MatooBlog

Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Un conte de Noël

Voilà le genre de film bien franchouillard mais qui m’a bien convaincu de son efficacité. Certainement un des meilleurs films de Desplechin (à mon avis), tant il fait montre d’une belle réalisation et direction d’acteur, et une histoire qui tient bien en haleine même s’il ne se passe pas grand-chose.

Attention, on vogue dans les histoires de famille, et le prologue en lui-même, qui tente de mettre en place la situation, est assez complexe. Abel (Jean-Paul Roussillon) et Junon (Catherine Deneuve) ont eu un enfant qui est mort jeune d’une maladie génétique. Il ont finalement une fille, Elizabeth (Anne Consigny), un autre fils Henri (Mathieu Almaric) et un dernier enfant, Ivan (Melvil Poupaud). Anne Consigny est auteure de théâtre qui a un beau succès, mais a des soucis avec son fils ado un brin schizophrène, tandis qu’Henri est un petit escroc paumé qui fini par être totalement rejeté de sa soeur, et le dernier frère Ivan est un original qui est marié (à Chiara Mastroianni) et avec qui il a deux enfants. Il y a aussi Simon qui est leur cousin, et qui est très attaché à cette partie de la famille.

Avec cela, Catherine Deneuve apprend qu’elle-même souffre de la même maladie qui a tué son premier enfant, et seule une greffe d’un donneur compatible pourrait la sauver. Tous les membres de la famille sont testés, et seuls le neveu strange et le fils maudits semblent compatibles. C’est Noël, et toute la famille est rassemblée… La fête peut commencer !!

Je parlais d’un film « classique » français aussi pour ce portrait de famille bien taré, mais si commun lorsqu’on se penche un peu sur son propre cas. Le film pourrait être chiant ou grave, mais l’auteur a choisi de tourner en dérision certains aspects dramatiques, ce qui allège le tout et donne lieu à certaines scènes assez cocasses. Le personnage de Deneuve notamment, qui méprise totalement ses enfants est assez irrésistible, et en face d’un Mathieu Almaric en grande forme, cela produit des échanges géniaux et plutôt drolatiques. J’ai aussi beaucoup aimé le rôle de l’ado tourmenté, qui aurait pu faire une de frenchy Donnie Darko de bonne tenue, mais il n’est qu’un personnage très secondaire, et ne perce pas dans cette pléiade de comédiens et comédiennes.

Jean-Paul Roussillon est égal à lui-même et toujours aussi bon (je me souviens de lui dans « Mishka », que j’avais beaucoup aimé), et j’ai été épaté de trouver Deneuve très convaincante. Rien à dire pour Melvil Poupaud (ou si : quand tu veux) ou Mathieu Almaric qui déploie là tout son talent. C’est plutôt Anne Consigny qui est un peu chiante, mais c’est son personnage… Le film fait un peu penser à « Ceux qui m’aiment prendront le train », ou ce genre de film « familiaux » qui titre le portrait d’une série de protagonistes perclus de névroses. Du coup tout le long du film, on se focalise sur un personnage ou un autre, avec des relations mises en exergue qui expliquent la situation.

Ce n’est pas un extraordinaire chef d’oeuvre, mais un bon petit film français de bonne facture, bien joué, bien réalisé. Avec un rien de paraboles cryptiques pour exciter les critiques cinéphiles et donner ce côté « french underground » qui devrait bien fonctionner dans les milieux intellos.

Un conte de Noël

  • Je crois que j’ai rarement vu un film français aussi puantet détaché de la réalité. D’ordianaire, j’adore Desplechin mais là…..l’autre soeur là, Anne consigny qui gémit pendant tout le film parce que « elle pleure un deuil qui n’est pas arrivé, le deuil de qui, elle ne le sait pas »…. :help: :mur:
    Il n’y a pas une scéne de crédible. C’est à l’opposé de franchouillard: c’est Messieurs les bourgeois s’ennuient alors ils s’invitent des problémes psychologiques…mais mal et Almaric dans son éternel rôle de garçon foufou :help:
    Oui, effectivement, ça ressemble pas mal à « ceux qui m’aiment prendront le train » je crois, qui m’avait déja bien gavé avec sa psychologie… de gare! :lol:
    Et puis c’est super long…..c’est du quasi temps réel!:dodo:

  • Parler de film franchouillard pour COnte de Noël, c’est quand même déplacé. Amélie Poulain ou les Ch’tis, voilà des films franchouillards. Sous prétexte que le film est français, purement français, il sombrerait dans le nombrilisme. Je m’étonne qu’un gars comme toi, intelligent et éclectique dasn ses goûts, tombe dans un tel piège. Mais tu n’es pas le seul… http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/06/14/coup-de-colere-contre-arnaud-desplechin-par-emmanuelle-retaillaud-bajac_1058200_3232.html

  • Je suis assez d’accord avec xavier(XXL) pour qui le film est « puant et détaché de la réalité ». C’est surtout d’un pédantisme à faire peur. On se regarde filmer, on s’écoute parler. Quelle prétention ! Il ne suffit pas d’ouvrir une boîte de névroses concentrées et de les distribuer à un parterre de bourgeois pour signer un bon film. Chabrol ferait dix fois mieux. Desplechin est à mon sens un réalisateur honteusement surestimé par une critique qui dit amen à tout ce qu’il pond (voir précédemment le détestable « Rois & Reine »).
    Mais comme tu le dis, Matoo, il y a Melvil. C’est un peu lui qui m’a empêché de m’enfuir de la salle en courant. :gene:

  • Marrant, moi non plus je ne l’ai trouvé ni franchouillard ni efficace. C’est long, pas crédible, l’histoire n’avance pas et donne l’impression de redites massives, comme s’il avait fallu faire du remplissage pour tenir la longueur. Ce sotn de chouettes acteurs avec une bonne histoire, mais il aurait fallu leur donner des dialogues crédibles et en faire un gros court-métrage…

  • Ah non mais moi je persiste, j’ai vraiment bien aimé. :ok:
    Si je parle de « franchouillard » ce n’est pas pour dire beauf ou popu, mais bien « terriblement français », ça doit être le genre de film qui peut s’exporter tant il fleure la Gaule.

    Ce n’est pas du Chabrol, mais j’ai vraiment trouvé que c’était très bien filmé, que les comédiens étaient bons, et je n’ai pas trouvé ça long ou chiant.

    Désolé d’avoir une opinion. :pompom:

  • Y parait de source presque quasiment sure que TacTac mettrait ses pieds dans des zip locks bien fermés quand il fait l’amour.

  • ah Matoo si tu savais …
    (air connu)

    En attendant, j’aime toujours autant ta façon (que ce soit au sujet d’un livre ou d’un film) de faire la part des choses.

  • Je dois être vaguement idiote, mais il y a plein de choses que je n’ai pas pigées dans ce film. Les références dans les films que les gens regardaient, la fin (non, je ne raconterai rien), le pourquoi la maman elle déteste tant son fils et la relation carrément zarbos entre la soeur et Amalric. Je ne sais si j’ai aimé ou non, trop décousu…Difficile de faire le lien entre toutes les histoires entremêlées…

  • J’ai bien aimé la première partie, mais la place des femmes m’a gênée. Un film un brin macho quand même, je l’ai compris en lisant l’article du Monde cité plus haut. Les femmes sont toutes trop loin de la réalité, trop bourges, trop tout…
    J’ai vraiment préféré et beaucoup aimé Rois et Reines, le film précédent de Depleschin.

  • Je ne peux pas dire que ce film est mauvais, d’autres le feront à ma place (j’en connais au moins trois) mais le personnage de Anne Consigny est horripilant et exaspérant au possible. Prises individuellement certaines scènes sont très réussies mais sur la longueur c’est un désastre. « Ceux qui m’aiment prendront le train » reste pour moi une référence et un souvenir très marquant qui a réussi là où le film se plante, s’intéresser aux personnages (tous) à l’intérieur d’un film choral et bavard.
    Un avantage à aller voir ce film: on ressort en se disant qu’on appartient à une famille hypra normale en dépit des secrets, jalousies, et autres états psychopathes. :lol:

  • > Jérôme : pour la relation zarbos, je peux expliquer ou plutôt je peux expliquer que c’est pas explicable. > Snooze : le personnage d’Anne Consigny est ce qu’il est, c’est juste un problème de distillation pas assez poussée (à mon avis désespéré). Et non je n’en suis pas sortie moi en me disant que j’appartenais à une famille normale hélas. J’en suis surtout sortie en me disant que je n’avais plus aucune famille nulle part (famille ascendantale j’entends ; puisque par ailleurs j’en forme une avec mes enfants et leur père).

    > : Matoo, je persiste à être très d’accord sur pas mal de points avec toi et je l’aurais sans doute été à 100 % il y a disons 10 ans.

  • “puant et détaché de la réalité”. je partage ce point de vue. Je me suis ennuyé du début à la fin. Je reconnais que les acteurs sont remarquablement bien dirigés et convaincant y compris le jeune Paul. Mais la réalisation est affligeante, aucune ellipse afin d’alléger la narration (j’ai cru un moment qu’on allait voir le chirurgien pisser avant l’opération !); franchement je me demande comment autant d’acteurs talentueux ont pu se rassembler autour d’un projet aussi médiocre.
    En revanche, pour moi, ce film correspond à une catégorie du cinéma franchouillard : ce cinéma qui s’écoute parler et se prend la tête en oubliant qu’il s’agit – aussi – d’un divertissement.

    marre des névrosés ! :D

    (Matoo, un jour nous partagerons la même opinion, mais ce n’est pas encore pour cette fois…)

  • Un film qui nous aurait fait partir au bout d’un quart d’heure mais on a pas voulu déranger la salle. Impossible de rentrer dans l’histoire qui part dans tous les sens et ou tout le monde s’ecoute parler. La maladie de la mere ( Deneuve ) c’est pesant. Des gros plans sur le sang et les globules aucun interet. Tout est faux.
    A

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