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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

La Main de fer

Voilà le film qui a lancé la mode des films de Kung-Fu en occident. Sorti en 1973 aux US et en Europe, il a fait un carton absolument partout et cela contre toute attente.

Ce film est assurément un film de genre, il possède à peu près tous les clichés les plus éculés du genre. Nous sommes dans la pure production hongkongaise kitschissime avec combats en veux-tu en voilà entre écoles d’arts martiaux concurrentes sur fond de Chine ancestrale.

Et en effet, c’est parfait de bout en bout, le héros gentil est mutique à souhait, et très brave et très doué, il encaisse sans rien dire, et vlan il se met en rogne et défonce tout sur son passage (beau gosse le comédien chinois d’ailleurs). Sa copine est très belle et très innocente, elle rit en hoquetant comme une bécasse et en se cachant la bouche. Elle est la fille de son vieux et vénérable maître… Les méchants sont hyper méchants et facilement reconnaissables. Ils se fringuent comme des ploucs (alors que les gentils écoliers en kung-fu ont leurs chouettes tenues et le brushing toujours impeccable), ils ont la mine patibulaire, l’oeil torve et la lippe pendouillante. En plus, ils fument des clopes du bout de leurs lèvres incurvées vers le bas.

Le pire des méchants, cela reste évidemment les japonais. Ces derniers sont vraiment comiques tant les chinois les caricaturent au maximum : en tong en bois avec des perruques immondes et des cheveux raides qui leur tombent sur les yeux. Et ils grognent plus qu’ils ne s’expriment, c’est vachement et hargneux et fourbe le japonais.

L’histoire est assez élaborée et se termine en espèce de drame shakespearien auquel on ne s’attend pas forcément (pas jusque là en tout cas !). Le gentil élève est envoyé chez un maître plus jeune encore plus dur et doué qui doit permettre de révéler son talent, afin qu’il combatte à un tournoi d’arts martiaux et qu’ils remportent ce titre pour son école et sa réputation. Le vieux maître accepte de se détacher de son élève, car il sent qu’il y a de l’embrouille parmi les méchants, dont un méchant maître particulièrement inquiétant.

Le jeune élève doit donc quitter sa meuf (la fille du vieux maître), et c’est vachement dur. Mais sur le chemin, une chanteuse de music-hall (l’équivalent de l’époque et du coin quoi, qui raconte des histoires chelous en minaudant des fins de mots en iaaaaaan iuuoooooonnnn etc.) s’amourache de lui, et lui bah il est tenté. Et puis les méchants entrent en scène, ils suppriment des élèves trop forts et gênants en engageant des mercenaires japonais karatékas. Le gentil élève devient très fort, et le maître décide de lui léguer le secret de la « Main de fer » pour qu’il devienne surpuissant. Ca se complique, un gentil devient jaloux et tourne méchant, tandis qu’un méchant réalise qu’il est du mauvais côté et tourne gentil. Hop, un partout ! Et puis, le jeune élève se fait péter les mains en miettes, alors c’est un tout petit peu plus chiant pour jouer les mains de fer, et encore plus pour concourir.

Bref ! Il s’agit donc là d’une intrigue typique et rondement mené, et avec cette lenteur et ce ronron des productions chinoises qui tendent à endormir le spectateur. Heureusement, toutes les quarante secondes quelqu’un se prend une mandale ou un coup de boule, donc ça réveille bien. Et là on ne peut pas cracher dans la soupe, les combats sont superbement chorégraphiés, même si le doublage des coups est vraiment trop appuyé et complètement décrédibilisant. Les couleurs sont kitsch, la musique très « western spaghetti » et le jeu affecté des comédiens (qui frise parfois la parodie, mais ce n’en est pas) ne font que renforcer et sublimer cette impression.

Un must !!!

La Main de fer

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