Je suis arrivé à 20h07 à Cergy-Pontoise pour un week-end chez mes parents. Je pensais repartir dimanche après-midi, comme d’habitude. Finalement, j’ai du mettre un terme à cette mascarade dès samedi 16h41. Sur le quai du RER, j’ai senti le souffle de l’air pollué quand le train s’est glissé dans la gare, et je me suis dis : ouf, je rentre chez moi.
Dieu sait que j’aime mes parents, et que je sais pertinemment que je leur fais plaisir en venant passer le week-end à la maison (que j’appellerai certainement toute ma vie la maison). Je ne peux pas dire que ce soit insupportable, mais je crois que je me sentirai mieux lorsqu’ils seront concrètement séparés (ils sont en plein divorce super amiable… ils ont le même avocat !). Hier, j’avais en face de moi mon père plus décalé et déphasé que jamais, ma mère plus ignorante de ses névroses, tout en soulignant celles des autres, et mon frère qui méconnaissait joyeusement tout cela dans la fuite et le déni plus complet. Et moi… obligé, à mon tour, de faire comme si tout allait bien, et de jouer mon rôle de fils prodigue bien élevé et qui distrait tout le monde. Arghh. Du coup, j’ai fait ça, je me suis dit que ça le faisait pour une soirée et que ça pouvait en valoir la peine pour faire plaisir, ne pas leur prendre la tête et ne pas me prendre la tête non plus !
Mais, ce matin, à l’idée d’une autre journée similaire, je ne me suis pas senti la force de simuler de la sorte. Et je ne peux pas non plus provoquer un conseil de famille sous un prétexte aussi fallacieux que prétentieux de me part. En effet, quel petit merdeux suis-je pour décider qu’ils ont des problèmes, qu’ils n’en parlent pas et qu’ils vivent dans une atmosphère gluante de non-dits, de faux-semblants et autres fameux artifices de l’incommunicabilité. Je sais, et certainement à raison, que cela serait pris pour de l’orgueil, de l’arrogance ou de l’ingérence, et non pour une preuve d’amour, de considération et de prévenance. En fait, je ne sais pas si je dois vraiment les provoquer, ou bien si c’est plus sage de me mettre dans la ronde et de jouer avec eux. Est-ce l’attitude la plus raisonnable et la plus sensée, ou la plus facile et lâche ?
Je suis rentré à Nation vers 18h, me faire consoler par mon chéri. Heureusement, ça a tout a fait fonctionné. :mrgreen:
Je crois qu’à ta place j’aurais rué dans les brancards…mais bon on peut pas dire qu’on ait des caractères similaires lol
Tu sais, lulu, à chacun de « gérer » ses affaires familiales comme il le sent et le peut.
Matoo, reste que tu pourrais éventuellement prendre chaque personne en apartée et « discourir » avec elle de ce qui se passe. En parler ensemble tous ferait un gros bordel.
En tout cas, il vaut mieux que ce qui se passe entre tes parents se produise maintenant que tu es émancipé (et ton frère aussi j’espère), pour que vous en subissiez le moins possible de conséquences fâcheuses, même si le divorce est amiable.
J’ai jamais dit le contraire Cossaw et je ne me permettrais pas de dire à matthieu ce qu’il a à faire…
Une personne très sage me dit toujours: » quand tu veux dire à quelqu’un que son comportement t’affecte, ne dis pas : »tu es comme-ci ou comme-ça », c’est un jugement qui amènera l’autre à se défendre, mais dis : »je ressens ceci et cela », ce qui permet à ton interlocuteur de s’interroger constructivement sur son attitude sans se sentir jugé ou pris de haut. »
Ton humilité t’honore, Matoo, et tu n’en deviens que plus adulte à mes yeux… et humain, cela va sans dire, car ça ne t’empêche pas de craquer pour autant, et de l’exprimer, car tu as le goûts et le talent des mots/maux… ;o)
c’est un peu lâche, assez courageux, en tout cas, profondément humain, gentil et respectueux. ne t’en fais pas, ils ont grands … c’est amusant comme tu continues d’appeller « la maison »… disons ça me fait sourire.