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Pectus est quod disertos facit. ∼ Pédéblogueur depuis 2003 (178 av LLM).

Hope Hunt and the Ascension into Lazarus (Oona Doherty) au LU à Nantes

C’est toujours un petit bonheur de découvrir du spectacle vivant, et la danse en particulier est un univers que j’adore. Il n’y a pas plus figuratif que de s’exprimer physiquement avec « ses membres », mais c’est également un domaine à l’exploration artistique qui peut aller tellement loin dans l’abstraction, à l’image même d’une pièce musicale. Aleck nous a convié à un petit show de la chorégraphe et danseuse Oona Doherty qui était invitée du Lieu Unique à Nantes pendant trois jours.

Aleck l’avait d’ailleurs découverte il y a quelques temps, et par une heureuse sérendipité il a pu la voir en spectacle en chair et en os au LU. Comme il a trouvé ça cool, il nous a embarqué (chérichou, moi-même et deux autres comparses) pour découvrir l’artiste dans une courte et dynamique pièce.

Oona Doherty faisait d’abord une sorte de performance à l’extérieur du LU autour d’une voiture, et on voit bien l’inspiration de la danseuse qui mimique la caillera de banlieue dans une expression assez universelle de masculinisme exacerbé et tout en caricatures vestimentaires ou autres gimmicks comportementaux (l’œillade provocatrice, la moue et lippe tordues, la démarche de cowboys, le reniflage emphatique, etc.).

On retrouve ce « personnage » emblématique de son exploration artistique dans Hope Hunt and the Ascension into Lazarus, où la danseuse déploie son talent dans d’impressionnantes contorsions et quelques jolis moments de bravoure. Je reconnais vraiment de vraies qualités de danse. Néanmoins j’ai été déçu ou en tout cas « non réceptif » sur le fond. Et ça m’a déçu d’avoir été déçu, mais je n’ai pas été touché, ou emporté par ce truc alors ça en avait pourtant la saveur formelle et la puissance évocatrice.

Il m’a manqué soit une vraie accroche narrative, soit quelque chose d’encore plus abstrait visant une pure performance. J’ai bien saisi l’intention d’origine, mais ça a juste fait « pfuitt ». Mais je ne regrette pas la découverte, et je pense qu’il faudra que je vois d’autres pièces ou je comprenne mieux ses intentions ou démarches.

  • « Il m’a manqué soit une vraie accroche narrative, soit quelque chose d’encore plus abstrait visant une pure performance », je retiens cette phrase moi qui suis danseur et chorégraphe. Quand on est crée de toutes pièces un spectacle de danse, il est parfois difficile d’engager un dialogue avec le public car le langage du corps est personnel. Même si le spectacle est bien ficelé, cohérent dans les mouvements, le public n’est pas forcément touché, sensible au message qu’on veut transmettre. Quand j’ai crée mes deux spectacles il y a quelques années, j’ai essayé de mettre en scène ma passion du gothique mais cela n’a pas été très bien perçu. Pour le second, notre petite troupe de danseurs était accompagnée par une musicienne de jazz, l’ensemble était sobre et c’est justement par la simplicité des mouvements que la critique a compris notre langage corporel. C’est difficile d’allier notre propre conception de la danse comme mise en scène de soi et recherche d’altérité avec un public plus ou moins statique.

    • Mais oui, je comprends aussi la frustration pour le danseur ou chorégraphe selon la manière qu’il a conçu l’œuvre pour qu’elle soit reçue, comprise ou ressentie. C’est aussi pour cela que je donne mon avis, tout en remettant aussi toujours en question ma propre compétence, appétence ou goût pour apprécier ou juger (ou jauger) une œuvre. Je trouve en plus très compliqué de démonter un truc dont on voit que c’est un effort considérable. :triste:

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