A n’en point douter, le film à voir du moment, « C.R.A.Z.Y. » sous la forme d’une saga familiale, de 1960 à 1980, livre un de ces portraits crachés d’une famille modèle qui nous ressemble trop pour ne pas nous toucher. Bon, je dis « nous », mais évidemment c’est « moi » qu’il fallait comprendre. Car en plus de la facette générationnelle qui fonctionne toujours, quand elle est bien faite comme ici, le sujet central du film est la manière dont l’avant-dernier fils, d’une série de 5 rejetons mâles, gère son homosexualité au sein de sa famille.
Montréal, 1960-1980 et quelques, une famille bien prolo et catho, une mère pleine de bons sentiments et un père un peu rogue mais avec un très bon fond, Zachary naît le jour de Noël, et on suit le déroulement de son existence jusqu’à sa vingtaine balbutiante. Il y a plusieurs choses qui en font un excellent film, déjà le genre même de l’oeuvre qui nous plonge avec efficacité dans le passé. L’impression « sixties, seventies, eighties » est absolument parfaite, la bande-son est à couper le souffle, les décors, les attitudes, les costumes, coiffures etc. Tout concourt à nous faire évoluer dans ces décennies avec une bluffante vraisemblance. Ensuite, les comédiens sont plutôt bons et convaincants, la réalisation est aussi pleine de rythme, de petites originalités et trouvailles qui servent tout à fait le fond de l’histoire.
Mais surtout, les personnages sont plus qu’attachants, et l’histoire est criante de vérité et d’authenticité. Ainsi les années passent, et on suit avec des émotions variées : amour, frustrations, fureurs, engueulades, trahisons, faux-semblants ou fraternités houleuses, cette famille qui, comme toutes les familles, avance avec ses névroses et ses vertus. Impossible (pour moi) de ne pas s’y identifier, et de comprendre en outre, vu l’époque, la difficulté supplémentaire pour Zach de s’affirmer gay. Mais le tout est traité avec finesse, notes humoristiques, justes émois et bouleversantes péripéties. Bref, ça le fait carrément pas mal.
Je ne veux pas trop en dire pour ne plus déflorer l’histoire. Je vous laisse donc avec la chanson qui règne pendant toutes ces années dans la famille Beaulieu.
Crazy – Patsy Cline
L’avis des copines : Zvezdo, Niklas, Orphéus.
Pas la bonne catégorie chéri ! :)
Ptêt ben que si, Diabolito. Matoo nous a si longtemps caché sa rock-attitude!
J’ai vu ce joli film il y a quelques mois à l’occasion d’un festival du cinéma québécois. Je me souviens avoir déploré l’absence de sous-titres pour certains dialogues…
Est-ce que c’est moi ou est-ce que Zach n’est pas absolument le portrait de Gaspard Ulliel ?…
Quelle divine surprise que ce film. J’y allais pourtant à reculons : l’idée des sous-titres pour qu’on comprenne un français d’ailleurs, ça me crispait un peu, l’idée d’un plongeon dans les années 60 et 70, ça me crispait complètement, je redoutais tellement la tentation de la nostalgie. Ça faisait longtemps que je redoutais la fin du film, que j’espérais que ç’allait continuer encore et encore tant je ne voulais plus quitter cette famille.
Traou> Heureusement certains dialogues étaient sous-titrés, ce qui permettait de pleinement profiter du film ! Zach n’est pas sans me faire penser à Ulliel en effet !!
J’ai vu ce film il y a déjà plusieurs mois (un ami avait ramené le dvd du Québec). J’ai certes aimé, vraiment aimé, mais je reconnais qu’il n’est pas parfait.
Je suis plutôt d’accord avec l’analyse suivante : http://www.ecrannoir.fr/films/filmsc.php?f=2116
Je trouve que le film a voulu aborder trop de choses et donc pêche par certains côtés (avec des raccourcis un peu gros). J’en retiens au final une nostalgie tranquille non dénuée d’intérêt mais je ne m’y reconnaîs à aucun moment ! J’ai plutôt été attendri par ce film, plus ou moins pris par l’histoire et vraiment pris par la dimension générationnelle et québecoise de l’oeuvre.
Ensuite, l’absence de sous-titres ne m’a vraiment pas gênée ! Au contraire ! Je ne sais pas si c’est mon adoration croissante pour le Québec mais je n’ai ressenti aucune difficulté à comprendre les dialogues alors que je suis plutôt lecteur [cf. Michel Tremblay] et n’ai donc pas l’oreille !
Quand au prénom de Zachary, il me fait m’interroger sur la place de ce prénom : les homo le kifferaient-ils trop ? déjà dans « Champsecret » de Gilles Leroy :petard: (ah et c’est le nom d’un dessinateur homo érotique, non ? :gene:)
encore un film sur le pedes fait par des heteros qui nous spolient!!
je rapelle que le scenariste a la base du livre autobiographique dont est tire le film a demissionné pcq le realisitateur heterosexuel a changé l’hitoire pour plus de credibilité !!! a ne plus rien comprendre
c’est un regard du coup faussé que porte ce realisateur sur qq chose qu’il n’a pas vecu, et ne pourra jms vivre et encore moins s’approprier
c’est une sorte de brokebackmountain pour ado
un film sur les pede pour des hetros
J’ai vu le film il y a plusieurs mois (dvd envoyé par des amis lorsque j’habitais down under) et étant de passage à Paris début mai, j’ai remarqué les affiches du film un peu partout. Ma première réaction fut: » tiens, ça sort en France! » et puis: » ils vont comprendre l’accent québécois, les français? ». Pas que je sous-estime les français pour nous comprendre mais parfois les expressions, je dois l’avouer, ne sont pas évidentes à piger! Surtout dans un film…
J’ai bien aimé le film, même si j’ai été un peu déçu (j’en avais tellement entendu parler en bien). Le plongeon dans d’autres décennies a été très bien réalisé tellement on s’y croyait (musique, costumes, etc comme l’a dit matoo). Les personnages ont aussi été très attachants et le scénario original, le tout interprété avec assez de justesse mais il y a quelque chose qui m’agaçait tout au long du film. J’avais l’impression d’assister à l’adaptation au cinéma d’une série Télé (ce qui n’était pas le cas, mais cela m’a empêché d’embarquer totalement dans l’histoire). Le traitement réservé à l’homosexualité était aussi différent de ce à quoi je m’attendais après avoir lu la description du film, plus subtil que ce que je m’imaginais, ce qui n’est pas mauvais en soi.
pour une critique du même style que celle de Niklas, voir celle des Inrocks de la semaine dernière (à laquelle je soucris); pour la petite sortie de Nicolas des « films-sur-les-pedes-faits-par-des-heteros-qui-nous-spolient!! », c’est à peu près aussi fin que de dire que seuls des hétéros peuvent filmer des (histoires) hétéros ou des acteurs PD incarner des PD; bref les filles, va ptèt falloir un peu sortir de l’homocentrisme un jour…
Étant moi-même québécoise et habitant cette contrée bien lointaine de chez vous, je considère CRAZY comme l’un des meilleurs films créés au Québec depuis longtemps. L’histoire est pour la plupart de mes congénères plus qu’une histoire d’homosexualité: c’est aussi le portrait des générations précédentes, de leurs questionnements et des grandes et petites révolutions. Mais biensûr, plusieurs de mes amis gay se sont reconnus dans cette épopée. On dit qu’on accepte l’homosexualité, mais, je crois que vous le savez, ce n’est toujours pas facile et le coming-out auprès de l’entourage est encore parfois pour certaines personnes quelque chose de plus que délicat, malheureusement.
Quant au nom de Zachary qui fut abordé, au Québec, c’est un nom quand pas très fréquent, et donc pas vraiment associé à une quelconque orientation.
Je ne sais pas si les sous-titre était une bonne idée, car après tout, nous n’avons jamais de sous-titre pour vos films et toutes ces expressions me dépassent parfois, alors… Mais si vous avez réussi à mieux apprécier le film ainsi, c’est tant mieux, car c’est le genre de film que je considère » à ne pas manquer » si l’on peut dire.
Une dernière chose encore. Le réalisateur aussi est homosexuel à mon souvenir. Ce n’est pas un film d’hétéro, du moins dans la réalisation étant donné que l’acteur n’est pas gay, désolé!
Je viens d’aller voir ce film. Très touchant, acteurs excellents et tout et tout. Comme F., le prénom Zachary m’a « fait tilter » un peu et puis à un moment, ce personnage (devenu adulte) a regardé la pochette du fameux disque et il m’a semblé que quelque chose de l’ordre de l’incrédulité s’est dessiné sur son visage. Alors je me suis rendu compte que « Crazy » contenait toutes les initiales de la fratrie… Le narrateur pouvait donc en effet s’appeler Zachary mais ceci n’épuise en rien tout ce que peut suggérer ce beau titre.
J’ai passé un très bon moment.
Libellule rouge> Si le réalisateur de CRAZY n’est pas gay (et que son fils joue le rôle de Zachary enfant), en revanche c’est le co-scénariste François Boulay qui l’est, et c’est de sa vie que le film est inspiré.
Tabernacle ! Un film québecois sous-titré. Ce n’est pas très valorisant pour les Français ni les Québecois. Enfin ! J’irai quand même le voir.
il y a bien une raison pour laquelle CRAZY est sous-titré….c’est pour permettre aux français de comprendre une fois pour toute qu’on dit TABARNAK, et pas tabernacle..:langue:
« manger des graines » hihihi
Putain, il a vraiment un rire bébête, mon Toinounounénet à meuha !
Libellule> Tout n’était pas sous-titré tu sais, mais uniquement les passages où l’accent rend vraiment les dialogues inintelligibles pour nous pauvres gaulois !! :-) D’ailleurs, c’est parfois le cas dans certains reportages télé où on sous-titre des accents un peu forts de France et de Navarre.
Je me souviens que pour « L’esquive« , certaines personnes avaient fait la même remarque, et auraient voulu des sous-titres. Et en effet, certains dialogues étaient assez difficiles à suivre ! :help:
Mais sinon je t’assure que les français adoooorent les québecois ! Tout simplement.
F. > Oui en effet, le film est inspiré en partie de la vie du co-scénariste. Et en effet, je me suis trompée, le réalisateur est en effet marié et son fils joue le jeune Zachary. Pardonnez-moi. Je suis peut-être québécoise, mais semblerait-il que je n’ai pas la vérité infuse. Mais l’essentiel ici demeure: l’histoire a été créée en partie par quelqu’un qui s’y connaît en la matière.
Matoo> Il est évident qu’il y a certes écart entre vos contrées et la mienne, mais je suis tout de même heureuse de voir que ce n’était pas pour tout le film. Et au bout du compte, je suis d’accord avec vous, parce que parfois quand je regarde vos films, j’aurais besoin d’un lexique!
Et je sais que vous nous adorez, la preuve un de mes très bon ami habite la normandie et une de mes copines d’école vient de Paris, alors, j’aime beaucoup les français aussi^^
J’ai moi aussi beaucoup aimé ce film et je me suis complètement laissé prendre par l’histoire. Un grand bravo à la bande-son qui m’a rappelé que j’avais tous ces disques chez moi et que je ne les écoutais plus aussi souvent qu’avant.
A lire pour rire (jaune), la critique de Libération qui voit dans ce film, comme à son habitude, de la nostalgie puante à l’imagerie lepéniste. On se demande franchement s’ils voient les mêmes films que nous, chez Libé, ou s’ils confondent critique de cinéma et lancer de vomi. Ces gens sont des ignares. :berk:
Beau commentaire, qui confirme qu’entre le 450 et le 93, il n’y a pas toujours un océan.
Le passé c’est le passé dirait on en regardant ce film. Mais ceux qui ont eu leur adolescence ces années là, meme s’ils ont oublié depuis longtemps leurs souffrances de l’epoque, devraient conseiller ce film à la « nouvelle generation ». Ce n’est pas la même epoque, les paramètres etaient differents, n’oublions pas que l’homosexualité etait illegal (au moins en allemagne et en Autriche) jusqu’en 1969. Vive donc la gay-pride, inimaginable ces années là ! Un très beau film qui prouve que parfois certains souffrances ne sont pas provoquéest par des salauds, mais par l’epoque. J’ai pensé à ma « jeunesse volé » et je ne peut rendre responsable personne. c’est ainsi…..
C’est ma génération, c’est un peu mon histoire -plus ou moins – et c’est un film qui m’a déclenché une grosse crise de nostalgie. Je ne suis pas le seul apparemment. Mais c’est aussi, à mon avis, un film spirituel qui suggère de dépasser les frontières homo-hétéro (sans les nier) et de chercher du côté de l’incomplétude. Je ne suis pas du tout sûr que Zach sera un homo heureux. Il a un tempérament d’artiste, il semble chercher autre chose et je pense que c’est le type de personne qui ne peut pas être tout à fait satisfaite dans cette vie. On dit qu’il a un don. Ce don c’est peut-être une sensibilité extrême qui le pousse à chercher toujours plus loin ce qui peut le rendre heureux. Sur des chemins plus spirituels en particulier.Je délire?
:petard:
Pour revenir aux 2 scénaristes, Boulay et Vallée le cinéaste, il y a dans ce film deux tranches de vie. Jean-Marc Vallée quand il a entendu le récit de Boulay, il a décidé de l’intégrer avec son histoire. Boulay représente donc l’aspect homosexuel, du père et du frère qui est mort d’overdose pour le personnage de Zac, Gervais et Raymond, Vallée tout l’aspect époque, musique et le reste.
Je trouve pertinent les commentaires soulignés(disons pour ce film) quand on parle de sous-titre ou que l’on mentionne: « nous quand on a des films français ils ne sont pas sous-titrés » ou autres commentaires qui disposeraient d’un désir d’être compris ou d’être acceptés. Tous ces liens par la culture devraient nous rapprocher comme francophones, d’en apprendre un peu plus sur les autres. Moi c’est ce que j’entend en fait. Le Québec est une petite nation baignée sur un énorme territoire à majorité anglo-saxonne.
Matthieu: j’ai beaucoup aimé ton commentaire sur Zac. Peut-être à cause justement de ma sensibilité, il y a drôlement une ressemblance dans la quête de Zac et de sa conception du bonheur à celle de mon cheminement datant de cette époque jusqu’à aujourd’hui. Vrai dans sa sensibilité et sa différence, lors de son anniversaire quand le père chante « Hier encore » d’Aznavoure, il lui dit: « Il chante ça pour toi Zac. » Il confirme.
ou trouver des sous titres pour crazy ?
:kiss:
super film jaaador ! seress possible que tu m’envoi l’adress de la musike ke tu a mit pour crazy é pour halleluya de jeff bucley !?! merci bokou bonne continuation !
2 choses pour vous, les amis:
1) Moi, je ne suis pas gay, mais cette histoire m’a tellement touché que je considère ce film comme mon film préféré… et je pourrais en parler des heures!
2) Mais, ce qui me paraît tout à fait chiant, c’est que, vous les francophones, ne pouvez pas aprécier ce don de la « culture à échanger »! Vous avez tellement de choses à découvrir… tout un patrimoine que vous pourriez considérer commun, mutuel, votre richesse! Moi, je suis grec, et j’adore la France, le Québec, la Corse etc sans même les avoir visités… J’ai appris la langue française, mais en plus, j’ai adoré le québécois à travers les films, et les interviews de ma Céline (ambassadrice du Québec et de toute la francophonie!!!). J’adore apprendre de nouvelles choses là-dessus, mais peut-être, je ne pourrai jamais réellement les partager avec vous-autres, et c’est encore plus dommage!
:salut:
Bonjour à tous !
Pour moi le film a encore un autre angle de lecture : il parle de Dieu… Je m’explique : essayez de repérer tous les instants où Zac est accompagné de Dieu (visuellement : toujours une icone, une croix… dans le fond de la pièce derrière Zac),et aussi pèle mêle : l’épisode dans le désert, ses questionnements sur Dieu, le don qu’il a reçu destiné à faire du bien autour de lui (parallèlement, chacun de nous reçoit des dons pour aider les autres), soulignons aussi la profonde foi de la mère, qui a une grande confiance en Dieu pour veiller sur ses fils, et enfin la réconciliation de Zac et de son père qui nous laisse à comprendre que les prières de la mère ont été exaucées, que sa confiance n’a pas été vaine. Tout le film révèle selon moi une conception chrétienne de la vie. Le bonheur d’un chrétien est d’être toujours sur que malgré les épreuves de sa vie, il y aura toujours plus tard un moment où on sera encore plus heureux. Conscient que la vie ne sera pas toujours rose, mais convaincu que Dieu nous fera passer partout et nous conduira au bonheur. Le film est une illustration de cette vision de confiance. Il nous donne même à rappeler ce beau poème brézilien sur les traces de pas. A la fin du film, si on se remémore ce poème, on se rend compte qu’il a été accomplit. Voila ce que j’en pense… Réagissez !
j’oubliais : je voulais juste ajouter que dans le film, Dieu est toujours avec Zac, qu’il le veuille/le sache ou non
slt à tous !!
ayant vu ce film à canal+, je ne m’attendais pas à être autant surprise par les dialogues, le québecquois m’a compliqué la tâche ds certaines scènes
pourrait-on als m’indiquer où trouver les sous-titres de ce film? :help:
merci bcp
bisOus TchaoO :salut: