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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Sarah Bernhardt, La Divine

J’étais vraiment curieux du film car Sarah Bernhardt est vraiment un personnage que j’adore. Et j’avais lu que c’était un film un peu académique, mais je n’imaginais pas à ce point !! C’est vraiment très très très classique. Mais bon, comme le biopic part d’un personnage génial, et que le film est porté par deux excellents comédiens : Sandrine Kiberlain qui joue la Divine, et Laurent Lafitte en Lucien Guitry, cela donne un film tout à fait regardable.

Mais ces décors et costumes géniaux, avec une très belle reconstitution, et globalement une bonne distribution, donnent presque l’impression d’un gâchis pour un film ultra convenu sans aucune surprise, et un petit manque de panache (alors qu’on parle de la personne pour laquelle Cocteau a inventé le terme « monstre sacré »). Après les ingrédients étaient là avec une merveilleuse Sandrine Kiberlain qui incarne à merveille Sarah Bernhardt, et elle déploie tout ce qu’il faut de grain de folie, de charisme et de passion avec une justesse vraiment louable. Et comme le fil rouge c’est l’histoire d’amour passionnelle avec Lucien Guitry, on a en face un Laurent Laffite tout aussi bon et efficace.

Mais le reste pèche un peu malheureusement… On a principalement un name dropping de tout ceux qui ont gravité autour de la comédienne, et c’est vraiment très impressionnant bien sûr, mais au final cela ne nourrit pas grand chose en terme de narration ou d’approfondissement du personnage. Il y a bien des mentions importantes de ses positions dreyfusardes (avec Zola qu’elle fréquentait), de son filleul Sacha Guitry (et la brouille avec son père), de tous ses amants et son amante la plus connue, l’impressionnante peintre Louise Abbéma et son look impayable incarnée par Amira Casar.

C’est juste que c’est très classique, sans surprise, sans relief, très « reconstitution à la française » et autocentré. Dommage, mais ça reste très cool d’avoir enfin un film qui évoque ce personnage incroyable de notre histoire, une des premières grandes stars internationales1 avec ses fans et ses détracteurs, sa folie des grandeurs, son charisme inébranlable et une protoféministe accomplie.

  1. On ne voit pas du tout sa tournée internationale, c’est tellement dommage, mais j’imagine que ce n’était pas dans les moyens de la production… ↩︎
  • Je l’ai vu en salle et j’ai beaucoup apprécié ensuite l’intervention de Kiberlain et la scénariste Nathalie Leuthreau qui nous ont donné quelques anecdotes sur le tournage et sur Sarah Bernhardt. Certes très classique, les costumes et décors sont superbes, l’interprétation est juste, impeccable. Le film permet de réaliser à quel point SB a été un personnage majeur en son temps et la première vraie star et féministe avant l’heure. C’est vrai que voir the big picture, un tableau plus général sur son art, sur ses tournées manquait mais c’est comme tu le dis, je le pense aussi, une question de budget. « Fun » fact : Sandrine Kiberlain et la scénariste ont rappelé que les tournées mondiales impliquaient des voyages interminables (c’est évident quand on y pense mais on a du mal à réaliser) dont certains (acteurs ou artistes) ne revenaient pas vivants, pour plein de raisons (logistique, santé, accidents).

    • J’ai tout de même passé un bon moment, je ne le boude pas. Mais il manquait un peu de peps, selon moi, à un long-métrage qui respecte à la lettre le cahier des charges d’un film français à reconstitution historique. :huhuchat:

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