Ma première exposition du musée d’Arts de Nantes (que j’ai visité il y a quelques temps) est particulièrement idoine si on me connaît un brin. Hu hu hu. Et c’était une vraie bonne surprise que cette exposition consacrée aux trains dans la peinture, et évidemment surtout chez les Impressionnistes. En effet le train est chronologiquement particulièrement contemporain du célèbre mouvement pictural, et les peintres ont intégré cette révolution du transport dans leurs œuvres, parfois comme décor en arrière plan, et souvent comme propos direct de leur expression artistique.
Non seulement la scénographie est assez cool, même si sur une présentation didactique assez classique (un enchainement de quelques salles thématiques, et une œuvre contemporaine commandée pour l’expo au sous-sol du musée), et tout est fait pour que ce soit très familial et accessible. Une petite gazette ambiance 19ème est disponible à l’entrée, on trouve aussi des signalétiques très ferroviaires dans les salles, et il y a en bout de course une reconstitution sommaire mais très sympathique d’une voiture avec paysages qui défilent, et possibilité de tamponner des trucs en souvenir (très ludique et vraiment adorable).
Le parcours est très intéressant, et on a vraiment envie de lire les explications qui sont données (et qui ne sont pas trop pédantes). On a à la fois de grands panneaux thématiques, mais aussi des explications circonstanciées pour chaque œuvre sur son cartel ce qui est super appréciable. J’ai passé beaucoup plus de temps que prévu dans l’exposition tant j’ai trouvé que c’était bien fichu, et que ça donnait envie d’y flâner et de profiter.
Les œuvres présentées dans la thématique ferroviaire sont souvent de grande qualité, et soutiennent des propos qui font bien écho à la révolution industrielle et à cette émergence du transport « pour tous » dans cette époque. Il y a quelques grands noms avec notamment un Monnet sublime avec son paysage londonien brumeux d’une luminosité sans pareil, mais aussi un Van Gogh assez inattendu, et un Renoir vraiment affreux comme Renoir seul sait faire. ( ) Et il y a beaucoup d’impressionnistes moins connus mais dont la thématique ferroviaire donne de sacrées belles et intéressantes œuvres de gares, de trains qui défilent ou d’ambiance de wagon très « Belle Epoque ». On va même ensuite dans des œuvres plus modernes très très chouettes comme des illustrations de Sonia Delaunay (que je l’aime ) ou même Dalí et Chirico (et une peinture à la « Braque » un brin cubiste que j’ai beaucoup aimée, mais j’ai oublié de noter qui en est le peintre). On y trouve aussi des supports différents (de la peinture) avec des illustrations de Daumier qui caricaturent le train, ou encore des films du début du cinéma, ou bien des croquis et aquarelles superbes de la Reine Victoria qui livrait ainsi ses impressions de voyages en train dans des carnets personnels.
Au sous-sol, on trouve une œuvre ad-hoc (et collaborative) commandés à Corentin Leber et qui m’a bien plu. Le propos que développe l’auteur est que se passe-t-il quand le train passe « derrière l’horizon » ? La juxtaposition d’œuvres fonctionne plutôt bien avec un imaginaire du train bien illustré par la rencontre entre une maquette ferroviaire assez classique (et de bonne facture, avec un petit train qui fonctionne) et des paysages en vidéos ou des sculptures évocatrices.
Vraiment l’exposition est d’une excellente facture, et j’espère qu’elle rencontrera le succès qu’elle mérite.