Ce film est basé sur des éléments réels et raconte l’histoire d’une bande de malfrats (et accessoirement des potes) qui, suite à un enlèvement qui leur rapporte un bon magot, décident de l’investir pour « s’emparer » de Rome. Pendant les années 75-90, ils vont réussir à se mettre à la tête des organisations criminelles romaines : jeux, prostitution, drogues, le tout sous l’égide de la mafia sicilienne.
Les personnages sont rapidement posés et « profilés » à travers leurs surnoms qui en disent beaucoup : le Libanais (pour le teuchi), le Froid (pour son caractère), le Dandy (pour son attrait des belles fringues, bagnoles, gonzesses), Fil de Fer, le Noir, le Bouffon, etc. Ces petites frappes et magouilleurs qui n’hésitent pas à tuer leurs ennemis pour mieux s’imposer, avec le Libanais à leur tête, viennent à Rome et s’imposent rapidement sur le « marché » de trafics en tout genre. Les trois protagonistes principaux sont des amis d’enfance, et restent liés malgré des divergences, et les vicissitudes de cette « joint-venture » entre la mafia et eux. Un commissaire perspicace et deux femmes viennent encore compliquer la donne, et avec les années des fêlures deviennent crevasses entre les partenaires.
Les profils psychologiques sont remarquablement mis en scène et interprétés par de très bons comédiens et comédiennes. Je n’ai pas vu le temps passé, et j’ai été entraîné dans cette fascinante et intrinsèquement violente histoire italienne des années 70-80. La bande -son est fabuleuse, la réalisation est agile, habile et rythmée, on trouve là tous les ingrédients d’un western moderne particulièrement percutant.
J’ai aimé le fait qu’on ne puisse pas voir dans ce film une apologie de la criminalité (les mecs ne sont pas des héros, vraiment pas), mais qu’on n’en fasse pas non plus des monstres sanguinaires (malgré leurs actes qui sont parfois d’une insupportable barbarie). Au contraire, c’est bien là le plus tragique, on se rend compte que ces types ont aussi une notion de loyauté, aiment aussi sincèrement et nourrissent certaines valeurs. Mais encore plus dérangeant, et en vogue dans ces derniers films (Syriana, Lord of War, The Constant Gardener), on constate une fois de plus l’imbrication et l’implication des gouvernements dans des activités plus que suspicieuses. Et alors les responsabilités ont tendance à devenir floues, ou du moins pondérées, lorsqu’on se dit que la pègre a pu aussi servi de porte-flingue à l’Etat.
Il faut noter aussi les deux bombes du film que sont Kim Rossi Stuart et Anna Mouglalis (une française…la pianiste qui joue la fille cachée de Dutronc dans « Merci pour le chocolat »), qui en plus d’être d’excellents comédiens ont une vraie aura sur l’écran.
Il s’agit d’un très bon film qui a le mérite d’être intelligent, frappant, bien joué et différent de ce qu’on peut habituellement voir au cinéma.
L’avis des copines : Niklas.
As-tu vu « The Mandchourian Candidate » (Un Crime dans la tête – 1962 et 2003)? On retrouve bien aussi les implications magouilleuses / pouvoir / gouvernement.
Aaaah, Kim Rossi Stuart… Meme s’il restera à jamais le prince de Fantagaro. :mrgreen: (‘ghiro, pour les puristes :langue:)
Orpheus> Nan je les ai pô vu !!! :lol:
@ Bou : La caverne de la rose d’or… si ça c’est pas culte… mon cul c’est du poulet… tiens d’ailleurs je tousse
@ matoo : parmi les bombes du film tu as oublié Stephano Accorsi, qui ne démérite pas malgré sa moustache… en attendant de le voir dans « Les Brigades du Tigre » en espérant que Jerôme Cornuau le filmera aussi bien que Ophélie Winter dans Bouge et Folle d’Elle (pour les puristes)
ça m’a bien fait chier :D