Qu’il est aisé de repousser et d’abandonner toute pensée déplaisante ou impropre, et d’être aussitôt dans un calme parfait !
Pensées pour moi-même, Marc-Aurèle.
J’aime bien cette manie qu’a le philosophe de sans cesse rappeler à quel point on maîtrise ce qui se passe dans notre tête, et surtout ces choses qui « dépendent de nous ». La simplicité de l’exercice mental qui permet la paix intérieure, en opposition aux prises de tête introspectives qui embuent la conscience. Plus facile à dire qu’à faire évidemment…
A faire, c’est encore possible.
Ce que ne dit pas le philosophe, c’est comment avoir envie de le faire: les idées noires engendrent le désir de se morfondre et la conviction qu’on est très malheureux, dès qu’on souhaite en sortir et qu’on commence à envisager une méthode pour en sortir (le plus souvent une simple occupation manuelle suffit), on en est déjà sorti.
La tournure emphatique de l’empéreur est suspecte : c’est comme s’il essayait de se convaincre lui-même. Ou plutôt son lecteur, car le philosophe sait très bien que loin d’être aisé, cela demande un travail sur soi considérable, et de longue haleine!
pourquoi j’apparaîs en anonymous?:help:
de l’exercice de la prise de tête bien menée naît souvent l’incommensurable fatuité de la prise de tête entâmée… on se morfond, on s’apitoie, on se plaint, on gémit, on a mal, oh! si mal… mais pourquoi déjà ? Il faut s’écouter pour entendre qu’on n’avait rien à se dire. Suis-je en train de dire le contraire de Marc Aurèle : qu’un bon vieil épenchement soulage plus que cent tentatives d’arrêt ? On ne se libère de ses glaires qu’à condition de les cracher… ou de les avaler !