L’auteur, Adam Haslett, est considéré comme un jeune auteur surdoué, et ce recueil de nouvelles a même été en lice pour le Pulitzer. C’est marrant car je rapproche ce bouquin de celui de Frédéric Boudet, Invisibles, qui était aussi édité à « l’Olivier ». Dans les deux cas, ce sont des nouvelles bien construites (jusqu’à la petite dizaine de pages) et qui explore avec une intéressante acuité les fêlures de leurs personnages, et ces moments charnières de l’existence où le rapport à autrui prend tout son sens (et son importance).
Dans « Vous n’êtes pas seul ici », Adam Haslett nous entraîne dans neuf histoires qui ont pour point commun de figurer des protagonistes liés de (très) près ou de (pas) loin à une maladie psychique. Il s’agit d’un père maniacodépressif qui tente de renouer de dialogue avec un fils qui souffre énormément de la maladie de son père. On voit aussi une femme schizophrène qui se lie d’amitié avec un adolescent « bénévole » dont la mère est dépressive. La dépression aussi qui gâche l’existence d’un homme et le pousse au suicide… Bref, des personnages fragiles et qui font parfois souffrir, contre leur gré, leurs proches et leurs familles.
L’auteur a un indéniable talent de nouvelliste dans sa capacité à poser une situation en quelques lignes. On rentre très rapidement dans le coeur du sujet, et il pose le décor avec une concision et une efficacité vraiment notables. Il expose avec précision et empathie les profils psychologiques de ses personnages, et en quelques paragraphes, il déroule son scénario. Ces histoires sont belles et percutantes, elles attaquent bille en tête les sentiments les plus délicats, et les relations interpersonnelles les plus épineuses. En outre il met en place des rencontres singulières qui donnent beaucoup d’énergie et de suspense à ses récits. Forcément, on est rapidement alpagué par l’ouvrage qui se dévore en quelques heures.
Mais là où je ne suis pas dithyrambique c’est dans le style ou l’originalité du procédé. En effet, il a l’air d’appliquer avec une certaine rigueur une structure narrative qui finit par être lassante, au bout de neuf nouvelles. Et je ne peux m’empêcher d’y voir un exercice d’écriture un peu trop gratuit et « spectaculaire » pour vraiment me plaire. Comme si le charisme de l’auteur était dilué par une volonté de mettre en place un scénario « prêt-à-adapter », qui finalement m’agace un peu.
Reste que le thème de ces nouvelles est très puissant et porteur. On ne peut qu’être touché, surtout lorsqu’on connaît des personnes atteintes de ces mêmes maux. Il décrit incroyablement bien en si peu ce que doit ressentir le malade, toutes ses contradictions, et les conséquences familiales. On comprend avec une finesse dérangeante le paradoxe du maniacodépressif, et cette obligation de prendre des médicaments alors que la sensation de bien-être est tangible et crescendo (mais fatale) pour le malade.
Un bon bouquin mais peut-être terriblement américain dans la forme, et de ma part ce n’est pas peu dire (je suis féru de littérature américaine, je ne lis quasiment que cela).
L’avis des copines : Olichou.
Ben alors, et l’avis des copines, hein? Surtout de cette copine-là, quand on voit qui est dans les commentaires: http://blog.xbluechip.net/index.php?p=1121&c=1 :mrgreen:
Rien à voir : héé mééé t’es super bronzé sur ta nouvelle photo. Tu fais comme tu peux mais tu débronzes avant que je te voie, je supporterai pas nerveusement (pas de vacances au soleil moi…) :-)
Oli> Aaaaah mais c’était donc pour ça que je l’avais acheté !!! Je ne m’en souvenais plus dis donc ! :book:
Eric> Quatre jours de week-end pour le 15 août… Nan Môssieur, ça c’est pas des vacances… :pleure: