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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Poussières d’Anges

Je ne connaissais pas Ann Scott, et je la découvre via ce petit bouquin « pas reuche » puisque c’est un Librio à dix balles. Bonne chose d’ailleurs que d’éditer des textes inédits si peu chers. Encore meilleure chose de publier ces textes qui ont eu un impact si fort sur moi. J’ai commencé à lire en dilettante en voyant qu’il s’agissait de quelques pages consacrés à des amis disparus dans des circonstances plus ou moins dramatiques, mais c’était sans avoir idée du talent de narratrice de cet écrivain. J’ai été complètement conquis par ce petit opus et par la plume, et l’inspiration « punk » de l’auteur.

Elle évoque des rencontres plus ou moins fugaces, plus ou moins liées à la drogue (j’apprenais plus tard qu’Ann Scott est une ancienne héroïnomane, connue pour « Superstars » un bouquin où elle parle de SexToy, une djette goudou que je connaissais pour les soirées dans lesquelles je traînais il y a dix ans !) et au milieu underground londonien qu’elle fréquentait. Un peu à la manière de Gia (dont j’ai vu le film récemment avec une excellente Angelina Jolie), puisque Ann Scott fut aussi mannequin, ou une Ultra Violet (icône warholienne dont j’avais dévoré la bio), elle laisse des plumes dans la consommation de drogues, et dans sa quête existentielle (de petite bourgeoise qui s’ennuie ?) mais elle en retire inexorablement un passé et une existence riches et denses. Ajoutez à cela son orientation sexuelle (tout comme Gia, lesbienne) et un remarquable style, et j’ai été complètement captivé par cette dizaine de récits.

Des suicides, des morts inexpliquées, des décès auxquels on s’attend mais on ne veut pas croire, Ann Scott raconte son expérience face à la disparition de gens proches, et elle explique avec beaucoup d’habileté et une sensibilité à fleur de peau son propre comportement. On suit ainsi sur quelques pages une petite nouvelle où elle évoque un de ses amis disparus, on compose aussi en même temps une peinture de son environnement social, psychologique et affectif par petites touches impressionnistes. Elle rend compte de ces événements avec une authenticité extrêmement touchante, et qui ne m’a carrément pas laissé indifférent. Son écriture est à la fois déliée et raffinée, simple mais construite, elle arrive ainsi à poser des situations en quelques lignes.

Ce bouquin est un petit bijou. Autant dans la force qu’elle instille dans ses textes, que dans les récits en eux-mêmes (sachant que je suis très « Trainspotting »), Ann Scott rend compte de ses expériences avec une sincérité et une fougue, dont on ne peut que se délecter.

Poussières d\'Ange, Ann Scott.

  • Hmm, juste que c’est pas « Superstars » qui parle du décès de Sextoy (au contraire, ça parle de la grande époque du Pulp et de la troupe) mais justement « Poussiére d’ange ».
    Quant à la qualité de narratrice… ça se discute, tant que tu restes sur ces nouvelles ou sur « Superstars », tu seras pas déçu, les autres…

    Tatillone ^^, pataper je pars —>:lol:

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