Quand j’ai vu ce bouquin dans ma librairie, j’ai cru qu’il s’agissait de l’histoire de Jacques Chirac, mais non ! Il s’agit de Chirac dans le Languedoc-Roussillon… charmant petit village de Lozère adossé sur les Causses. J’ai acheté ce bouquin sur la teneur du quatrième de couverture dithyrambique écrit par Beigbeder.
L’auteur, Eric Holder, installe dans ce cadre particulier, une intrigue tout aussi singulière. Il plante un décor et des protagonistes tels qu’on en trouve dans les romans de Simenon, des gens zarbes, des olibrius complètement décalés, dans une province rurale encore sauvage et au sein d’une nature belle et indomptée. Le genre d’endroit où l’on règle ses différends entre hommes, où la vendetta est encore à la mode, où les intrigues mêlent allègrement amour, famille, félonie, adultère et argent. Une France donc un peu désuète à moins que ce soit moi qui donne un peu trop crédit à ma patrie bien-aimée.
Dans ce contexte, il narre l’arrivée dans Chirac d’un garçon, Ari, qui est embauché pour réaliser une brochure de la ville. Dans ses pérégrinations, ils rencontrent les uns et les autres, une brochette de personnages originale, qui sont liés les uns aux autres par des intrigues mystérieuses et sombres. On trouve un muet étrange qui communique à l’aide de son Palm Pilot, une femme qui trompe son mari (un célèbre réalisateur de ciné) avec un jeune homme bourru un peu paumé (« j’adorerais vous lécher » qu’il lui dit le rustaud), un alcolo SDF squatteur etc. Ari navigue dans cette faune hétéroclite et tente d’en appréhender les codes, en même temps qu’il se promène et essaie de concevoir sa brochure touristique. Et puis cette histoire, presque une sourde rumeur, de trésor qui provoque bien des remous et des non-dits parmi la communauté…
Il ne se passe pas grand-chose en définitive, et un simulacre d’affaire policière vient scander cette peinture de moeurs qui se laisse lire avec plaisir. Je ne dirais pas que c’est le bouquin de l’année, mais j’ai apprécié son écriture et la manière dont il a mené son intrigue avec habileté et nuance.
« j’adorerais vous lécher »…et c’est efficace comme plan drague ?
Hummm. Et bien, de la part d’un mec qui me plait : OUI ! :lol:
je constate que Chirac ne fait pas recette…