Le 24 octobre 2006 je disais « Je vais le lire », et Juju répondait « Je suis impatient de lire ta critique. ». Ouai bon, okééééé, on est juste un an et demi plus tard. Mais quand je retiens que je dois lire un bouquin, il finit toujours par tomber dans mon escarcelle.
J’ai toujours eu un faible pour Virginie Despentes, et ce bouquin me rend carrément amoureux d’elle. J’aimais son ton si libre et émancipé, même si ses oeuvres ne sont pas forcément ma tasse de thé, mais j’y ai toujours reconnu beaucoup de talent. Et j’aimais son mythique blog évidemment !! Et puis Virginie Despentes c’est aussi la traductrice de Poppy Z. Brite ou bien l’auteure d’une des plus belles chansons de Placebo : « Protège-moi ».
Protège-moi – Placebo
Ce livre est une gigantesque claque dans la gueule, et ça fait du bien de lire autant de choses si vraies et bien écrites, ce point de vue tranché et argumenté, ce cri punk qui est en fait d’une finesse redoutable. Et quels sujets… Virginie Despentes y parle de la prostitution, de la pornographie et globalement du féminisme. Elle se sert de ses propres expériences, de jeunesse qui ont vu le viol ou bien les galères qui iront jusqu’à la prostitution occasionnelle, ou même lorsqu’elle est auteure ou bien réalisatrice et qu’elle doit faire face à d’autres embûches et préjugés.
Chaque anecdote est mise en abîme avec une réflexion bien élaborée et étayée, avec son style bien virago qu’elle assume, et en même temps une sensibilité qu’on sent à fleur de peau, puisqu’elle ne s’est finalement jamais autant dévoilée. Ce bouquin fait énormément de bien par sa clairvoyance, et l’évidence de certaines idées, et il déprime aussi allègrement par l’étendue de la tâche qui nous attend, et surtout les femmes… L’auteure descend une à une les idées reçues et les injustices qu’elle dénote sur la prostitution et la pornographie, deux univers où les femmes ne sont pas les mieux loties.
On ne peut pas toujours être d’accord avec elle, mais elle a le mérite de s’exprimer avec son vécu, ses tripes et, encore une fois, un ton criant de vérité et de sincérité. Je crois que ce bouquin mérite vraiment d’être découvert, et je vais m’en faire un prosélyte.
L’avis des copines : Juju, Lionel Labosse, Le chevalier Enguerrand (et 2).
Effectivement un sacré coup de poing ce roman-essai. Je te recommande de lire ce qu’en pense Lionel Labosse
http://www.altersexualite.com/spip.php?article340
J’avais été très interessé par son propos à l’époque aussi.
http://enguerrand.typepad.com/le_chevalier_enguerrand/2006/10/mission_king_ko.html
et là aussi : http://enguerrand.typepad.com/le_chevalier_enguerrand/2006/10/la_king_kong_th.html
J’attends la version ciné de « Bye bye Blondie » avec Béatrice Dalle avec impatience!
:)
Tiens au fait, tu sais d’où vient le pseudonyme de Virginie Despentes, hein ?… des pentes de la Croix Rousse, à Lyon. Na !
On t’invite à venir les arpenter si tu veux, voir les pédés, les bobos et autres faunes qui les hantent, et on abusera de toi dans les traboules les plus sombres…
Merde je savais pas qu’elle avait écris le morceau de placebo. C’est dingue parce que c’est le seul morceau que je sais écouter d’eux (je comprends mieux pourquoi maintenant) :)