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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Iwak #31 – Repère

Iwak c’est Inktober with a keyboard, donc tout le mois d’octobre : un article par jour avec un thème précis.

Où qu’on soit dans le monde, on a besoin de repère. On tout cas on les recherche pour se rassurer, pour se établir ses marques ou simplement en clin d’œil de ralliement qui nous fait sourire. Et pour moi, il y a plusieurs typologies de repères, dont d’abord je pense le côté français. Que ce soit par les guides verts, l’usage de l’Euro dans nos pays de l’UE (qui est malheureusement le seul élément « patrimoine commun » de l’Europe, mais c’est une monnaie : un des piliers qui font une nation), ou la bouteille de Bordeaux au supermarché local, la baguette d’une boulangerie, ou le drapeau bleu blanc rouge sur une ambassade ou un consulat, tout cela me fait un petit chaud au cœur. Et c’est bien un mélange de sentiment doucement chauvin, mais aussi de « oh c’est chez moi ça », et parfois un truc rassurant.

Quand j’ai passé une année à Newcastle au millénaire précédent, donc sans moyen de communication très évolué ni bon marché, j’allais de temps en temps dans une fromagerie m’acheter un bout de camembert, et c’était juste une garantie de vingt minutes de bonheur le soir même. ^^

Entendre parler français est aussi un truc qui me fait du bien lorsque je suis à l’étranger pendant un moment. Et là c’est juste une question de pratique linguistique, donc quand j’ai bossé en 2003 à Aïchi, au Japon, pour l’Expo Universelle, j’ai adoré papoter avec des francophones de pays d’Afrique de l’Ouest (béninois, ivoiriens, gabonais et sénégalais), et nous retrouver à nous sourire juste sur cette connivence.

Aujourd’hui, on est moins seul et moins perdu, notamment grâce au smartphone et aux télécoms, et l’un des effets positifs de la globalisation c’est aussi de trouver ses « marques » à peu près partout dans le monde. « Où est le Starbucks local ??? » C’est triste mais très très vrai. Cette uniformisation du monde réduit le sentiment « dépaysant » mais est un vrai facteur de rapprochement des gens, je pense.

Mais vous me voyez venir je suis sûr, moi le pédé militant wokistan islamogauchiste en chef, ce qui m’a fait d’abord un bien inimaginable lorsque je suis allé sur Paris les premières fois dans les années 90, c’est de voir le drapeau Rainbow, ce fameux drapeau LGBTQ+ de Gilbert Baker de 1978. Depuis lors, c’est sans doute le repère le plus porteur de sourire, de chaleur, de bien-être et de sécurité que je peux trouver dans le monde entier. Et comme nous partageons à la fois le sentiment d’homophobie (et ses effets bien pragmatiques) et ce repère coloré de notre communauté, voir ce drapeau, où que ce soit dans le monde, veut dire que c’est un endroit sûr et accueillant : un repère pour un repaire.

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