L’Institut du Monde Arabe propose toujours des expositions très bien pensées et richement parées. Là encore, pour présenter les quelques siècles où la sciences de la civilisation islamique brillait sur le monde, l’IMA a créé une présentation très didactique, avec beaucoup d’explications et un nombre considérable de pièces.
Vues mes origines, je n’allais évidemment pas manquer un événement pareil, et j’ai eu l’agréable et curieuse impression d’avoir visiter l’illustration de ce bouquin, dans lequel j’avais beaucoup appris sur le sujet.
Donc je n’ai rien découvert de fondamental dans cette expo, mais j’ai eu sous les yeux des objets qui sont passés entre les mains de maîtres dont je ne connaissais que le nom et les travaux, un sentiment bien grisant. Notamment, Avicenne ou Ali Ibn Sina, dont l’histoire romanesque de ce médecin perse (et pas arabe) narrée par Gilbert Sinoué m’avait fait connaître il y a des années ce personnage singulier, dont une copie moyenâgeuse du Canon était présentée. Ce même Canon qui allait servir de base de connaissance médicale jusqu’au 17e siècle en occident. L’exposition explique bien le rôle de transition essentiel des savants musulmans (arabes et perses) qui ont traduit les grecs et ont su récupérer les savoirs des anciens. On comprend aussi que le fait assez extraordinaire d’une religion qui glorifie la science (en regard de l’attitude rétrograde occidentale en la matière) est un véritable moteur et une valorisation des recherches scientifiques dans ces sociétés.
En outre, la présentation des oeuvres et la scénographie de l’expo sont particulièrement réussies et très agréables. Le parcours de l’exposition est scandé en quatre parties qui se focalisent sur quatre piliers de recherche.
D’abord, on trouve « Le temps et l’espace » qui est un rappel historique et culturel, et permet justement de s’y retrouver entre héritage (à la fois des grecs aux arabes, et des arabes à l’Europe), religion et géographie. « Le Ciel et le Monde » est la partie consacrée à l’astronomie, la mesure du temps et de la terre. On y trouve tous les magnifiques astrolabes et autres abaques de l’époque. L’importance de devoir situer La Mecque de n’importe quelle grande ville du monde donne une aura certaine aux géographes et autres mathématiciens qui s’intéresse à la géodésie.
« Le Monde du vivant et l’Homme dans son environnement » nous montre les trouvailles incroyables en terme de médecine, pharmacopée, et toutes les sciences classiques : mécanique, optique, chimie etc. J’ai surtout été émerveillé de la volonté constante de ces savants de compiler leurs connaissances, de se servir des recherches des uns et des autres pour fonder leurs propres découvertes. Ainsi on trouve kyrielle de manuscrits qui sont des recueils quasi-encyclopédiques sur des domaines précis. J’ai aussi découvert des études de mécanique et de cinétique assez élaborées uniquement pour créer des automates sophistiqués qui sont capables de servir à boire ou d’autres choses. Il nous reste pas mal de plans de ces jouets articulés qui avaient l’air d’être très répandus et importants à l’époque.
La dernière partie de l’exposition se concentre sur« Science et art » et nous explique comment la géométrie pour les décors, ou bien la chimie pour les couleurs, ou les matériaux comme le verre, ont permis aux arts de progresser et de mieux remplir leurs fonctions ornementales.
Bref, vous avez compris. Il faut y aller, ça déchire sa race, sa mère. :mrgreen:
L’avis des copines : Olichou.
Comme il n’y a personne, c’est bien, je ne pourrai pas y aller. Pour ta photo c’était avant ou après la laverie ? tu as grand besoin de repos. Je ne m’étendrai pas sur le sujet, quelqu’un est déjà passé. Bises ;-D
bon quand pourra t on avoir le bonheur de lire tes chroniques dans un magazine? franchement y a pas que des aveugles sur le net quand même avec toute la pub qu’il a ton blog!;-)