Je vois les livres de Douglas Coupland sur les étals de librairie depuis des années, et à en lire les quatrièmes de couv, je m’étais dit qu’il fallait que je lise ce type. En outre, je subodorais un esprit à la John Kennedy Toole qui me charmait d’avance. Toutefois, je n’en avais jamais eu l’occasion avant celui-ci.
Ce bouquin est une saga familiale des plus divertissante. Une famille américaine bien déjantée et vitriolée, à qui il arrive des aventures abracadabrantes. Pour Coupland de toute façon, « toutes les familles sont psychotiques » et même s’il décrit certaines familles modèles qui entourent cette famille décalée, ce n’est que pour mieux déconstruire un schéma familial qui a l’air si vertueux et droit en apparence.
C’est un bouquin qui est extrêmement drôle, et pathétique aussi dans le récit des tourments de chaque membre de la famille, et dont les dialogues font souvent mouche. Cette famille de tarés, ce sont les Drummond (non rien à voir avec Arnold et Willy). Janet la mère est une canadienne d’une soixantaine d’année, elle est divorcée de Ted, un américain remarié avec une jeune femme : Nickie. Ils ont trois enfants, deux garçons paumés (mais différents) et une fille prodige. Wade est un espèce de malfrat de seconde zone mais au bon coeur et à l’âme « noble », tandis que Bryan est un dépressif suicidaire complètement largué et inadapté dans une vie trop compliquée pour lui. Sarah est handicapée de naissance, elle a une main en moins due une malformation foetale à cause des médicaments que sa mère prenait sans en connaître la nocivité. Sarah est justement le genre de fille parfaite : future astronaute, mariée à un homme génial, battante, intelligente et sympa.
Ajoutez à cela des drames familiaux à la limite du surréalisme… Wade qui couche avec Nickie sans qu’ils sachent qu’elle est la nouvelle femme de son père… Le père le découvre et vient alors abattre son fils chez sa mère. Or la balle traverse Wade, puis sa mère, qui se retrouve alors atteinte du HIV (transmis par son fils)… Bryan qui se met avec une fille étrange nommée Shw qui est enceinte de lui… Et bien d’autres curiosités que l’on découvre avec un subtil mélange d’humour et d’acrimonie.
Donc cette famille est dingue, mais Coupland l’affirme, elles le sont toutes !! Sarah qui en est le membre le plus respectable se voit aussi démasquée en femme adultère qui en a ras de bol d’assumer son rôle de bonne fille vertueuse. Mais bon ce n’est pas si grave, son mari fait la même chose ! Et finalement, on en vient à se dire que les Drummond n’offrent peut-être pas la meilleure des images de marque, mais ils ont au moins une chose qui les lie : l’amour. On en revient alors aux véritables valeurs familiales, pas les conventions sociales qui ne sont que poudre aux yeux, mais plutôt les sentiments que l’on se porte les uns aux autres, le soutien aveugle et désintéressé, le lien qui malgré les ressentiments et les péripéties est véritablement indestructible.
L’histoire c’est que Sarah va aller dans l’espace, et qu’elle invite sa famille au grand complet pour assister à l’événement. Evidemment, ils font un peu tâche à côté de la famille Brunswick qui est l’archétype de la famille américaine proprette et carrée. Et pour venir encore compliquer la donne, Ted, Wade et Bryan se mettent en cheville avec un truand pour essayer de s’en sortir financièrement. C’est une catastrophe complète, et il faut tout le talent, la détermination et la valeur de Janet pour récupérer la situation. Et la situation, elle est complètement loufoque ! Clonage, guérison du sida, Lady Di, Disney World, trafic d’enfants etc. Quand on commence ce bouquin, on ne peut même pas deviner comment ces thèmes peuvent si radicalement et promptement se succéder !
J’ai beaucoup aimé le personnage de Janet. C’est un personnage de femme et de mère incroyable… Elle a fait des erreurs et elle les assume, elle a aussi subi son existence toute sa vie, et maintenant elle dit merde à ceux à qui elle a envie de le dire. Ses enfants sont toute sa vie, sa maladie est son combat principal, et elle est forte, courageuse, intelligente. Elle n’est pas parfaite, mais cela ne la rend que plus humaine et attendrissante. Et surtout, c’est elle qui s’occupe de tout le monde, ses enfants, son ex-bonhomme et même jusqu’à la femme de son ex-mari ! Elle résout avec simplicité et bon sens, là où les imbéciles de fils et mari s’étaient mis dans la panade avec beaucoup de talent.
Les autres Coupland sont dans la même veine, tu peux y aller vu que celui-ci t’a plu. Le dernier sorti en france (Girlfriend in a coma) est peut-être un peu plus étrange (sous texte catho-trash, sisi c’est possible!!), mais Génération X ou Microserfs sont excellents. (rien à voir : ton feed rss semble ne pas fonctionner…)
T’as raison c’est bizarre. En fait l’url du feed est vraiment https://matoo.net/wp-rss2.php
Du coup, je ne sais pas pourquoi ces liens là ne fonctionnent pas (pour atom et rdf non plus d’ailleurs). Rhalala faut que j’enquête ! :help:
Ben tout s’explique : dans ton menu, le raccourci « rss 2.0 » pointe sur https://matoo.net/feed/rss2/ et pas sur https://matoo.net/wp-rss2.php (qui marche nettement mieux du coup, bloglines semble apprécier!).
Tout pareil, j’avais adoré Génération X, du coup j’ai emmené celui-ci avec moi et il est tout aussi extra, quoiqu’un peu plus sérieux à mon goût. Bon, maintenant si tu pouvais te remettre à lire des bouquins QUE JE N’AI PAS ENCORE LUS, ça m’aiderait dans mon choix…
Histoire de faire comme les autres, oui Génération X j’avais adoré. Je l’ai lû à l’age de 24 ans peut-être et m’identifiait assez bien avec les personnages. Copie à revoir aujourd’hui on ne sait jamais.
Ton résumé loufoque de celui-ci donne vraiment envie
alors la non j’a trouve ce bouquin d’une nullité si effarant que je n’ai pas pu le finir : histoires qui tiennent par des cheveux duement tirés , personnages presentés en vrac, style embrouillé mais enfin c’est peut etre la traduction qui est mauvaisenon moi chui desole mais ce n’est pas un livre que je recommanderais