MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Bunker Palace Hôtel Ritz

Cela fait plusieurs mois que je suis en partie responsable d’un gros projet de communication dans ma boite. Un projet sympa qui m’a amené à partir au Japon, il y a quelques mois, et qui m’a donné pas mal de boulot aussi (si si si).

Aujourd’hui, il y avait une conférence de presse où nous présentions le projet à la presse, et j’avais pas mal bossé sur une présentation pour cela. Logiquement, c’est le grand Sachem qui devait présenter, puis ce fut le tour du Vizir de s’en occuper et finalement jeudi… Voilà que la directrice de la Com, Poison Ivy en personne, me dit : « Huummmm Mathieu, finalement, ce serait bien si tu venais pour présenter toi-même !? ». Et puis cela s’est rapidement transformé en : « Il est essentiel que tu viennes !! ». Evidemment j’ai eu droit à la cour habituelle : « Ô toi seul peut répondre aux questions des journalistes… Ô grand Matoo, ta présentation est si bien faite… Tu es vraiment la seule et unique personne qui peut nous sauver ! ».

Bon bah voilà, j’ai pris cela pour une chouette opportunité de présenter mon travail en public, et puis devant le grand Sachem, ce qui me motivait pas mal. Donc j’ai préparé mon speech et mes slides pauvrepoint ce week-end, et ce matin je me suis levé aux aurores. Je suis arrivé au boulot à l’aube, vers 9h15… :mrgreen: Mes collègues m’ont d’ailleurs demandé ce que je faisais là si tôt, et en costard cravate !!! Hé hé hé.

J’ai un peu révisé, et puis j’ai pris un taxi avec ma présentation bien au chaud dans mon T42p (mon ordi portable). Direction le Ritz Place Vendôme tout de même, on ne se refuse rien. Evidemment, j’avais une tête livide toute la matinée, et j’ai grave fait pipi dans ma culotte de peur, plus l’heure fatidique s’approchait.

Lorsque j’ai pénétré dans cet hôtel, j’ai été frappé par le luxe et la beauté suffocante de l’endroit. C’est vraiment superbe ! Mais j’ai aussi été choqué par le monde que renferme ce bunker étanche. Toutes ces bonnes femmes fardées, liftées, habillées comme Carrie Bardshaw qu’on imagine oisives et oiseuses. Eurk. Et ces mecs qui vont avec, certains ressemblent à des souteneurs d’Europe de l’Est, et d’autres se trimbalent avec un air de snobisme éhonté. Vraiment un autre monde…

J’ai grave flippé ma race en arrivant au pupitre, j’ai installé mon ordi, fait les réglages. Ouf, déjà techniquement, tout était ok. Je me sentais déjà un peu plus serein. Ensuite, les journalistes ont commencé à arriver, et à s’installer. Il s’agissait d’un déjeuner de presse dans un salon privé, donc il s’agissait simplement de tailler une bavette à une vingtaine de journaleux.

J’ai attendu debout en attendant que mon boss me file la parole. J’en ai profité pour focaliser mon attention sur autre chose, vu que je sentais mon adrénaline qui faisait bringuebaler mon myocarde dans tous les sens. J’aurais pu fixer mon attention sur les jolies angelots dorés, les marbrures de la cheminée ou bien les détails de la tapisserie d’époque, mais j’ai préféré le serveur absolument « hot » d’en face.

Il avait été adorable avec moi depuis le début. M’aidant à brancher mon ordi, sentant que j’étais le petit jeune totalement paumé, et m’offrant un Perrier pour me désaltérer en plus de grands sourires débonnaires. Et pour ne rien gâcher, il était pas mal du tout le bougre, et manifestement très sensible comme garçon. Très Ritz, vous voyez, très propre sur lui le type, genre madame la Maîtresse de Cérémonie diplômée ès Nadine de Rothschild. Le petit bouc taillé au cordeau, le costard trois pièces, la trentaine balbutiante et la pogne manucurée.

Donc je le fixe pour passer le temps, et éviter de refaire cette putain de présentation dans ma tête pour la énième fois. Humm mais il a un gros paquet bien moulé en plus et… meeeeeerde je me suis fait grillé, il a vu que j’avais mon regard un peu trop en « bas » sur lui ! ‘tain, voilà qu’il me sourit maintenant !!

« Mathieu, je te passe la parole… »

Aaaaaaaaaaaah c’est à moi, j’ai rien écouté.

Aheuuuum. Sourire Email Diamant. J’ajuste les micros à ma taille de nabot, Alt Tab, je switch les présentations, et je démarre.

Poison Ivy m’avait prévenu qu’elle couperait court à la présentation si elle sentait que les journalistes en avaient assez de mon baratin, mais finalement j’ai même pris le double du temps originellement imparti. Plein de questions. Cool !! Je repasse la parole, et j’en profite pour rejoindre une table de déjeuner. J’avais raté l’apéro et l’entrée, et j’avais peur qu’on ne me serve pas, mais c’était sans compter la vigilance de mon diligent maître d’hôtel. Ainsi quelques secondes après avoir posé mes fesses, il s’est glissé à ma droite et a délicatement posé une assiette garnie d’un savoureux foie gras.

Par la suite, il m’a servi tous les plats. Pour chaque assiette déposée, il touchait légèrement de ses doigts ma main droite nonchalamment reposée sur la table. Etait-ce opportun ? Je l’ignore, mais a priori, je ne voyais pas un tel contact chez les autres… ;-)

Les journalistes ont posé toutes leurs questions, puis ils sont partis. Nous avons un peu débriefé sur place, et puis nous avons aussi quitté les lieux. Il m’a donné mon manteau en me disant au revoir avec un sourire radieux et une politesse toute obséquieuse. :mrgreen:

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