Voilà un film qui offre pas mal de contrastes et dont je ressors avec une opinion assez déroutante. J’y ai trouvé un tas de qualités, mais qui résident presque uniquement dans le jeu (et la direction) des comédiens (ce qui n’est pas rien, évidemment), et des défauts qui confineraient presque le tout dans la rubrique « téléfilm » d’un soir de la semaine. Il y a de bonnes idées, un propos intéressant et rapidement captivant, mais un rythme qui a du mal à s’instaurer, des maladresses manifestes au niveau du scénario et de certains rebondissements, et puis une fin à l’eau de rose un peu trop mièvre à mon goût.
Julien (Eric Caravaca) habite en province, à 400 bornes de Paris. Il est libraire, mais il a écrit un roman, et il profite de faire connaissance avec le fils d’un éditeur pour faire passer son manuscrit. Il est donc appelé sur Paris pour rencontrer la directrice littéraire, un pur jus du 6e arrondissement, Judith (Karin Viard). Cette dernière n’a même pas lu son manuscrit, mais elle le congédie rapidement en lui racontant n’importe quoi. Dans le même temps, elle reçoit une boite métallique avec des souvenirs de son père, qu’elle n’a jamais connu et qui aurait été un militant révolutionnaire en Amérique du Sud dans les années 70. Après quelques tribulations, les deux se retrouvent amants, et Julien découvre dans la fameuse boite une correspondance et des documents, dont il s’inspire pour un roman biographique sur le père de Judith, mais à l’insu de cette dernière.
Le film repose entièrement sur les épaules des deux comédiens. Et surtout sur celles de Karin Viard qui est absolument parfaite et géniale. Cette fille est brillante, et elle le prouve à chaque scène, que ce soit dans un rôle de garce, de dominatrice et manipulatrice ou lorsqu’elle montre ses failles, qu’elle s’énerve ou qu’elle pleure. Elle affiche une crédibilité de chaque instant qui me dépasse. Eric Caravaca n’est pas en reste, et même s’il est moins « flamboyant », il a du répondant, et les deux héros forment un couple charismatique dont on a envie de connaître les évolutions. Les dialogues et les confrontations entre les deux personnages mettent en oeuvre le savoir-faire et les talents de la réalisatrice, Catherine Corsini, qui donne là dans la comédie de bon niveau.
Malheureusement l’oeuvre ne tient pas bien la route, le scénario s’effiloche peu à peu, les personnages secondaires s’étiolent carrément, le rythme est cahotant, et on verse dans le téléfilm de bonne facture. Car on avait une comédie sentimentale qui en profitait pour donner une pichenette au milieu littéraire parisien, tout en proposant la rencontre de ces deux personnages un peu moins tartes que d’habitude. Mais peu à peu l’originalité n’est plus de mise, et c’est la convention qui conclue en grandes pompes.
Il reste tout de même un film qui se regarde avec plaisir, et surtout le bonheur de cette resplendissante et extraordinaire comédienne qu’est Karin Viard (oui j’aime cette nana !).
L’avis des copines : Nij, Patrick.
Les ambitions à l’oeuvre dans le film de Catherine Corsini sont, pour ma part, assez modestes. Il ya beaucoup d’indécision dans l’analyse qui putréfie cette love story et les grosses ficelles sentimentales de l’happy end insprirées d’un roman de Barbara Cartland. A part çà, Karine Viard est une bonne actrice (vec un petit air de Claire Nadeau,non ?).
Tu devrais faire un ptit carré « j’aime Karin Viard » en dessous de « j’aime les narvals » et « j’aime les mitochondries ». Moi aussi j’aime Karin Viard.:love:
un bon téléfilm du dimanche soir… pas de quoi se déplacer au ciné si j’en crois tous les avis autour de moi (et ici)
J’ai l’impression de ne pas avoir vu le même film que toi Matoo. Ce n’est pas que je le trouve mauvais mais je trouve que l’histoire n’a aucun intérêt. Y’a des messages que j’ai pas vu ? La réflexion sur le père absent par exemple n’est absolument pas aboutie. Karin Viard joue très bien, Caravaca aussi et heureusement parce le film entier repose sur leurs épaules. Ca ne vaut pas le déplacement, je suis d’accord. Le titre et la bande annonce m’avait pourtant donné envie (j’aurais du m’en tenir là). Heureusement j’ai la carte UGC !
Au passage hier j’ai vu « La vie des autres »: émouvant, dérangeant, brillant , une leçon d’humanité !
Tout comme le Matoo: mouais bof, heureusement qu’il y a Viard. Ce qui est original, c’est que les persos sont tous assez antipathiques: on se doute ainsi que si Caravacca se rapproche du fils de l’éditeur, c’est uniquementpour lui passer son bouquin…On aurait pu faire sans l’espèce d’acteur de théâtre raté…et sans la séquence finale aussi bien sur… Vu la niveau abyssal des comédies françaises, ça reste un moment pas désagréable à passer.
trop forte ta critique. répéter trois fois la même chose n’a jamais rien prouvé. le film est convenu ? l’intervention de l’ami de caravaca c’est convenu ? y’a de super seconds rôles dans ce film. vraiment n’importe quoi ton avis. comme souvent d’ailleurs. ça divertit de lire ça.
T’as oublié de dire le principal : le comédien qui joue Mathieu Seichard est très baisable.
moi aussi j’aime karin viard… et grace à la dernière scène de ce film je sais maintenant qu’elle peut mal jouer (faut dire que la scène est pitoyablement tarte)
Je ne l’ai pas encore vu ; j’apprécie beaucoup Karin Viard (elle était formidable dans La Nouvelle Eve de la même auteur).
Bah je crois que j’irai quand même juste pour le plaisir, cela fait du bien parfois aussi non ?:cool:
Chuis entièrement d’accord avec toi. Cf ma note d’aujourd’hui (et je n’avais pas encore lu la tienne bien sur) : http://sablier.hautetfort.com/archive/2007/02/02/ambitions-illusions-collusions%E2%80%A6.html
J’ai été aussi déçu par la fin du film: cela ressemblait trop aux autres films français conventionnels.
Cependant, j’ai bien aimé Jacques Weber, Chantal Neuwirth (Annie dans « Caméra Café », qui joue l’écrivain avec la coupe de cheveux en pétard lol) et également revoir Claire Maurier (la mère de Judith).
Mince, je m’apprêtais à écrire un billet sur ce film, et voilà que je lis le tien avec le quel je suis tout à fait d’accord…