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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Mémoire de mes putains tristes

Un petit bouquin par la taille (150 et quelques pages) et finalement aussi par le fond, or on s’attend peut-être à plus de la part de Gabriel García Màrquez, l’auteur de « Cent ans de solitude » (Prix Nobel de Littérature en 1982). Donc une petite déception mais beaucoup de plaisir à retrouver la plume de l’écrivain, et personnellement une ambiance sud-américaine que j’aime beaucoup.

Le héros du bouquin est un journaliste et talentueux chroniqueur qui vient d’avoir 90 ans, et qui a comme particularité de n’être jamais tombé amoureux, et de n’avoir couché qu’avec des prostituées. Il prend rendez-vous avec sa tenancière de bordel, et lui demande de lui procurer une jeune vierge. Et contre toute attendre, au crépuscule de sa vie, il tombe amoureux, fou amoureux.

Atteint d’un véritable « amok », le vieillard change tout à coup son regard sur sa vie, toute la philosophie de son existence et ses valeurs s’en trouvent bouleversées. L’écrivain a la plume toujours aussi alerte et aiguisée pour décrire les sentiments amoureux et pour nous faire ressentir les sentiments de ses personnages. De plus la note sud-américaine intensifie encore la pasionaria, et ce curieux personnage nonagénaire est tour à tour attachant ou repoussant. J’ai un mal fou avec les histoires de bordels et là en plus il s’agit de la vente de la virginité d’une gamine de quatorze ans. Donc on a tendance à se révolter plus qu’autre chose des états d’âmes du croulant libidineux. Mais d’une page à l’autre, il s’exprime sur les désillusions de sa vie, et surtout il n’arrive pas à faire autre chose que de tomber platoniquement et entièrement amoureux de la fille.

Le bouquin manque peut-être un peu de substance, malgré un style toujours aussi soutenu et agréable. Il y a bien quelques très beaux passages sur l’amour, la vieillesse et les relations entre les hommes et les femmes. Néanmoins, on a presque l’impression que l’auteur manquait d’inspiration… Dommage. Mais du coup j’ai plutôt pris cela pour une fable, dont la chute ressemble d’ailleurs fortement à une fin de conte. Gabriel García Màrquez a mis en place de très bons personnages, et j’aurais presque aimé passer plus de temps avec eux, mieux voir se développer des intrigues et une ambiance. Là je reste un peu sur ma faim…

Mémoire de mes putains tristes - Gabriel García Màrquez

  • Je l’ai lu l’année dernière et je ne dirai qu’une chose : Idem.
    (Ca ne veut pas dire je t’aime !!)

    Je mets un commentaire car je pense qu’il n’y en aura pas beaucoup. Ca ne parle pas d’autojute dans la gueule, that’s why.

    Bonne journée mon Matoonoonet, et n’oublie pas d’aller acheter le pain !

    :salut:

  • A part « Cent ans de solitude », les livres de Garcia marquez m’ennuie (Chronique d’une mort annoncée, l’amour au temps du choléra,…)

  • J’avais bien aimé « L’amour au temps du choléra » moi, et malgré tout il écrit toujours aussi bien. C’est plus l’histoire qui là ne m’accroche pas vraiment, ou n’est pas assez déliée pour cela…

  • juste pour dire que je me suis premise de mettre ton site en lien de mon blog. et heu voilà. je préfère prévenir. j’aime bien ce blog alors autant le faire partager.
    bonne continuation

  • C’est l’histoire d’un vieillard qui réclame une jeune vierge pour célébrer ses 90 ans. La jeune fille a quatorze ans, et elle s’appelle Delgadina. On pourrait penser que le vieillard nonagénaire devrait incarner la sagesse face à la pureté et la jeunesse de la fille, mais ce n’est pas du tout cela. Le vieux a une libido très active, et les scènes se passent dans un bordel.
    C’est une histoire courte car il n’y a que 127 pages et ce n’est pas une de mes oeuvres préférées de Gabriel García Márquez. Je n’ai pas pris de plaisir à la lecture, à un moment ça m’a ennuyée. J’ai décidé de parler de ce livre parce qu’il reprend le thème de l’amour, et de la vieillesse. Et de la même façon que les autres histoires m’ont séduite de façon particulière, celle-ci m’a dérangée de façon particulière aussi.
    A mon avis, la relation entre le personnage de 90 ans, et la fille de 15 ans, ne me semble pas très romantique. Je n’ai pas trouvé l’histoire très séduisante du tout, comme les autre histoires qui m’on fait soupirer. Il y a quelques aspects qui peuvent déranger le lecteur comme le fait de prostituer une jeune fille de 14 ans et de l’utiliser comme un objet. On pourrait être parfaitement scandalisé d’un thème pareil. Et c’est bizarre pour moi que cette jeune fille tombe amoureuse de lui car un homme de 90 ans n’est pas l’image d’un prince charmant.
    La grande différence avec L’amour au temps du choléra, c’est évidement que celle-ci est l’histoire presque idéalisée d’un amour qui paraissait impossible entre deux personnes âgées. Dans Mémoires de mes putains tristes on assiste à la rencontre charnelle d’une fille et d’un homme qui pourrait être son grand-père. On peut considérer que dans la fiction tout est possible. Il faut séparer le monde de la fiction du monde réel. Ce qui est le plus important c’est le déroulement de l’histoire et le style littéraire qui doit séduire le lecteur. Je n’ai pas aimé le style du bouquin, mais le roman suscite la réaction du lecteur. Le personnage principal ne nous laisse pas indifférent. On peut le détester, et peut-être qu’on peut l’aimer.

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