Un film singapourien bien lent, voire statique, laconique et sibyllin à bien des égards, ou disons plutôt qu’il ouvre tellement de possibilités et d’interprétations que l’on en ressort un peu hagard. Globalement, je me suis fait chier, même si je reconnais que les comédiens sont excellents et que chaque plan est une photo d’une stupéfiante beauté et qualité. Il y a donc pas mal d’ingrédients très bons, mais je suis vraiment retors à ces scénarii minimalistes, où le non-dit et l’incommunicabilité sont les maîtres du jeu.
Un enfant singapourien et un jeune homme coréen partagent deux chambres dans un appartement. La mère de l’enfant est absente (pour affaires…), et ce dernier essaie de se rapprocher de l’homme en s’infiltrant dans sa chambre, et fouillant à droite à gauche, à 4h30 du matin, tous les jours. On ne sait rien du lien entre les deux garçons, l’enfant est espiègle et fait un tas de conneries, tandis que l’adulte parait dépressif et en proie à des envies suicidaires.
Donc c’est joli et bien tourné, le thème musical redondant est aussi bien accordé aux images, et au rythme lancinant du film. Mais vraiment il n’y a pour moi aucune aspérité, pas de fil dans le récit auquel je puisse m’accrocher. Du coup j’ai rapidement perdu pied, et j’ai trouvé que c’était chiant. Long et chiant. On ne sait rien, personne ne se parle, les actes des personnages sont secrets ou peu crédibles, décalés et singuliers.
Je pense que les accrocs aux films asiatiques y trouveront leur compte, et même si j’avais adoré « Locataires », « Yi yi » ou des Wong Kar-Wai et d’autres films plutôt lents et sans action, j’ai tout de même besoin d’un peu plus de « texture » et de narration. Je suis frustré parce que vraiment j’y ai décelé un tas de bonnes choses, et je pense que je n’ai pas l’esprit qu’il faut pour adhérer complètement à ce genre de film (merde !).
Donc : chiant, mais beau. Arf.
L’avis des copines : Niklas.
