Je suis tombé plusieurs fois par hasard sur cette émission de France Info TV « Alors on pense ! » présenté par Patrice Romedenne à 21h tous les soirs. Je la trouve plutôt de bonne facture, déjà parce que c’est une heure de débat, ou plutôt d’échanges, et que c’est calme, posé et pas trop con. L’animateur a souvent lu les bouquins dont il parle (ou bien on lui en a fait des jolies fiches, mais ça fonctionne), et l’articulation des échanges me paraît souvent respectueuse des personnes et des idées.
La semaine dernière, je suis tombé sur celle dont le thème était : « Education non genrée : est-ce la clef de l’égalité homme-femme ? ». Alors bien évidemment, ça m’intéressait et j’ai regardé jusqu’au bout.
Evidemment ce n’était pas parfait, et Lexie Agresti (du très beau compte IG @aggressively_trans), qui était invitée, a noté par le menu toutes les erreurs et les propos transphobes qui ont été proférés. Je suis d’accord avec elle, et c’est très bien qu’elle s’offusque et qu’elle redresse ainsi les torts. Néanmoins, j’ai trouvé que l’émission proposait un tel pas en avant, et avec beaucoup d’efforts pour comprendre autrui et tenter de se mettre au diapason. Il n’en reste pas moins qu’une belle somme de conneries ont été dites, et que je ne supporte plus moi-même les gens qui confondent identité de genre et expression de genre.
Mais je sais que je suis plus informé que la plupart car le sujet m’intéresse, m’interpelle et concerne des communautés dont je suis proche. Donc malgré les défauts, je suis plus prompt à voir le verre à moitié plein, et à apprécier ce genre d’émission avec une démarche d’ouverture et d’écoute. D’autant plus que les autres invité·e·s étaient assez solidaires et ont essayé de renforcer encore des messages communs (malgré encore quelques maladresses de certain·e·s). On était pas dans des propos d’avant-garde, mais largement plus intéressant et progressiste (voire séditieux ) que dans d’autres émissions du PAF.
Et tout est relatif, car malheureusement on y a sans doute perdu un bon nombre de téléspectateurs, faute de connaissance en sémantique, terminologie ou même culture queer (ou allosexuelle tel que je l’utilise de plus en plus). C’est vraiment ce qui est complexe avec cette exposition dans les médias, il est impossible de savoir exactement où placer le curseur de la vulgarisation ou de l’explication de texte qui peut rapidement desservir les messages, rabaisser l’ambition et totalement affadir les débats.
Mais c’est assez rare pour qu’on regarde celle-ci ! Et moi je le fais avec un œil critique, mais (le plus possible) indulgent. Que voulez-vous, bisounours je demeure.
C’est quoi la différence entre identité et expression de genre ?
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