Je sais que l’année dernière ce n’était pas une très bonne année pour le Voyage à Nantes, les œuvres n’avaient pas été très plébiscitées, mais pour une première année nous n’avions pas une grande base de comparaisons. Cette année n’a pas meilleure presse (laule !) mais un peu mieux tout de même, cette thématique de la sculpture donnant au moins une certaine unité et proposant un ensemble avec une petite cohérence.
Je suis un peu partagé à propos des nouvelles œuvres qui sont présentées, mais je les trouve en tout cas relativement intéressantes, et j’aime bien leur démarche. Je pense que je regrette plutôt le manque de monumentalité de l’ensemble, il n’y a pas assez de marqueurs et de choses vraiment marquantes. On sent bien que ça pourraît être le cas mais il en faudrait « plus » : plus nombreux, plus grands, plus visibles, plus impactants. Malgré tout, il y a quelques réussites, et d’autres sur lesquelles je suis plus réservé. Par exemple, les céramiques de Maen Florin pour « Pacific » sur la fontaine de la Place Royale sont vraiment jolies et très bien intégrées. Mais il en aurait fallu le double pour que l’impact soit à la mesure de l’intention originelle.
L’immense réussite de cette édition 2023 c’est assurément European Thousand-Arms Classical Sculpture de Xu Zhen. J’en ai déjà parlé il y a quelques jours, et elle recueille vraiment, et à raison, tous les suffrages.
J’ai vraiment plus de mal avec The Humans d’Olaf Breuning qui ressemblent à des pokémons pas très originaux. Pourtant ce n’est pas mal fait, mais ça ne m’inspire juste pas grand chose. 
« Je serai douce » de Sanam Khatibi dans l’adorable jardin de La Psallette juste derrière la cathédrale et un splendide manoir Renaissance est une bonne surprise. Très belle sculpture, monumentale et qui en impose vraiment, elle est particulièrement bien lotie dans ce mini-parc, mais je me demande si ce sera aussi chouette dans son futur emplacement (c’est une œuvre qui va rester, mais sera déplacée).
En revanche, grande circonspection devant les œuvres de Marion Verboom, mais son totem, « Pistillus », qui amoncelle les périodes et les styles a un truc intéressant. En revanche « Goutte » a été renommé par mon chéri et moi-même le Pokémon Cacafée (le Pokémon caca et café, de type fée manifestement).
Il y a aussi les clins d’œil avec les statues sur la thématique « le temps d’une pause » qui sont des sculptures qui sont déplacées et remises dans un nouveau contexte « décalé ». Ainsi des copies de statues connues des nantais se baladent ailleurs, comme Cambronne qui se retrouve à prendre un pot sur la place Graslin.
A deux pas de là, près de la véritable statue du général Cambronne sur le cours du même nom, on trouve une œuvre originale de Thomas Houseago qui est pas mal du tout : L’Homme Pressé. J’aime assez le côté robot de Laputa entre structure métallique apparente, et restes organiques ou mécaniques. Et là, on est aussi dans une veine monumentale qui me parle bien pour vraiment émerger dans la ville.
Il me reste encore pas mal d’oeuvres à découvrir, donc il faudra que je complète mon Voyage.
