Lewis Wingrove (alias Nick) est donc le second auteur (avec Max) dont je reçois le bouquin (et que je commente, puisque je n’aime pas faire d’impasse), issu de son blog, par les éditions Robert Laffont. Je l’ai rapidement lu, et je n’ai pas été spécialement emballé par le livre, même si j’y trouve quelques qualités et intérêts. Il faut dire qu’il s’agit de lire les aventures de ce quadra plutôt charmant qui est devenu assez célèbre pour avoir évoqué une année de rencontres Meetic assez sulfureuses dans un blog nommé : Je Nique Sur Meetic (M*** dans le bouquin pour éviter les procès je suppose).
Ce n’est pas encore le genre de bouquin-blog auquel j’aspire (comme un « journal de Bridget Jones » réel), puisque ce n’est pas encore une forme classique de « journal » et que l’objectif du blog était clairement de préparer une hypothétique publication. Mais moins cette fois, on est face à un auteur qui assume clairement ce qui s’est passé, que je crois à 100% dans ses récits de cul ou « sociaux » et qui n’est pas anonyme.
Le type est résolument moderne (fan de son PDA et de son Nokia) et « hype », la quarantaine attirante, cultivé, charmeur et plutôt simple dans ses goûts et désirs. Il ne m’a pas choqué dans sa démarche et pas vraiment non plus dans l’exploitation qu’il en fait (et je le crois quand il dit qu’il a fait ça pour le fun et l’aventure, et non pour faire du journalisme de bas étage). C’est aussi un mec très « milieu de la pub », s’il était parisien, ce serait un bobo complet. En effet, un hétéro qui cite « Queer as Folk » en série fétiche ou bien évoque la rencontre de Brenda et Nate dans « Six feet under » n’est pas l’hétéro de base. En outre, j’ai aime son caractère hédoniste et pas méchant pour un rond avec les nanas avec qui il a couché, malgré son petit côté macho queutard (mais moi je trouve ça plutôt charmant).
Mais bon, je ne suis pas le client idéal pour ce bouquin. Comment voulez-vous que j’apprenne quoi que ce soit en tant que pédé sur les rencontres par le net ? Encore plus sur les rencontres pour baiser par le net ! Evidemment, le bouquin parait bien niais, quand on imagine que les pédés utilisent depuis les débuts de la télématique dans les années 80, ou bien même du réseau téléphonique, des moyens de communication modernes pour se rencontrer, cela ne me parait pas bien incroyable. Et les chiffres pas bien faramineux… hé hé hé.
Il a d’abord donc baisé pendant une année sur Meetic où il a rencontré 52 nanas (il aurait du s’inscrire sur dialh), et fait l’amour avec environ la moitié (il aurait vraiment du s’inscrire sur dialh). En évoquant certaines histoires avec ses potes, il a un jour eu l’idée du blog. Donc le blog raconte des moments passés, et il ne s’agit pas d’un récit quotidien « live ». Le bouquin évoque cette aventure en plusieurs parties, plus ou moins intéressantes, et plus ou moins bien écrites.
La première partie (chapitres 1 ,2 et 3) en gros évoque les techniques de drague par le web. Alors là vraiment, on n’apprend rien. La seconde (chapitres 4, 5 et 6) raconte les meilleurs plans en citant les filles et en exposant des sortes de petites fiches descriptives. C’est déjà un peu plus sympa à lire, et croustillant. Mais bon, moi les histoires de broutage de minou, palpage de seins et doigtage de trous, ça va un peu. Outre cela, c’est raconté comme un médecin légiste décrirait son macchabée, donc ça me saoule vite (l’équivalent masculin m’aurait évidemment moins rebuté, question de goût !).
Une troisième partie (chapitres 7 et 8) rassemble plutôt ses opinions sur les conséquences de cette histoire. A la fois ce qu’il retire de cela, mais aussi du blog et de sa « célébrité », et il conclut par quelques statistiques plutôt marrantes et parfois curieuses. C’est peut-être cette section qui m’a le plus intéressé parce qu’il se livre un peu plus, et qu’on comprend un peu mieux l’homme derrière ses stratagèmes (à la fois de niqueur et aussi de publicitaire). Mais bon, ça ne va pas bien loin.
Le style n’est vraiment pas aussi affûté que celui de Max, mais l’auteur n’a vraiment aucune prétention, et du coup j’aime bien cette humilité. Je ne le trouve pas misogyne ni pervers, simplement un hédoniste qui a utilisé le web pour être ainsi en contact avec un maximum de femmes qui partageraient ses vues. Il n’a pas l’air d’être un connard, vraiment pas (mais bon, je suis un gros candide parfois). C’est juste que je ne comprends pas l’intérêt du bouquin… A part le potentiel lié à la médiatisation du mec et de son blog, je ne comprends vraiment pas pourquoi on l’a publié ainsi. Il s’agit d’un témoignage, doublé d’une aventure qui a un petit intérêt sociologique certes, mais de là à en faire un roman. Je le trouve plutôt laborieux à lire en fait, même si quelques passages sont assez savoureux et intelligents.
Doit-on, cher Matoo, en déduire que tu fais l’amour plus de 104 fois par an? ;)
Déjà en lisant les blogs, souvent on se pose la question, de l’intérêt (moi-même, à propos de mon propre blog). Là, résumons, l’intérêt est de vendre un produit à la mode aux lecteurs hétéros.
Luc> Oh là là pas du tout, je n’ai pas du tout voulu sousentendre cela. Mais j’en connais qui le font davantage ! :salut:
Dois-je en déduire que les heteros de base comme moi (enfin j’me comprends sur ce coup) ne connaissant absoluement pas toutes ces séries sont un tantinet « has been » donc « … » ?? merdalors ! pourtant je t’aime (enfin j’me recomprends) et je l’aime le Nik. :ben:
dialh c ringard, tu devrais essayer cleargay ça baise plus moderne… ya un générateur de plans q qui peux te permettre de faire les 52 en une soirée :langue:
je suis assez d’accord avec ton analyse, surtout en ce qui concerne son côté » sans prise de tête » et dans l’ensemble respectueux des nanas .
la dernière partie, qui arrive comme la conclusion et l’analyse du reste, aurait pu faire un bon article socio bien documenté, on sent justement le côté brouillon d’étude des pages précédentes . mais je crois que laffont n’aurait pas voulu sortir juste une analyse socio de 50 pages sans scènes de uk, ça ne fait pas sérieux :petard::langue: