Passage manceau

Je n’étais là que pour la journée, mais comme j’avais du temps entre midi et deux, je me suis dit que j’allais refaire un petit coucou à la cathédrale Saint Julien du Mans que j’avais déjà citées dans mes cathédrales favorites. J’avais découvert la ville il y a plus de 15 ans, et j’avais été assez enchanté par cette cathédrale perchée sur un éperon et dont on voit le promontoire des lieues à la ronde.

Cette cathédrale vraiment superbe est un des plus beaux exemples de gothique angevin, avec surtout un chevet immense et couvert d’une forêt d’arc-boutants. A l’intérieur, cela fait un chœur très volumineux et surtout un grand nombre de chapelles attenantes très lumineuses. Après le décor intérieur n’est pas dingue, le lieu ayant pas mal souffert des guerres de religion. Et il y a ce menhir sur un mur extérieur qui marque encore le lien avec un ancien dolmen, et monument mégalithique prouvant que c’est un lieu sacré depuis quelques temps.

Mais surtout, une des chapelles, celle dédiée à la Sainte Vierge, vaut à elle seule le détour car on y trouve des vitraux très beaux et un plafond peint incroyable. Il a été redécouvert au 19ème alors qu’on l’avait recouvert d’un épais badigeon, mais qui a eu le mérite de conserver ces merveilles avec 47 anges musiciens à découvrir. Il y a un petit effet Sainte Chapelle parisienne avec cet endroit petit mais d’un charme fou avec ses ogives, ses immenses verrières et une ambiance un peu sombre et follement gothique.

En revanche, le lieu n’est pas dans un super état, et il aurait besoin d’être rénové et restauré sans doute. J’espère que ce sera le cas.

Les anges montrent les instruments de l’époque, et ça a permis d’apporter des informations intéressantes sur la facture des instruments médiévaux, et aussi un petit mystère avec cet échiquier musical qui reste assez énigmatique. Il n’y a que ce plafond et un autre ange avec le même instrument sur un vitrail de la même cathédrale. A priori, les recherches récentes à ce sujet ont prouvé qu’il servait à donner la note juste aux chanteurs et était joué d’une seule main. L’instrument possédait un clavier permettant de frapper les cordes avec des marteaux (et non de les pincer, comme au clavecin), ce qui en fait un possible ancêtre du piano, bien que ses cordes soient toutes de même longueur et que la hauteur soit modifiée par des tampons. Il a été reconstitué par des chercheurs et testé dans la cathédrale en 2024.

En marchant cinq minutes, on peut marcher à côté de la Sarthe, et on tombe sur les anciennes murailles romaines du 4ème siècle qui sont incroyablement bien conservées.

Eh ouai, c’est joli Le Mans.