Hier soir, avec M., nous sommes allés voir Frida. Je connaissais un peu la vie de Frida Kahlo par une prof d’espagnol en seconde, obviously lesbienne et complètement frustrée. Elle était passionnée par ce peintre mexicain surréaliste et nous avait un peu sensibilisé à son oeuvre et son histoire.
Mais je ne m’attendais pas à tant d’implications historiques !! Je ne connaissais pas vraiment son engagement politique, sa sexualité plutôt libérée (arf) et ses rencontres foisonnantes et parfois difficilement concevables… citons par exemple : André Breton, Leon Trotsky et Nelson Rockefeller.
Tout ça pour dire que le film est plutôt très bien. Salma Hayek bien sur est épatante en Frida. C’est tellement bon de voir la vie d’une femme si forte, libérée et vivante (chuis un peu féministe sur les bords) ! J’arrive à me dire que la libertée acquise dans les années d’entre-deux guerres, les années folles en fait, est à présent caduque malgré nos efforts. C’est curieux, on pourrait penser que les libertés individuelles s’améliorent et les valeurs morales scérosantes s’assouplissent, mais je me pose la question de savoir si cette période n’a pas vu une sorte d’apogée chez les femmes, et que depuis on n’a peut-être regressé dans nos valeurs. Mais je me fais peut-être des idées… en effet on a aujourd’hui une liberté acquise qui a une base sociale plus large, alors qu’à l’époque la liberté pouvait être plus grande mais il s’agissait plus d’une caste de femme (mais comment faire autrement pour s’émanciper en 1922 ??). Et bien, dans ce film, les femmes sont infidèles, peintres, photographes et bisexuelles !! :-)
Le film est servi par une mise en scène assez enlevée (certainement comme sa vie) et par une bonne mise en abîme des oeuvres de Frida Kahlo dans le film lui-même. Frida Kahlo est une artiste surréaliste, c’est-à-dire que ses tableaux sont des représentations oniriques de ses sentiments. Elle part d’une représentation classique de la réalité mais elle y greffe ses sensations, ses sentiments, ses délires. A plusieurs reprises, quelques sequences sont comme un rêve et un mélange de ses peintures et de la réalité transcendée, un peu comme si on nous exposait la génèse de son oeuvre. Et alors plus besoin d’explication, on comprend exactement ce qu’elle ressent. C’est une communication directe, instinctive, primaire… de l’oeil au cerveau.
Si je suis si fan d’art contemporain, et surtout celui du début du siècle c’est exactement pour cette faculté de décrire une chose en se servant d’un support absolument inadapté. Cela démontre à quel point on peut s’abstraire des représentations classiques pour transmettre toute une gamme d’informations qu’on ne peut décrire car les mots n’existent pas, seules les sensations sont à être ressenties, rien d’autre.
C’est un procédé éculé en musique, puisqu’à la base ces sons ne sont pas une représentation à l’identique de la nature. Ainsi, « les 4 saisons » de Vivaldi suggèrent ces périodes de l’année, mais pas litéralement évidemment. Cela ne choque personne d’ailleurs. Alors qu’étangement, lorsqu’un peintre dit qu’il peint un son ou une voix au téléphone, cela trouble… :-)
c’est super ce que tu dis… jm frida jla sent tte proche de moi. jsuis d’accord quand tu dis que ces années son l’apogée de la femme… j’aurai aimée vivre ces années…