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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

J’aime les protoptères

Bon, vous savez que je promeus ici régulièrement mon assuétude pour des trucs un peu curieux. Genre ça :

Et j’en ai bien sûr plus que trois en banque, donc de temps en temps, je me dis qu’il faut bien que j’en distille un de plus. Et donc aujourd’hui, je profite d’une absence de sujets pour poster, et je vous parle des protoptères !!

Alors déjà, le nom est assez génial non ? On dirait plutôt une bestiole microscopique ou un nom de bactérie, un peu comme les petits protozoaires chelous ! Mais non c’est une sorte de poisson qui appartient à la sous-classe Dipnoi qu’on appelle aussi les dipneustes (dont le nom est tout aussi groovy). Globalement ce sont des bestioles qui ont la particularité d’avoir à la fois des branchies et des poumons. Et donc elles peuvent à la fois respirer dans l’eau et hors de l’eau.

En plus de cela, et grâce à ces facultés d’adaptation, ces poissons osseux peuvent, en cas de sécheresse, se foutre dans la boue dans une sorte de cocon humide pendant des mois, en attendant le retour de conditions plus idoines. Et le protoptère éthiopien est l’animal au génome le plus gros du règne animal avec 132,8 milliards de paires de bases.

Mais ce qui m’épate c’est que ce sont des bestioles couramment considérées comme des fossiles vivant tant ils sont sur la Terre depuis très longtemps. Et ils représentent un truc très fascinant pour moi, c’est à dire qu’ils sont sans doute proche d’un maillon connu de notre processus évolutif. Et c’est parmi les trucs qui m’ont toujours beaucoup marqué comme une évolution folle : comment a-t-on transitionné de la flotte vers la terre ferme ? Bah voilà, les protoptères ont les deux capacités à respirer, et ont aussi des nageoires qui leur permettent de progresser dans la boue et sur les berges en les utilisant comme des pattes primitives. Je trouve ça dingue d’avoir ce truc complètement intermédiaire1 et qui nous montre juste parfaitement comment c’est une évolution possible pour nous.

Je reste assez circonspect sur la taille du génome, car il n’y a aucun lien entre le fait d’avoir un génome gigantesque et d’être un animal plus ou moins complexe. Il y a en effet des tas de trucs inutiles dans les génomes, on a juste des tas d’anciens machins qui traînent ou de la redondance. C’est d’ailleurs pas très pratique ce gros génome, car ça prend un temps (et de l’énergie) fou à entretenir, multiplier et gérer pour chaque cellule. Cela donne des bestioles à croissances lentes et finalement peu adaptables à des changements rapides (même si le coup de la bulle humide pour résister à la sécheresse c’est pas mal). Et en réalité, il y a un truc un peu contre-intuitif car en même temps, je lisais que la richesse du génome malgré tout permet aussi (peut-être) des évolutions plus rapides sur le long terme, comme le fait de développer des poumons ou des pattes pour s’adapter sur n générations.

Un peu comme les axolotl, les protoptères ont des super tronches avec une sorte de sourire énigmatique (qui n’est pas un sourire bien sûr ^^ ). Et il y a même un pokémon qui reprend le necture, l’axolotl, le gobie et le protoptère : Laggron. C’est dire s’ils sont cool. ^^

  1. Evidemment, il ne s’agit que de ma vision « binaire » des choses. La nature conçoit parfaitement toutes ces nuances, et d’autres. ↩︎
  • Protoptère, à rapprocher de mégaptère? (Les baleines chères à Moukmouk)
    -ptère, normalement, ce sont des ailes (comme pour les coléoptères): donc le nom indique des ailes, et la bestioles a des nageoires qui font pattes…

  • C’est une histoire que les chiens se racontent à la veillée. Avant les hommes, la terre n’était peuplée que de protoptères. Il y avait eu une période longue de sécheresse. Très longue. Un protoptère se lamentait dans la boue qui avait séché autour de son corps. Ces lamentations devenaient insupportables. Alors un autre protoptère a crié : « tu fais ch**r, lève toi et marche ! ».
    C’est un peu faible, dans la veine du Chaînon manquant de Picha que j’ai trouvé génial à sa sortie (1980) et qui a très mal vieilli (j’étais gêné quand je l’ai revu il y a 3-4 ans).
    L’histoire de l’évolution et la philogénie du vivant sont des disciplines fabuleuses. Et le plus fou c’est que tout cela continue sous nos yeux sans qu’on n’en voit grand chose (et qu’on ne connaîtra pas la suite…). :croa:

      • Bonne mémoire ! :amitie:
        Tarzoon, j’étais trop jeune quand c’est sorti, j’ai voulu le regarder à peu près 20 plus tard, je ne crois pas avoir tenu jusqu’au bout. Même si c’est du second degré, ça porte de sacrés vieux clichés…

        • C’est aussi plutôt de la génération de mes parents, je me rappelle qu’on avait pas le droit de regarder car il y avait trop de cul, mais que le film se repassait entre vieux, comme un porno. :mainbouche:
          J’ai vu ça bien plus tard, et j’ai trouvé ça pas terrible du tout. :rire: :gene:

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