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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Le Carrefour des Ecrasés

Pour ne pas subir un jet lag temporel trop brusque, je suis passé de Nicolas Le Floch en 1776 à un siècle et quelques plus tard, en 1891 avec une nouvelle aventure (la troisième) de Victor Legris par Claude Izner (pseudonyme de deux frangines bouquinistes). A lire ces deux bouquins à la suite, j’ai halluciné sur l’évolution entre les deux époques. En effet, on se dit souvent que le 20ème siècle fut une fulgurante progression pour le monde, mais vraiment la lecture de ces livres donne un vrai vertige entre une France monarchiste aux moeurs moyenâgeuses, et la troisième République d’une France industrielle et moderniste. En outre, la structure du récit est assez commune pour ces deux ouvrages de la Collection « Grands détectives » de 10/18. Il s’agit d’histoires policières qui sont dans un contexte historique omniprésent dans les bouquins, et qui participe à l’articulation de la narration. Et puis les deux protagonistes rencontrent au hasard de leurs pérégrinations et investigations, des personnages véridiques et des lieux qui donnent un côté authentique à la trame policière.

Ce qui est drôle, c’est que ces bouquins suivent un peu un même cheminement à chaque opus, dans le sens où je les trouve de plus en plus affûtés et efficaces dans leurs intrigues, et de plus en plus focalisés sur les personnages secondaires et la psyché de leurs héros. Donc le « Carrefour des Ecrasés » est aussi plaisant à lire que les autres, avec toutefois une forme qui, assez itérative, me lassera certainement à un moment. Je lui reproche encore un peu la manière dont les intrigues se dénouent aux dernières pages, avec quelques portes dérobées un peu trop nimbées de prestidigitations à mon goût, et puis une manière de conclure une fin d’investigations dans un épilogue où l’on raconte à la manière d’un article de journal.

Néanmoins, le récit est plus palpitant que les autres, l’importance des personnages et des faits historiques y est aussi renforcée pour mon plus grand plaisir, ainsi que la manière dont les personnalités des divers protagonistes sont un peu plus creusées et élaborées. Une excellente post-face décrit en une page le contexte historique et donne les repères chronologiques qui ont discrètement émaillé tout le récit. C’est là que l’on se rend compte que si l’on se penche sur une période, quelle qu’elle soit, on trouve une kyrielle d’événements qui sont des éléments clefs déterminants de toute la suite de notre histoire.

Carrefour des Ecrases - Claude Izner

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