Je suis l’heureux possesseur de quelques vieux numéros de Gaipied dont le numéro deux. En voici d’ailleurs la couverture et un article qui a donc été écrit 24 ans auparavant. Il relate la manifestation du 1er mai et la participation d’un cortège homo comme tous les ans depuis 8 ans.
Cela m’a fait bizarre de feuilleter ces numéros où l’homosexualité n’a rien à voir avec maintenant, que ce soit en terme politique ou social, que ce soit pour le vivre ouvertement ou bien la manière dont les homos de l’époque revendiquent leurs droits. Cela fait du bien de garder en mémoire cet état de fait, de ne pas se croire libéré et de penser que cela a toujours été.
Et ces numéros, comme la lecture de l’excellent bouquin de Frédéric Martel (Le rose et le noir), m’a appris aussi à relativiser les idées politiques de ces protagonistes de notre émancipation, puisque parfois certains discours sont pour moi très discutables, et notamment la position d’Arcadie envers la pédophilie.
Mais la lecture de ces articles et des courriers des lecteurs est extraordinaire.
l’évolution est spectaculaire en si peu de tps…
Ta remarque me fait penser à un excellent documentaire « mémoires gay » diffusé sur F3 au printemps (dans la nuit :( ) sur l’évolution de l’affirmation homosexuelle en France, à travers le regard de sexagénaires racontant leur parcours et leur vision sur l’évolution. Le dernier témoignage m’avait marqué, il évoquait le phénomène de balancier qu’il convient de ne jamais oublier afin de rester vigilent.
La vigilence, c’est le prix de la liberté. Vigilence à l’égard de ceux qui voudraient reprendre cette liberté mais aussi face à ceux qui voudraient en abuser.