MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Nostalgie scolaire

Vendredi soir, M. et moi étions invités avec un autre couple, chez un couple d’amis d’enfance de mon cher et tendre. Je les avais déjà rencontrés à une soirée pendant l’été, et j’ai apprécié de les revoir ainsi. C’est assez étrange pour M. car ses potes n’ont pas beaucoup bougé de leur ville natale, et du coup il a pu me montrer son lycée. C’est drôle cette attitude qu’on a de vouloir montrer la maison où on a habité ou bien le lycée où on est allé. J’ai d’ailleurs fait la même chose avec lui, lorsqu’il est venu dans mon coin d’enfance. Cela a beau être un vieux truc déconnecté de la relation actuelle, cette période est malgré tout un élément phare et clé de notre développement, et je crois surtout que ces années sont dotées une charge affective et nostalgique hyper intense.

Et ses potes comme pas mal de mes amis d’enfance aussi, n’ont pas vraiment migré depuis le lycée, et sont restés dans la ville où ils ont grandi, à quelques centaines de mètres d’où leurs propres parents résident. Finalement, ce sont les fils prodigues comme moi et M. qui ne sont pas légions tandis que la plupart des gens restent dans le berceau familial.

Et nous avons beau scander notre attachement à Paris, ou bien dire qu’on ne pourrait pas habiter ailleurs et que vraiment on ne se voit pas en banlieue, qu’il n’y a rien à faire là-bas, il n’en reste pas moins que si je devais habiter ailleurs, j’aimerais bien aller dans le 95, et particulièrement à Osny, où je suis né et j’ai vécu. Je ne sais pas exactement d’où ça vient, mais c’est un attachement clair à ce coin, pourtant plutôt moche, qui est lié au fait que ma famille y habite depuis quelques générations, que j’y suis allé à l’école et que j’y ai grandit jusqu’à 21 ans.

Souvent, quand je rentre chez mes parents pour un week-end, je passe en bagnole devant mes établissements scolaires. Et je mate chaque recoin, je reconnais chaque éléments, chaque vieillerie qui prend encore un peu plus de bouteille avec les saisons. Les arbrisseaux que j’ai connu qui sont devenus de vieux arbres, et la cour, plutôt terrain vague à mon époque, devenue un rectangle calibrée d’asphalte. Ce vieux préau aux poteaux verts rouillés qui a disparu… la grille automatisée de mon collège qui se referme à 8h30 et interdit l’entrée aux indésirables… l’ambiance carcérale de l’endroit n’est certes pas dans mon souvenir. Ces endroits me rappellent des amis, des expériences, des profs, des cours, des tristesses et des joies, enfin la somme de ce qui me fait aujourd’hui. Je comprends donc le réflexe de M. de me montrer son lycée, et surtout le café en face où il a passé quasiment plus de temps (un café et un verre d’eau siouplé !) à refaire le monde avec ses amis et amies.

  • Barbara / Mon enfance
    ———-

    J’ai eu tort, je suis revenue
    dans cette ville loin perdue
    ou j’avais passe mon enfance.
    J’ai eu tort, j’ai voulu revoir
    le coteau ou glissaient le soir
    bleus et gris ombres de silence.
    Et je retrouvais comme avant,
    longtemps apres,
    le coteau, l’arbre se dressant,
    comme au passe.
    J’ai marche les tempes brulantes,
    croyant etouffer sous mes pas.
    Les voies du passe qui nous hantent
    et reviennent sonner le glas.
    Et je me suis couchee sous l’arbre
    et c’etaient les memes odeurs.
    Et j’ai laisse couler mes pleurs,
    mes pleurs.
    J’ai mis mon dos nu a l’ecorce,
    l’arbre m’a redonne des forces
    tout comme au temps de mon enfance.
    Et longtemps j’ai ferme les yeux,
    je crois que j’ai prie un peu,
    je retrouvais mon innocence.
    Avant que le soir ne se pose
    j’ai voulu voir
    les maisons fleuries sous les roses,
    j’ai voulu voir
    le jardin ou nos cris d’enfants
    jaillissaient comme source claire.
    Jean-Claude, Regine, et puis Jean –
    tout redevenait comme hier –
    le parfum lourd des sauges rouges,
    les dahlias fauves dans l’allee,
    le puits, tout, j’ai tout retrouve.
    Helas
    La guerre nous avait jete la,
    d’autres furent moins heureux, je crois,
    au temps joli de leur enfance.
    La guerre nous avait jetes la,
    nous vivions comme hors la loi.
    Et j’aimais cela. Quand j’y pense
    ou mes printemps, ou mes soleils,
    ou mes folles annees perdues,
    ou mes quinze ans, ou mes merveilles –
    que j’ai mal d’etre revenue –
    ou les noix fraiches de septembre
    et l’odeur des mures ecrasees,
    c’est fou, tout, j’ai tout retrouve.
    Helas
    Il ne faut jamais revenir
    aux temps caches des souvenirs
    du temps beni de son enfance.
    Car parmi tous les souvenirs
    ceux de l’enfance sont les pires,
    ceux de l’enfance nous dechirent.
    Oh ma tres cherie, oh ma mere,
    ou etes-vous donc aujourd’hui?
    Vous dormez au chaud de la terre.
    Et moi je suis venue ici
    pour y retrouver votre rire,
    vos coleres et votre jeunesse.
    Et je suis seule avec ma detresse.
    Helas
    Pourquoi suis-je donc revenue
    et seule au detour de ces rues?
    J’ai froid, j’ai peur, le soir se penche.
    Pourquoi suis-je venue ici,
    ou mon passe me crucifie?
    Elle dort a jamais mon enfance.

  • Je crois qu’on en est tous là, quelque soit l’âge. Des moments cruciaux pour notre dveloppement sont liés aux écoles, collèges, lycées, aux coins où nous nous retrouvions (pour nous c’était un un salon de thé qui faisait aussi flippers et billards !).
    Mais j’éviet d’y retourner. Trop de mauvais souevnir à la suite de ce qu’on y a vécu. Des êtres chers trop vite disparus, des histoires brisées, des rencontres délicates mal engagées…
    cela changera peut-être quand on y emmènera les enfants (de la DDASS dont mes parents s’occupent). Ca m’a déjà fait le coup quand mon cousin Marc est allé au même collège puis dans la même prépa que moi…

  • Il faut expliquer à certains les règles de l’art en matière de blog
    par exemple expliquer à garfield qu’il ne faut pas s’amuser à copier-coller des chansons récupérées sur chanson.com ce qui a pour conséquence de niquer profond le blog de matoo et d’éroder l’interactivité et la rétention des lecteurs

  • le truc quand tu fais surface dans ta ville d’enfance c’est de croiser des gens avec qui tu etais en cours avec. Moi j ai croisé deux filles que j aimais bien a l’epoque et elles avaient pas changées sauf qu elles avaient des sacs a main a la place de cartable.
    C’est à ce moment où je suis content de voir qu’elles ne me reconnaissent pas parce que çà veut dire qu au moins moi j ai changé ( Thx GOD)

  • Bon je vais casser l’ambiance mais on dit pas: « chez un couple d’amis d’enfance à mon cher et tendre »
    mais « chez un couple d’amis d’enfance DE mon cher et tendre ».

    PS: je paie touours pour entrer au Spartacus mais il va falloir que ça cesse!!

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