Le festival Scopitone est une rencontre annuelle d’arts numériques en tout genre depuis vingt ans, mais c’est surtout connu pour les concerts qui y sont associés. Pour cette célébration, deux œuvres étaient projetées à Nantes et ouvertes à tous et toutes. Il y avait une projection sur des jets d’eau sur l’Erdre, et une autre dans la cour intérieure du Château des Ducs de Bretagne. On a fait les deux hier soir, et c’était vraiment chouette.
Le vidéo-mapping de Yann Nguema est assez classique dans la forme, dans le sens où nous sommes maintenant habitués à ce genre de spectacle. Mais c’était particulièrement bien fichu, et très poétique, et on avait en plus une bande-son particulièrement bonne. J’ai vraiment trouvé que c’était le haut du panier de ce genre de shows qui fleurissent un peu partout en France.
L’autre projection au bord de l’Erdre est d’une dimension bien plus modeste, et techniquement beaucoup plus « simple » mais elle m’a vraiment épaté. Déjà le fait de projeter sur des jets d’eau est génial, cela donne une texture à l’image absolument unique, et cela renforce l’effet 3D avec un véritable relief aqueux bluffant. Mais là en plus, Joanie Lemercier joue avec un effet plutôt simple en « blanc sur noir » dans une ambiance sombre, et donc l’effet immersif et hypnotique fonctionne super bien. La musique était top, avec un petit côté Laurie Anderson mystérieux et futuriste. La vidéo est superbe et très impactante, alors que techniquement encore une fois c’est très simple et minimaliste. On est dans des étoiles, puis des galaxies et on assiste à une explosion finale, comme la naissance d’une super nova.
J’ai aussi beaucoup aimé pour ce côté à la fois minimaliste et « simple », mais avec un support lui carrément original et peu courant, et j’adore le fait que l’on confirme que l’on peut créer les œuvres les plus incroyables avec des technologies pas forcément très avancées. La poésie nait de choses parfois très simples.