MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Dans la peau de Cyrano (Nicolas Devort) au théâtre 100 Noms

Voilà un spectacle qui tourne depuis presque dix ans et qui en était hier à sa millième représentation !! J’y suis allé sur le conseil d’un collègue de boulot, et je ne regrette vraiment pas. Il s’agit pourtant d’un exercice particulièrement casse-gueule, mais quand on le réussit alors ça devient une pépite vraiment précieuse. Nicolas Devort a ainsi écrit et interprète ce magnifique spectacle qui le voit pendant 1h40 seul en scène, habillé en noir, devant un décor minimaliste et sombre, et avec une seul chaise pour accessoire.

Il incarne tous les rôles et les interprète tour à tour, passant de l’un à l’autre en un clin d’œil et en changeant : de position, de posture, d’attitude, de voix, et incarnant ainsi à la perfection sept personnages. Il est avant tout le héros de cette pièce très originale et touchante : un garçon nommé Colin qui débarque dans un nouveau collège, et qui a le malheur d’être bègue. On découvre très rapidement ses premiers camarades : le précieux Maxence, le rigolard Benoît, la poseuse Adélaïde, le bellâtre Guyle, ou encore une psy scolaire un peu « cringe » et un prof de français bien passionné et attentionné.

Les personnages sont rapidement identifiables par quelques tics souvent drôles, et comme cela un petit geste nous fait tout de suite comprendre à qui on a affaire. Et clairement c’est plus une fable, donc avec des personnages plutôt caricaturaux mais sans être superficiels, ou dans la facilité. On se demande comment Nicolas Devort tient physiquement pour tenir son spectacle ainsi en bougeant absolument tous les muscles de son corps pendant autant de temps, avec une parfaite maîtrise et coordination évidemment.

Au-delà de la performance qui est vraiment remarquable, l’histoire se tient parfaitement bien. Même si j’ai eu un peu peur au début, car une histoire avec des collégiens, dont un gamin en difficultés et bègue qui se retrouve à jouer Cyrano dans le cours de théâtre de son prof, ça pouvait verser dans la mièvrerie ou le truc un peu trop sucré pour moi. Mais non, car ce n’est pas gentillet ou attendu, c’est souvent très drôle, et on finit par être simplement touché par l’intrigue et la profondeur inattendue des adolescents.

Et il y a le charme de Cyrano, et ça c’est forcément irrésistible pour un amoureux transi de Cyrano comme moi. Et clairement cette histoire là est tellement universelle qu’elle colle aux situations les plus contemporaines et même collégiennes. Alors tout cela reste une fable comme je disais, mais ça n’en reste pas moins une jolie prouesse de réussir à distiller autant de sentiments différents, et de raconter une belle histoire de théâtre rédempteur et émancipateur, un art de la scène et du texte qui emmène plus loin que la simple surface des mots.

Et Nicolas Devort fait montre d’une telle générosité, intensité et authenticité (en plus d’être un peu canon ^^ ) dans son spectacle qu’on est vraiment obligé de le suivre, et de plonger dans son récit et ses personnages. Il est clairement pour beaucoup dans la grande qualité de la pièce, et son énergie assez enveloppante. Chouette surprise !!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

:sourire: 
:clindoeil: 
:huhu: 
:bisou: 
:amitie: 
:mainbouche: 
:rire: 
:gene: 
:triste: 
:vomir: 
:huhuchat: 
:horreur: 
:chatlove: 
:coeur: 
:doigt: 
:merde: 
:ok: 
:narval: 
:mitochondrie: 
:croa: 
 

Les publications voisines

Post navigation