C’est marrant car le film porte le nom du premier recueil d’Isaac Asimov consacré aux robots et à l’histoire de la robotique. Il s’agit une grande saga qui est sensée raconter l’évolution des androïdes dans notre société anticipée de quelques dizaines voire centaines d’années. Or, pour moi ce film est plutôt un assemblage assez bien ficelé de plusieurs scénarii de nouvelles ou romans du maître de la SF, ainsi on retrouve le robot Elvex de la nouvelle du recueil « Le robot qui rêvait » qui se retrouve là le protagoniste cybernétique vedette. L’histoire, elle, me fait pas mal penser à deux romans avec les mêmes héros. Il s’agit de : « Les cavernes d’acier » où un policier robophobe doit s’associer avec un androïde pour enquêter, et « Face aux feux du soleil » où nos deux héros partenaires (et à présent amis) enquêtent sur un assassinat sur une planète aux moeurs particulières. Un crime étrange car le principal suspect est un robot !
Voilà donc ce qui m’est venu en terme de rapprochement avec Asimov quand j’ai vu « I, Robot ». Et j’ai trouvé que l’intrigue en terme de « robotique asimovienne » était plutôt bien menée et habilement alambiquée. Oui, c’est plutôt réussi de ce côté-là. Nous sommes donc en 2035, et les robots de la USR (US Robotics) sont omniprésents, et en phase de prendre encore plus d’importance dans la société avec le lancement des nouveaux NS-5 hyper perfectionnés. Un professeur de la firme (fondateur d’USR) se suicide mystérieusement en semant quelques preuves pour un flic qu’il connaissait pour lui avoir sauvé la vie, Will Smith évidemment ! Ce dernier enquête car il trouve cette mort suspecte, et avec l’aide de la Robopsychologue Susan Calvin (personnage d’Asimov omniprésente dans la saga littéraire), il débusque un robot qui parait être le suspect idéal. On découvre vite que ce robot n’est pas comme les autres, il a l’air d’avoir des émotions qui lui permettent d’échapper aux règles de la robotique qui doivent régir chaque robot.
Mais l’histoire n’est pas aussi simple que cela, et d’autres rebondissements viennent rendre le tout plus intéressant. Car j’ai vraiment été outré pendant la première heure du film, tant j’ai trouvé que le scénario était basique, mais surtout que la réalisation et le jeu des acteurs étaient plutôt merdiques.
Evidemment les effets spéciaux sont incroyables, il n’y a rien à dire à ce sujet, sinon : « Waow ». Mais alors Will Smith est encore engoncé dans un rôle à la « Independance Day ». A se demander si ce n’est pas lui qui décrédibilise complètement la narration (?). Il joue le personnage du flic indépendant et sur la sellette qui hait les robots, et surtout le black qui se la joue avec des blagues à deux balles, dragouillent les minettes et est trooooop cool. Bref, ils nous l’ont quasiment joué film ethnique avec un Will Smith qu’on voit sous la douche comme un rugbyman du Stade Français et qui fanfaronne pendant tout le film. Tellement « Wild wild west », tellement « Men in black »… pouaaah. Rajoutez à cela sa grand-mère qui lui prépare des tartes et qui lui fout une beigne quand il jure etc. Et puis aussi la pub pour ses « Converses année 2004 » (si si, ils ont osé), je n’avais jamais vu des plans publicitaires pareils pour des pompes. Et puis, mais là on a plus l’habitude, les plans langoureux et surenjolivés de l’Audi futuriste avec les logos ça et là… Pffff.
Ils ne sont pas trop pris la tête pour les décors et le ton général, puisque c’est entendu depuis quelques temps, le futur ressemble à « Minority Reports ». Voilà, c’est identique, mêmes bâtiments, voitures, couleurs, ambiances…
Sinon le volet « divertissement » du film est évidemment le plus fourni et vraiment réussi. On ne s’ennuie pas une seconde, les animations des robots sont impeccables, et le personnage de Sonny (le robot qui rêve) est assez dérangeant et attachant à la fois. Ils ont vraiment soigné et réussi le design de ces robots qui ont l’air à la fois synthétiques et diablement humains ! Les divers rebondissements scénaristiques arrivent à point pour redonner un peu de punch à une intrigue qui paraissait un peu sclérosée, et on se prend à l’histoire et à ses circonvolutions métaphysiques. En effet, dans Asimov la philosophie des nouvelles repose souvent sur la manière dont, lors d’une situation donnée, un robot a interprété les lois de la robotique et a alors agi d’une manière qui a surpris les humains.
C’est simplement dommage qu’on en ait pas fait un film plus sérieux, plus SF en fait. On sent que tous les éléments sont là, les intrigues sont sympas, les personnages crédibles et un certain respect de l’esprit de l’auteur. Mais c’est comme si dans un si bel écrin on avait voulu faire rentrer toute cette sauce hollywoodienne qui finalement donne au film un côté lassant de déjà-vu et de moralisation outrancière.
JE M’INSURGE ! Dire « pauvre Will Smith, il a encore le rôle du black rigolo qui sauve le monde » et tout est FAUX ! TOTALEMENT FAUX ! D’ailleurs le film a pris cette direction un peu à cause de lui. Will Smith fait du Will Smith, c’est lui qui aime jouer comme ça, qui aime ces personnages … Le film aurait pu être sombre, sérieux, bref BIEN, mais il n’en est rien, en partie car Will a quelque peu imposé ses idées (en gros).
Il a choisi ce rôle, ce n’était imposé par quiconque.
La réelle déception vient du fait que c’est Alex Proyas, réalisateur du génialissime Dark City (JE VEUX LE DVD) qui a pondu I, Robot. Et là, je pleure.
Rakanishu > Dark City est génial en effet… et moi j’ai le dvd :rigole:
Fzael > Ouais je pourrais aussi l’avoir mais disons que vu le prix, et vu comment je suis super radin … :langue:
Par contre a priori, il va ressortir en DVD à petit prix (10 OUAIS !), j’ai vu ça sur la jaquette du Loup Garou de Paris.
Bref : VIVE DARK CITY
Rakanishu> hummmm en fait à y réfléchir à deux fois, je crois que tu as raison ! Je vais un peu reprendre mon post.
Dark City est un de mes films culte en plus !!!
Merci ! ;-)
Je suis bien d’accord, Dark City est phénoménal… je le préfère largement à Matrix qu’on peut lui rapprocher par certains aspects.
Ouip, sauf que Dark City est sorti avant, niark. Et bon perso, à part le premier Matrix, je trouve les deux autres peu intéressants, limite fouillis … Enfin des films assez bof quoi (mais y’a quand même une exceptionnelle bataille dans les airs dans le 3, bataille existant dans Dark City aussi, comme de par hasard :) )
assez d’accord avec toi Matoo (d’autant que j’aime aussi beaucoup Dark City)…
le vrai problème du film c’est Will Smith (le robot est mille fois plus émouvant que lui)…
sinon il se murmure que Alex Proyas aurait en grande partie renié le film (à cause des pressions de la production? des pression de Will Smith lui-même : on sait combien les stars peuvent être capricieuses)…
déçu moi aussi donc…
Rakanishu > bah je suis bien d’accord :cool:
Matrix, le un est intéressant mais je n’ai jamais été subjugué. Le deux est un navet assez pathétique, je ne me suis pas déplacé pour voir le 3.
Bon je vais remodifier mon post, pour dire que c’est tout de la faute de Will Smith alors !
Will Smith = :ben:
Arf arf arf. (nan allez j’assume !)
heu, ne dit on pas beigne ? PAF ! aieheu !!
Le meilleure rôle qu’ait tenu Will Smith est encore celui d’Arnold dans « Arnold et Wily ».
Comment ?… Une erreur sur ma fiche ?… Je… C’est possible.
Rakanishu> comment ca il est cher dark city? et moi qui l’avait eu pour moins de 8euros sur Cdiscount, y a quelques mois…
Mouarf. je crois que le corbeau-quiche s’impose, là…
:croa::croa::croa:
(note asimovesque: Le Robotdes cavernes d’acier et de face aux feux du soleil -R. Daniel Olivaw, si je ne m’abuse- est le lien entre le cycle des robots et le cycle de fondation, dans l’oeuvre d’Asimov… cf. Prélude à fondation)
Hey hey, Lewis, du coup le corbeau est un peu incongru non ? :-)
*sérieux* J’ai supprimé les commentaires de Damien car mon blog n’est pas une tribune ou un forum.
Encore une fois, les blogs sont des espaces personnels. Si on aime pas, on ne lit pas. Il faut aussi accepter que les commentaires soient à la merci de l’admin.
Il existe des forum généralistes et des newsgroups où chacun peut s’exprimer démocratiquement sur les sujets de son choix. Mon blog n’est pas cela. *sérieux fin*
Pas grave, ça fait toujours plaisir à voir, un vol de corbeaux :mrgreen:
Matoo > beh alors, tu ne voulais pas 70commentaires de sa part??????? :berk:
Jean-sebastien : ce sont pas des rumeurs. Enfin y’a surement des trucs qui ont été amplifié, mais le fait est que Proyas a quitté la salle de montage, dégouté. Surement que les rares scènes vraiment de lui ont été supprimées, au profit de … bah de ça, quoi :D
Sinon c’est quoi cette histoire de Damien ?
Oups oublié, pour fzael : UN GRAND MERCI ! Je pense jamais à zyeuter les sites tels que Cdiscount ou priceminister. Il est vrai aussi que la plupart des fois ou je cherche quelque chose je ne trouve pas (cdiscount notamment. priceminister propose le cd que je cherche en édition collector à 70, non merci :) )
J’ai même pas commenté, c’est du racisme anti-Damien…
;-)
Oui, enfin… Robots ou pas… Ils ont été piqués au video clip de Cunningham (All is full of love – Bjork)
Tiens, j’avais pas vu ta note sur I-Robot, Matoo. Je suis d’accord avec ton point de vue, quoique je serai peut-être un peu plus « dur ».
Après ce film, j’ai voulu lire Asimov que je n’avais jamais lu (j’ai fait les choses en grand : intégrale du Cycle des Robots et j’essaye de terminer le Cycle de Fondation qui a du mal à passer faute temps ; dommage, car je suis en passe de devenir un inconditionnel d’Asimov tellement c’est… grand).
Mais autant « I, Robot » – le film – m’avait semblé sympathique (sans plus) avant d’avoir lu Asimov, autant il me laisse un goût de foutage de gueule après avoir achevé le Cycle des Robots d’Asimov…
Ce n’est pas parce qu’on reprend le concept d’une nouvelle de 10 pages (« Le robot qui rêvait »), qu’on incorpore de manière très lointaine le principe des « 3 Lois de la Robotique » et qu’on utilise de façon contestable la conclusion de la Loi Zéro (Ah, cher R. Daneel Olivaw !), ou qu’on se contente d’interpréter un personnage « Susan Calvin » si éloigné de la psychologie du personnage des nouvelles d’Asimov qui la mettent en scène, qu’on peut appeler un tel galimatias « I, Robot ».
A la rigueur, ce film aurait pu s’appeller « Histoire de Robot » et aurait pu se trouver gratifié d’un « Remerciements et hommage au grand Asimov pour son inspiration » dans le générique de fin… et c’est tout.
Enfin… Le film m’a au moins encouragé à lire Asimov. Et, au moins pour ça, il a réussi un bon pari.
i robot est tout bonnement naze comme la plupart des films américains, on prend la trame de l’univers d’un auteur mort on fout des effets spéciaux genre : bam splarsh et puis la brrrrrrrr et grouh pourrrrrrrrrrr, on modifie le scenar pour que ça passe au grand public, on fout un noir connu, on sert chaud et puis voila, machine a fric quoi, c’est triste a dire mais le cinéma, aujoud’hui, c’est ça :berk::berk::berk::berk::berk::berk::berk::berk::berk: