Un autre exemple de publicité sur un thème connexe à celui de mon pote Michel-Edouard : cette affiche du RER pour promouvoir l’Opéra de Paris (Garnier et Bastille sont concernés par cette unique appellation) auprès d’une clientèle un peu moins bourge et élitiste qu’elle n’est aujourd’hui. En effet, l’opéra reste un spectacle, de par son prix et d’une certaine tradition, réservé à une élite, et intellectuelle et fortunée. Or l’Opéra de Paris étant « national », il parait tout à fait salutaire de chercher à attirer un public le plus large possible.
A priori l’affiche annonce 12 000 places à 5 euros avec le slogan « Coup de foudre pour l’Opéra de Paris ». Désolé pour la qualité merdique mais je n’ai vraiment pas réussi à mieux faire (si quelqu’un peut me choper cela…).
Plutôt que de se la jouer « opéra », l’affiche est assez surprenante puisqu’il s’agit d’une image de bédé de Plantu ( ?) qui illustre avec humour cette rencontre « main dans la main » entre ces deux personnages. Il n’était pas très sympathique de figurer un bourge et une racaille, donc les allégories choisies sont un peu plus habiles. D’un côté on a un personnage qui sort du 18e siècle avec perruque et lavallière qui a le mérite de symboliser les bourges mais surtout le thème de l’opéra : classique, chargé d’histoire et d’art, sans toutefois tomber dans la rombière choucroutée en tailleur Channel (ce qui est assez courant dans les couloirs de Bastille).
De l’autre côté, nous avons un d’jeuns casquété qu’on n’imagine pas vraiment féru d’opéra, mais bon ce n’est pas pour rien qu’on a utilisé la bédé…
Finalement, les deux détails qui ont leur importance et qui symbolisent peut-être mieux la société que les gens, ce sont les chiens ! En effet, mate la gueule de ton ienche, et je te dirais qui t’es (grognasse) ! On a d’un côté le chienchien à sa mémère ou à sa tapette, et de l’autre le bon pitt ou assimilés à son loubard. Bah la voilà la fracture sociale ! :mrgreen:
Et puis les p’tites notes de musique avec des coeurs pour nous faire comprendre que l’amour de la musique ne connaît pas de barrière, et comme le disait le bon Michel-Edouard : « la culture est partout à sa place et qu’elle n’est pas l’apanage d’une elite ».
Je trouve que cette publicité est assez bien fagotée, même si je m’interroge plus sur le fond même de la promotion. En effet, un peu comme on se rend compte que la gratuité des musées ne permet pas vraiment aux gens plus défavorisés d’aller les visiter, je me demande si le prix de l’opéra est le véritable frein. Peut-être faudrait-il plutôt sensibiliser les écoliers à l’art lyrique, et même leurs parents à certains égards (car c’est un truc qui se transmet bien par les parents) ?
PS: Vous noterez que je n’ai pas fait de rapprochement entre cette affiche et un larvage de chez citébeur… parce que hein… moi on ne me la fait pas… le bourge et la racaille qui se donnent la main !
Ca fait penser à « L’Esquive » : Marivaux dans les Cités. Qui l’a vu ?
je pense hélas que l’opération de Gérard Mortier n’y fera rien. Les rombières et les pédés seront toujours majoritaires. Et puis l’idée que l’amour de la musique se transmet… Pff: est-ce que l’amour du rap se transmet de père en fils? NON. Donc, mutatis mutandis. Et puis, bien avant l’opération 5 euros, il y avait les abonnements jeunes (80 euros pour 5 spectacles). Dites-moi, la dernière paire de Nike, elle est à combien? Je trouve la campagne dans Paris plutôt démago: l’opéra est un lieu élitiste, ce dont ses amateurs se réjouissent, alors que ses détracteurs le condamnent hypocritement. Sans doute que pour aimer l’opéra à 15 ans, il faut être un peu snob, un peu courageux, et un peu intelligent. Surtout dans un milieu hostile.
l’idée semble séduisante, mais… les places proposées sont des places debout. Et quand on voit la gueule de certaines pièces musicales, l’appuie-tête s’impose !
Par contre, entendre parler d’élitisme, de lutte des classes ou de fracture sociale quand on parle de l’opéra, ça me fait sourire. Tout le monde va à l’opéra mais alors aucun ne se dit bourgeois. A démago, démago et 1/2. (et ne me dites pas que c’est parce que vous êtes pédé, alors que c’est par snobisme que vous y allez :mrgreen:) Pour la gauche caviar, vous descendez le couloir rhodanien, et c’est la 3e… à gauche.
J’aimais bien te lire, Mat’, mais depuis quelques temps, tu rames trop souvent dans le sens du courant, et c’est dommage. J’espère que tu sauras retrouver la truculence de tes débuts. Bon courage pour la suite.
J’aime bien ton décryptage de l’affiche. La culture restera tjs élitiste : l’opéra ou le minimum a bastille pour avoir une place correcte est à 50 et 60 à garnier ou l’expo picasso/bacon (merdique) à 7,50 ? C’est pas une selection par l’argent ca ?? Tout ca est donc du pipo demago d’apres moi !!
je maintiens modestement qu’il n’y a aucune sélection par l’argent. La médiocrité culturelle (j’écarte l’opéra, par soucis de clarté, mais il n’est pas exempt de toute critique) coûte cher: un spectacle d’une star éphémère, une tenue-uniforme type, un hamburger… tout cela coûte cher. Tout est question de priorité. Et les démago ne sont pas forcément là où on le pense.
Voilà qui pose clairement les limites de l’action publique de la culture. On (et l’Etat en particulier) ne peut pas tout. On ne peut surtout pas remplacer le contact magique d’un individu à un moment donné de sa vie avec un autre individu (souvent) qui sera son médiateur vers l’oeuvre d’art. En tous cas, ne demandons pas à l’Education nationale ce qu’elle ne peut donner, et en particulier de faire entrer toute la population dans l’élite, ce qui n’a aucun sens.
Mouais, méfiance. Ce ne sont certainement pas des places à l’orchestre, et au-delà du coup de pub, la réalité sera certainement une foire d’empoigne pour avoir un demi strapontin. J’ai plutôt l’impression que c’est une manière de dissimuler l’approche au contraire très élitiste de Gérard Mortier. Sa programmation, à l’image de ce qu’il faisait dans les festivals qu’il a dirigés, a l’air de s’orienter vers des oeuvres d’avant-garde en reléguant les oeuvres plus « grand public » au placard. Et ses premières déclarations après sa nomination étaient au contraire de dire que l’Opéra de Paris était le moins cher de tous les grands opéras internationaux et qu’il comptait s’aligner. Tant pis si le français moyen n’a pas les revenus des touristes japonais et américains, priorité au fric.
Et accessoirement, la première chose visible de l’ère Mortier a été de rajouter bien vite « Direction : Gérard Mortier » sous le logo de l’Opéra. Bref un homme modeste qui, par sa programmation élitiste et ses tarifs exorbitants, rendra effectivement l’Opéra de Paris accessible au plus grand nombre.
By the way, l’argument du fric pour expliquer que l’opéra n’attire pas est un peu simple. L’Olympia et Bercy font salle comble, et pourtant les billets ne sont pas à 5 euros.
Merci de ces éclaircissements ! :afro:
Bou> Au final, il est facile par mon blog de voir combien de fois je suis allé à l’opéra depuis deux ans et demi : 1 fois avec maman. Huhu. J’écoute pas mal d’opéra chez moi, mais je n’y vais presque jamais ! C’est en effet trop cher pour moi, et mes goûts de concierge me limitent aussi beaucoup (si si).
Et sinon tu sais, le blog ça va, ça vient. En deux ans et quelques, je commence en effet à m’épuiser, et donc je ne vais probablement que devenir de plus en plus mauvais. Mais les tendances ne sont pas stables, j’ai eu des périodes fastes puis nullissimes et puis pas trop mal ensuite, et surtout les lecteurs se suivent et ne se ressemblent pas forcément. Ce n’est pas grave ! Il faut parfois accepter qu’une bonne période soit terminée, et se réjouir de bons souvenirs ! Je ne me force en rien, j’écris pour mon plaisir à moi. Je partage ce que je suis, en bien ou en mal selon tes propres références (qui ne seront pas les mêmes que celles d’un autre type). :blah:
Et la province ? C’est de la daube ? Il faut penser aussi au prix du transport. A quand un opéra itinérant ?
« bédé de Plantu (?) » : si le « ? » signifie kicéçuila, je signale que c’est lui qui dessine chaque Une de Le Monde. Hop.
Le problème du transport est plutôt pour le parisien. Mais au final, prendre le train pour aller écouter un opéra en province revient à moins cher que de subventionner la mégalomanie de G. Mortier, et pour écouter des productions qui en valent bien la peine.
x.> Je voulais juste être certain que le dessin était bien de lui ! :kiss:
COuCOu X
Welcome 2 THE club :o)
FInalement un blog, c’est achement vivant en fait :o)
Viens lire le mien, Sari, au moins, tu rencontreras un mort ! Lol !
Message subliminal : qu’est-ce qu’on se fait chier sur gayvox depuis que t’es parti ! Re lol !
J’ai vu cette affiche (de Plantu) dans le métro. C’est démagogique.
Il est faux de croire que toutes les places à l’Opéra de Paris (théâtre subventionné)sont chères ; le Zénith, l’Olympia, Bercy, c’est bien plus cher.
Tu as raison, Matoo, c’est l’enseignement musical qu’il faut développer.
Léo.
C’est quoi, là, l’intérêt de ctte (non)converation ?
Je comprend pas pourquoi on trouve l’opéra « cher » quand on voit les prix des places de foot, avec des gesn prêts à se ruiner pour aller voir un match. Et une représentation réussie, c’est autant de travail que pour réussir un match. Pareil pour les places de tennis. Tout est cher, à commencer par l’équipement que portent les « racailles ». Je ne vais pas à l’opéra-Bastille parce que je m’y ennuie, c’est tout. A Garnier c’est différent car le contact avec le plateau est bien plus facile, le rapport scène-salle est plus favorable à l’immersion dans l’oeuvre.:hum::-)