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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

L’amour ouf (Gilles Lellouche)

Je me suis fait niquer en beauté avec la bande annonce et les trois millions d’entrées, je me suis dit que ça devait valoir le coup d’œil au moins. Je n’ai pas pensé à lire les critiques, et j’ai au moins été rassuré de voir que je ne suis pas le seul à trouver ce film indigent. Pourtant j’y allais avec vachement d’entrain, et en me disant que j’allais au moins avoir deux comédiens que j’aime bien, Adèle Exarchopoulos et François Civil, dans une chouette histoire d’amour.

Bon… par quoi commencer ? Bah déjà c’est très très long, beaucoup trop long, le truc prend son temps, ce qui pourrait être une qualité, mais là c’est pour ne rien raconter de spécial. Le scénario tient sur un timbre poste, et le film paraît être un patchwork d’inspirations qui ne parvient jamais à se fixer sur un objectif ou un fil rouge. Donc déjà on a deux parties qui sont très distinctes, et la première partie qui ressemble à une introduction pour mieux comprendre la suite. Mais en fait non, la première partie dure mille ans, et elle raconte la genèse de cet « amour ouf » entre les deux héros, entre les années 80 et 90.

Alors le point positif c’est que les deux acteurs qui incarnent la petite Jackie et le petit Clotaire sont plutôt mignons et touchants, et pas trop mauvais (surtout lui). Mais tout le reste est terriblement raté et naze. Avec déjà un premier truc qui m’a énormément gêné. On montre le jeune Clotaire comme un voyou prolo qui va crescendo dans la violence et devient de plus en plus malfrat. Mais tout cela est illustré par un mélange de scènes de harcèlement où il insulte tout le monde, vole ou dégrade des trucs, et en même temps des images de grandes libertés et joie de vivre sous forme de s’accrocher à un train en marche ou conduire une mobylette sans casque.

On a vraiment toute cette mythologie des années 80, et le film développe un truc masculiniste et patriarcal complètement moisi. Et avec cela, le bullying est presque montré comme un truc cool, comme de conduire sans casque. En plus tout ça, les prolos n’ont vraiment pas le choix d’être des losers qui deviennent des loubards. Mais au moins ils sont cool, alors que les bourges sont ridicules et absolument pas enviables. Le sous-texte de tout le film est vraiment terriblement bancal et maladroit. Malgré tout, les décors et les costumes ou coiffures sont vraiment très bien « années 80 » et j’imagine que ce sera un truc un peu nostalgique pour certains, mais au-delà de ça, je ne vois aucun intérêt.

Et alors, ça dure, ça dure… Et ça ne fait que raconter deux petits ados qui tombent amoureux, et le gars qui devient de plus en plus racaille et violent. Bon ok, mais quoi d’autre ? Bah plein de trucs inutiles, avec grands renforts de musiques hyper pompiers, de zoom en avant, de zoom en arrière, et de scène de danse. Il y a presque un côté Danny Boyle mais sans le talent, juste une idée similaire mais mal fait et mal exécuté, avec des ficelles beaucoup trop grosses.

Clotaire déconne à fond, et finit par faire 10 ans de prison, et on se retrouve pour la seconde partie à sa sortie. Et là, on se dit que ça va peut-être partir sur un truc un peu violent et sur une thématique de revanche (il s’est fait avoir et a porté le chapeau pour un meurtre), mais même le côté Tarantino fait un four. Il y a un accident de voiture foutraque, et Jean-Pascal Zadi qui se retrouve le side-kick noir et faire valoir comique… En fait, c’est un film avec tous les codes des années 80, écrit comme à l’époque, et donc porteur de tous les stigmates de l’époque mais super bien assumés comme des regrets implicites ou une nostalgie chelou.

Et là encore, on a des scènes avec des plans ridicules… Dans l’église notamment avec Poelvoorde qui voit François Civil comme le tueur de son fils, ou lorsque Clotaire et Jackie se retrouve avec un travelling désopilant sur elle, ou encore le moment Top Gun avec des baisers torrides sur un coucher de soleil. C’est juste du mauvais cinéma, avec beaucoup trop de moyens ! Et c’est quoi cette histoire d’amour ? Mais on n’y croit pas !! C’est beaucoup moins fort que lors de la première partie. Et accrochez-vous, François Civil a écrit 457 mots avec un dictionnaire en prison qui lui font penser à Adèle Exarchopoulos, et ils sont sur un papier et il va les lui lire. Nan mais sérieux ????

Après je vois bien que ce sont de bons comédiens, mais ils sont très mal dirigés, et malgré quelques scènes sympas avec Alain Chabat ou Elodie Bouchez, bah c’est très mal écrit et c’est naze. La morale est absolument putride, et le film démarre plein de trucs sans jamais sérieusement s’y mettre.

  • Alors moi j’ai vu « Gilles Lellouche » et ça m’avait déjà refroidi, sans la bande annonce.

    Le gars est un chantre du « on peut plus rien dire » depuis plusieurs années. POU-BELLE, direct. Finis, je sépare plus les oeuvres des artistes, de la même façon que j’irais plus chez un boulanger si j’apprends qu’il tripote le petit mitron sans son consentement.

    Et pardon mais Adèle Exarchopoulos, plus je la vois en interview, moins je peux l’encadrer. Y a autant de recul sur les choses que chez Léa Saindoux (L’héritière du Pathé), quoiqu’un peu plus de talent à l’écran.

    Reste François Civil, qui joue pas trop mal, mais qui est littéralement sauvé par sa belle gueule, hein. Et qui tend à jouer essentiellement dans des trucs au scénar soit philatéliste ou carrément écrits à la truelle bien franchouillards et du coup j’ai plus vraiment envie de regarder ce qu’il fait. (Enfin, s’il nous offre du full frontal, des scènes de sexe homosexuel non simulées, je dirais pas non, mais je doute qu’il aille jusque là, clairement).

    Bref, ça fait 2 red flags et demis. Merci de ta confirmation que c’est de la merde en barre ce film. (Et j’avais pas vu l’affiche. En fait c’est 3 red flags et demis.)

    • Alors moi j’aime vraiment Adèle pour son talent, et François pour son physique. :gene: Et là je me suis dit « oh 3 millions d’entrées », c’est peut-être pas si mal ! Et je ne connaissais pas ces trucs sur Lellouche, mais je ne suis donc pas super étonné. Le truc se passe dans les années 80, et de voir le bullying que j’ai vécu montré en mode nostalgique, c’est juste pas possible. :vomir:

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