pierre), qui n’ont pour objectif que d’amasser deniers et gros billets… et donc ne diffuseront que rarement des films à faible potentiel commercial…
bref gros coup de gueule !
bravo à Mon Matoo préféré quand même pr ses commentaires cinématographiques, toujours aussi déterminants quant à mes choix d’aller voir ou pas un film…