Quand PH nous a proposé ce film pour un Cinéfolles, je n’étais pas super convaincu. J’avais vraiment peur d’un teen movie qui dépasse un peu trop ma tolérance de futur boomer. Mais c’était vraiment une excellente surprise, et clairement si j’en fais un article alors qu’il date de 2023, ce n’est pas pour rien !!
Et bien sûr ce qui fait toujours la différence c’est que c’est un film très bien écrit, plutôt bien joué avec une production qui tient la route. Les bons auteurs, et là en l’occurrence, les bonnes autrices, sont clefs et permettent de donner des bons films même lorsque d’autres défauts sont là. Et les films de lesbiennes ne sont pas légion, alors que l’on a, selon moi, affaire à un film qui a tout d’un statut « culte » à venir.
L’histoire c’est celle de PJ (Rachel Sennott) et Josie (Ayo Edebiri) qui sont deux goudous lycéennes en galère de meuf (elles n’ont encore jamais eu de relation sexuelle). Alors qu’elles naviguent dans la rude existence d’ados queers dans un lycée où elles sont largement considérées comme les loseuses du coin, elles ont chacune un crush (hétéro évidemment) et parfaitement insensibles à leurs charmes. Elles commencent à nourrir leurs réputations de filles dures à cuire qui ont passé du temps en « juvie1 » (ce qui est affabulé), et elles ont l’idée de mettre en place un cours de self défense pour les filles de l’école (avec l’aide d’un prof à mourir de rire). Le truc se transforme rapidement en fight club où elles se battent vraiment, mais ça rapproche tout ce petit monde, et les deux héroïnes y gagnent un certaine réputation.
Tout cela se fait aussi dans un lycée avec un écosystème classique, donc avec à la tête des athlètes bourrins et des bimbos écervelées, mais également, et c’est tellement drôle, un pédé footballeur très mauvaise qui s’appelle « Matthieu2 » et qui est aussi au sommet de la chaîne alimentaire estudiantine. Mais surtout le film est complètement déjanté et nawak, d’une délicieuse absurdité et d’un humour décapant qui fonctionne à merveille (sur moi). J’ai vraiment beaucoup ri et très candidement.
J’ai vraiment pensé à un film aussi important que « Nowhere » a pu l’être pour moi en 1997. Mais là où Nowhere était une vision sous ecsta d’une génération perdue, là c’est plus conforme à la genZ, avec en sus une bonne dose d’absurdité qui flirte tout de même avec une *certaine* réalité. Mais sans jamais se prendre au sérieux, et avec vraiment énormément d’humour, de dérision, on y décèle aussi une claire envie de s’amuser avec le spectateur.
C’est en plus chouette de voir un film qui décrit un univers quasi au-delà des queerphobies, avec des jeunes gens fluides et moins engoncés dans des rôles et attitudes prédéterminés. J’ai aussi beaucoup aimé que le rôle du jock local par Nicholas Galitzine (qui jouait le prince anglais pédé dans cet affreux film) absolument débile, mais également peu crédible en hétérosexuel avec un jeu incessant sur son profil à la fois macho, mais aussi sensible et sur le fil d’on ne sait quoi. Vraiment c’est drôle, car les autrices jouent à la fois sur les clichés, mais les déconstruisent aussi dans une même scène, ce qui rend le truc très intéressant et franchement marrant.
Et les moments fight club où elles se ramassent les unes les autres, avec des moments sanguinolents, sont des scènes d’une drôlerie beauf assez irrésistible, et transcendées par cette magnifique et solaire « lesbianité ». On ne le dira jamais assez BRAVO LES LESBIENNES !!!
J’espère bien que les d’jeuns ont vu et verront ce petit film qui m’aura marqué à sa manière.


il faudrait que je le revoie. Je n’ai vu qu’un quart et j’ai arrêté parce que c’était un peu trop hystérique pour moi (les teen movies même déconstruits, j’ai beaucoup de mal). Mais bon, peut-être étais-je fragile ou pas disposé au moment où je l’ai vu. Et le problème des films vus à la maison, c’est qu’à l’inverse de toi qui étais au ciné, on peut très (trop) facilement, metttre en pause ou stop. Moi au ciné, je vais toujours au bout. Bref, faut que je voie sur quelle plateforme il est.
Je n’étais pas au ciné, le « cinéfolles » c’est à distance entre copains et copines. On télécharge parfaitement illégalement le film, on le lance en même temps, et on se le regarde en groupe en tchattant en parallèle. Donc c’était plutôt un truc regardé avec des amis, ce qui doit aussi changer la donne. Cela m’interroge car j’ai eu les mêmes remarques que tu me fais. Je ne sais pas si j’ai eu une perception différente parce que les absurdités m’ont paru « méta » alors que c’était peut-être juste littéralement con.
Mais pour avoir vu d’autres teen movies qui m’ont paru confondant de bêtise, j’ai vraiment eu une expérience différente. Je vais essayer de le revoir tiens !!
C’est sympa cette idée cinéfolles, suis fan